Ce mercredi 19 juin, au matin, deux rangées de salariés grévistes et militants ont accueilli les clients du magasin Carrefour du centre commercial Confluence (voir la vidéo France 3). Ils ont mis en scène l’ouverture du procès de leur employeur en distribuant aux clients les articles du Code du Travail qui ne sont pas respectés dans leur entreprise. « Protectim coupable, Carrefour complice ! » peut-on lire sur une banderole pendant qu’une pétition récoltait les signatures des clients entrant dans le magasin. En tenue de juge, un militant encourage les agents de sécurité et les appelle à la barre pour témoigner des abus qu’ils subissent :
« On travaille 6 jours sur 7, 12h d’affilée, et les plannings changent constamment. Je n’en peux plus. Depuis septembre, j’ai plus de 150 heures de travail non payées… »
témoigne un salarié.
Les conditions de travail ne cessent de se dégrader depuis septembre 2018 au sein de la société PROTECTIM, au chiffre d’affaires de plus de 60 millions d’euros et à laquelle Carrefour sous-traite la sécurité d’une douzaine de magasins dans le secteur Grand Lyon. Primark, Auchan ainsi que plusieurs dizaines de magasins partout en France font appel à leurs services sans se soucier de ce choix assumé pour le moins disant social.
Organisé en collectif de travailleurs au sein d’ UNITI, l’Union des travailleurs Isolés, les salariés excédés avaient déjà organisé une grève le 20 Mars dernier devant Primark, un autre client de la société Protectim (vidéo). Suite à cette action, ils avaient obtenu des négociations avec leur direction et la signature d’un accord avec leur employeur prenant les premiers engagements.
Cependant, après cette première négociation, de nombreuses promesses n’ont pas été tenues.. Deux mois plus tard, les salariées demandent donc de nouvelles négociations alors que plusieurs procès aux prud’hommes se dessinent sous le joug de la répression.
« Aucun des engagements pris par la direction n’a été [pleinement, Ndlr] tenu à ce jour, ce ne sont que de fausses promesses. On nous a dit d’envoyer nos réclamations à la DRH pour nos heures impayées, mais on ne nous a jamais répondu ni remboursé. Et pour finir une partie des participants de la grève de Primark sont victimes de répression, ils nous envoient sur des sites de travail à des dizaines de kilomètres de chez nous pour nous pousser à la démission ! »
dénonce une salariée.
Face à ces pratiques, les salariés ont décidé d’interpeller le groupe Carrefour afin qu’ils assument leurs responsabilités de donneurs d’ordre. C’est donc chose faite : Carrefour a annoncé la semaine dernière le non-renouvellement de ces contrat avec Protectim. L’enseigne change de prestataire de sécurité pour l’ensemble de ces sites lyonnais en gardant la plupart des employés et leur proposant un nouveau contrat de travail. Une perte sèche de plusieurs millions d’euros pour Protectim et la promesse de meilleures conditions de travail pour les salariées impliquées.
Grâce à vous, salariés courageux et déterminés, divers militants ayant participé aux actions (Alternatiba, Gilets Jaunes, UNEF…), nous rappelons pacifiquement, et efficacement, l’importance de notre attachement collectif au respect du code du Travail et à la dignité des travailleurs.
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