Alors que les lois et l’ordre sécuritaires ne cessent de progresser
dans l’ensemble de la société, passant par des formes aussi variées que la loi de prévention de
la délinquance, l’augmentation de la répression policière, la construction d’établissements
pénitenciers pour mineurs ou encore la réintroduction du zéro de conduite version moderne à
l’école, les tentatives de criminalisation et la répression s’abattent toujours un peu plus sur
celles et ceux qui contestent cet ordre social inégalitaire et sécuritaire. Dernièrement, de
nombreux cas de répressions syndicales ont eu lieu quand il ne s’agit pas tout bonnement de
faire disparaître des expressions syndicales à part entière.
Criminalisation de syndicalistes
Le 13 octobre dernier, Marc Auray, secrétaire CGT du CHS Vinatier, a été condamné
à 15 jours de prison avec sursis pendant 5 ans et à plus de 3700 euros d’amendes diverses et
variées pour outrage et rébellion
envers les forces de l’ordre. Cette décision fait suite au fait de s’être opposé à un ordre des
CRS non justifié à l’occasion d’une manifestation. Encore une fois l’accusation “d’outrage et
rébellion” vise à réprimer un militant syndical actif et combatif et passe totalement sous
silence la provocation et la violence policière. Marc Auray a décidé de faire appel de cette
condamnation. La solidarité doit donc être de mise ! Autre cas de répression contre un militant
syndical, celui de Jean-Emile Sanchez, ancien porte-parole de la Confédération Paysanne. Il
a été convoqué devant le tribunal de Vienne, le 27 octobre dernier, pour une action menée
contre une usine Danone, dans le cadre d’une campagne contre la baisse du prix du lait. Enfin,
triste nouvelle, le verdict de l’appel de Roland Veuillet qui confirme les sanctions alors que le
17 octobre dernier, le commissaire du gouvernement demandait lui-même l’annulation. Ce
militant de SUD-Education subit depuis plus de trois ans une mutation disciplinaire de
l’Education Nationale, à 300 kilomètres de chez lui, pour avoir, en fait, défendu le droit de
grève, et s’être opposé à un ordre illégal qui mettait à mal la sécurité de ses élèves. On assiste
là à un véritable acharnement répressif !
A la Poste, le syndicalisme bâillonné
Le 27 janvier 2006, un accord a été conclu entre la direction de la Poste et la plupart
des organisations syndicales (SUD et la CGT ne s’y sont pas opposés alors qu’ils auraient pu
en empêcher l’application). Ce texte est pourtant une véritable déclaration de guerre aux
syndicats dit minoritaires, au droit de grève et au droit syndical en général. Une des
conséquences directes de ce texte est de viser à l’élimination de la CNT du paysage syndical
à la Poste en lui supprimant toute possibilité d’existence et d’expression au sein de
l’entreprise. Parce qu’elle refuse de se fondre dans un modèle syndical cogestionnaire, la
direction de la Poste tente de museler la CNT et la répression s’abat sur ses militants. Mais la
CNT est prête à se batte et est toujours présente sur le terrain comme le montre la
manifestation prévue le 25 novembre prochain. Nous devrons ce jour là, montrer notre
solidarité avec la liberté syndicale mais aussi avec les idées et pratiques défendues par nos
camarades anarcho-syndicalistes et syndicalistes révolutionnaires.
Malheureusement, tout cela n’est pas une exception. Si cette situation est de plus en plus
inquiétante, le sort réservé aux syndicalistes est pire encore dans certains pays. Par exemple,
de tous les syndicalistes tués dans le monde, 80% d’entre eux l’ont été en Colombie. En 10
ans, 1925 syndicalistes ont été assassinés par les paramilitaires. Un syndicat implanté dans
les entreprises Coca-Cola et Nestlé en Colombie compte à lui seul 14 militants
assassinés, 2 exilés, 48 expulsés et 2 disparus.
Manifestation contre l’interdiction de la CNT-PTT
Pour la liberté syndicale, pour le droit de grève, pour que
vive le syndicalisme de combat !
Toutes et tous dans la rue le Samedi 25 novembre 2006
15H00 Place Antonin Poncet Lyon 2e
Article de l’EES de Novembre 2006 (feuille mensuel des groupes CGA-Lyon)
Compléments d'info à l'article