Destruction des paysages Islandais au profit de multinationales

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Le 14 avril, un groupe de militants Islandais est arrivé à Lyon. L’un d’entre eux a tenu une conférence à la Maison de l’Ecologie afin d’informer le public sur les conséquences d’un immense projet de fonderie d’aluminium en Islande (voir article sur Rebellyon). 20 personnes étaient présentes et l’exposé fit foisonner les questions sur le projet dément décrit ci-après.

Plusieurs entreprises multinationales, dont ALCOA, leader mondial de l’aluminium, avec le soutien actif du gouvernement Islandais, sont sur le point de provoquer une catastrophe environnementale sans précedent.
Ces entreprises envisagent de tirer parti du potentiel hydro-électrique des highlands du nord pour implanter des industries de production d’aluminium.
L’industrie de l’aluminium est très gourmande en énergie en raison du procédé d’électrolyse, c’est pourquoi les usines s’implantent là où l’énergie est bon marché plutôt qu’à proximité des mines de bauxite (Brésil, Australie). C’est ainsi qu’en France, Pechiney a largement contribué à la défiguration de quelques vallées alpines.

En Islande, ces barrages vont innonder des terres jusque là intactes, protégées à la fois par les lois islandaises mais aussi par les lois internationales (Convention de Berne).

Par ailleurs, un accord a été signé entre la compagnie nationale d’électricité Islandaise Landsvirkjun et ALCOA pour créer un complexe hydroélectrique uniquement voué à l’alimentation d’une usine d’aluminium.
Une série de cinq barrages sont déjà en pleine construction, le plus haut d’Europe (190m) sera situé à Kàrahnjukar, dans le Nord-Ouest de l’Islande. La fonderie en construction dans le fjord de Reydarfjördur est destinée à être opérationnelle en 2007.

Ces cinq barrages mis en eau créeront le plus grand lac artificiel d’Europe avec 65km², innondant de vastes étendues de verdure, canyon glaciaire, déserts volcaniques, ces terres sont depuis toujours le domaine des rennes et de nombreuses espèces d’oiseaux.

Le 1er août 2001, l’Agence nationale de planification d’Islande (qui conseille les autorités en matière de développement urbain, économique et technologique) annonçait « les conséquences à moyen et long terme du barrage sur l ’écosystème islandais sont telles que nous désapprouvons le projet de construction ». Ces déclarations, entravant la croissance économique de l’île on été écartées, et le 20 décembre 2001, la ministre de l’environnement approuvait le projet...
La population n’a pas été consultée, bien que majoritairement opposée au projet.

En réponse à la mobilisation contre le barrage de Kàrahnjukar, les responsables politiques ont promis la création d ’emplois. Cependant, en Islande, le taux de chômage est de 3% et peu d’Islandais sont prêts à accepter les emplois proposés. Actuellement, ce sont des ouvriers chinois, italiens et portugais qui sont embauchés sur le chantier de Kàrahnjukar, à des salaires plus faibles que ceux des islandais.
La prospérité de l’Islande repose aujourd’hui principalement sur la pêche et les nouvelles technologies dans ce domaine. Mais les cours instables du poisson et la raréfaction des ressources de pêche expliquent le peu d’opposition à ce projet dément. ALCOA a aussi racheté les quotas de pêche, ce qui limite d’autant le potentiel pour les pêcheurs islandais.

Depuis l’été 2005, les écologistes locaux ont engagé des actions de protestation, notamment en se rassemblant sur le lieu de la construction du barrage. Des dizaines de militants islandais, anglais et d’autres nationalités ont ainsi campé à Kàrahnjukar et organisé des actions destinées à ralentir les travaux.
Suite à ces actions, 21 militants étrangers furent expulsés et la police engagea une chasse aux militants. Mais cette répression n’a pas arrêté les militants qui appelent d’ores et déjà à un nouveau rassemblement en juillet 2006.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site ou contacter la Maison de l’Ecologie 4, rue Bodin à Lyon, 04.78.27.29.82 ou maisonecologie.lyon@free.fr.

Véronique CLOUP, pour la Maison de l’Ecologie

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