La Guyane a une histoire écrite dans le sang, celui de l’extermination quasi totale des populations antérieures à l’invasion des colons, celui des siècles d’esclavage et celui des colonies pénitentiaires. Dans la continuité de ce chevauchement de périodes d’oppression et d’exploitation, la France cherche de nouvelles manières de tirer profit de ce territoire et, dans cette optique, l’industrie minière lui offre de quoi nourrir des ambitions vertigineuses.
Centré sur le dossier dit de la « Montagne d’or », qui suscite une contestation largement médiatisée depuis plusieurs mois, cet ouvrage analyse sans ménagement les dessous de ce projet porté par le géant russe de l’industrie minière Nordgold et le spécialiste canadien de l’exploration aurifère Columbus Gold, en regard de la touche coloniale intimement liée à cette quête de l’eldorado. Colonialisme tellement intégré, au demeurant, que le nom même de Columbus Gold ou son logo représentant les trois voiles de la caravelle de Christophe Colomb ne surprennent plus personne ! De fait, son colonialisme n’a rien d’exceptionnel : en métamorphosant un territoire, en recomposant les populations d’une zone, en imposant un point de non-retour, tout projet capitaliste contient une dimension coloniale.
Fosse à ciel ouvert pour extraire un filon primaire situé en pleine forêt tropicale, usine de cyanuration pour traiter le minerai, dépotoirs pour stocker les déchets toxiques, cette méga-mine New Age n’a rien d’exceptionnel non plus et elle se conforme même à l’hypocrisie verte et solidaire des normes en vigueur. Elle respecte surtout une implacable logique : chercher à faire le plus de profit possible.
Un extrait en PDF :
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info