UNE GREVE PARCE QUE LA « FLUIDITE » CE N’EST PAS NIER L’EXISTENCE DE MILLIERS D’INDIVIDUS
Ce jeudi 28 novembre, près de 350 salarié-e-s du secteur de l’urgence sociale ont dénoncé les nouvelles directives préfectorales, jamais vues en France, destinées à « fluidifier » l’hébergement d’urgence. Selon les nouveaux critères de vulnérabilité établis par la préfecture, les enfants de plus d’un an, les personnes ne justifiant pas d’une maladie grave ainsi que les femmes enceintes de moins de 6 mois se seraient désormais vus refuser toute mise à l’abri
Pour faire diminuer artificiellement la demande d’hébergement, des milliers de personnes allaient ainsi disparaître des radars, niées dans leurs droits et leurs besoins fondamentaux.
« Nous refusons de jeter dehors une mère dont l’enfant vient de fêter son premier anniversaire ; nous refusons de ne pas pouvoir héberger une femme, à la grossesse difficile, parce qu’elle est coupable de n’être enceinte que de 4 mois. Il y a 10 jours, un homme de 25 ans décédait de froid, à la rue, à Lyon. Nous refusons à compter les morts cet hiver pour avoir appliqué des directives hors la loi. »
UN TRI ABJECT CONTRAIRE A LA LOI
En plus d’être irresponsables et inhumaines, ces mesures étaient totalement illégales car contraires aux principes d’inconditionnalité et de continuité de l’hébergement. Un premier contrat d’hébergement, faisant mention des critères et d’un accueil validé pour 2 mois seulement, avait déjà été adressé aux associations.
UN PROBLEME COMPLEXE QUI NE PEUT SE RESOUDRE AVEC DES SOLUTIONS SIMPLISTES
La question de l’urgence sociale et de l’hébergement est un problème complexe. Réceptacle des disfonctionnements des politiques publiques connexes, la demande d’hébergement ne cesse de s’accroitre et de connaitre des tensions.
Néanmoins, pour les professionnel-le-s, il est intolérable que le Préfet organise la « fluidité » en condamnant des milliers de personnes à ne plus accéder à l’hébergement ou à en être rejetés.
Le sujet exige davantage de responsabilité, au nom du droit et des hommes et femmes auxquelles les politiques publiques sont destinées.
LA LUTTE PAYE, FACE A LA GREVE LE PREFET DOIT RECULER
Vendredi matin, lors d’une réunion, le Ministre Julien De Normandie a annoncé aux associations et fédérations nationales avoir demandé au Préfet du Rhône de « sursoir aux mesures annoncées ». Le Ministre a précisé que « que les mesures de tri du public n’étaient pas une orientation nationale défendue par le Ministère ». Le Préfet du Rhône est tenu d’organiser une concertation locale avec les associations.
Les professionnel-les de l’urgence sociale se félicitent de ces annonces. Ils-Elles seront néanmoins extrêmement vigilant-e-s à ce que les mesures discriminatoires, définies par le Préfet, soient définitivement abandonnées, conformément au droit et orientations nationales.
Cette victoire nous donne la force pour la suite pour continuer à exiger la création de milliers d’hébergements pour faire face à l’urgence, un accès aux logements facilité afin que enfin il y ait toit pour toutes et tous !
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