Visitons et vitrifions ensemble cette place un peu plus chaque jour. N’y habitons surtout pas. Que la symbolique du grillage nous envahisse, que l’orange unilatéral décidé par en-haut s’enfonce en nos rétines, que la spécialisation des espaces et la normalisation de la vie nous emportent toujours plus loin vers le déracinement ! Car si nous vitrifions correctement les lieux où l’on vit, nous arriverons peu à peu à nous vitrifier nous-même ! C’est la promesse de nous emmerder tristement toute notre vie certes, mais en toute sécurité !
Objectivement, depuis que les plus hautes autorités mégalopolitaines ont décidé de dépenser quelques uns de nos millions d’euros pour « requalifier » la place du jardin orange, tout y est mieux : les enfants ont une aire de jeux, d’ailleurs prise d’assaut, les boulistes peuvent s’en donner à cœur joie, les jardins collectifs ont (un peu) grandi, il y a même des chiottes publics (qui ne fonctionnent toujours pas), de l’eau potable gratuite (un miracle) et même, quelques pauvres sont toujours les bienvenus. Bref, à part quelques esthètes allergiques à la couleur orange, tout le monde peut s’y retrouver.
Mais alors, qu’est-ce qui fait justement que l’on ne s’y retrouve pas ? Encore moins maintenant que la « requalification » a eu lieu ? Que l’on s’y fréquente en voisins qui se tolèrent, mais sauf exception, sans rencontre, sans mélange ? Nous tenterons, ensemble, d’éclaircir ce mystère.
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