Le Comité Tchétchènie de Lyon informe et lance un appel pour du soutien concret

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Appel du comité Tchétchénie de Lyon à accompagner des demandeurs d’asile. Réunion du comité le mardi 18 avril à 20h à la LDH. Table ronde à l’IEP le mercredi 19 avril à 18h.

- Les Comités Tchétchénie ont été créés lors de la première guerre russo-tchétchène (1994-1995), d’une part pour informer, d’autre part pour aider et soutenir les Tchétchènes ici ou là-bas ainsi, que les défenseurs des droits humains sur place.

Le Comité de Lyon est ainsi sollicité pour accompagner des demandeurs d’asile tchétchènes dans leurs démarches dans la région : rendez-vous à la préfecture, avocats, hébergement, aide sociale, santé,

En plus de l’aide l’aide administrative, nous sommes régulièrement confrontés à des urgences matérielles, auxquelles nous tentons de répondre dans la mesure du possible, l’un n’allant pas sans l’autre (comment envisager sereinement l’attente d’éventuels papiers si on ne sait pas où dormir et quoi manger ?)

- Certains d’entre vous nous demandent parfois l’aide qu’ils peuvent apporter.

    • Outre les réunions et les manifestations du Comité Tchétchénie, vous pouvez aussi apporter une aide concrète :
    • accompagner quelqu’un à un rendez-vous : même si vous ne comprenez pas toutes les subtilités administratives et juridiques (on apprend très vite, sur le tas !), l’essentiel est que la personne soit accompagnée, qu’il y ait un témoin, avec ou sans interprète, quitte à faire la traduction plus tard ;
    • apporter une aide matérielle et/ou financière.

- Dans l’immédiat, nous avons deux urgences matérielles et financières :

  • Pour la famille D. (5 personnes : parents + 3 enfants de 8, 6 et 2 ans) :

En France depuis 3 ans, la famille D. a enfin pu poser sa demande d’asile en France (et non en Autriche où la France a tenté de les renvoyer) en novembre 2005 à l’OFPRA. La préfecture les ayant placés en procédure prioritaire, ils ont été convoqués immédiatement et ont reçu la réponse très rapidement : leur demande a été rejetée. La procédure prioritaire est une procédure d’urgence mais qui dit urgence dans ce domaine dit garanties bien moindres (taux de reconnaissance de la qualité de réfugiés de 1,8%) et de plus, cette procédure ne donne pas accès à une autorisation de séjour en France, donc ni à un foyer ni à l’allocation d’insertion des demandeurs d’asile. En bref, les personnes ont le droit de demander l’asile mais pas le droit de rester sur le territoire. La famille a fait appel, en janvier. La moyenne des convocations à la Commission des Recours étant actuellement de 5 mois, la convocation pourrait arriver avant l’été. Le taux de reconnaissance par la CRR est assez élevé pour les Tchétchènes.

L’avocat qui les suit depuis 2 ans a accepté de les représenter et de les accompagner à la CRR (tous ne se déplacent pas !) Mais, et c’est logique, il a cette fois présenté une facture : 1 300 euros pour le couple (pour info les tarifs vont de 1 000 à 1 200 euros par personne). Une première facture de 300 euros est à payer maintenant, le solde de 1 000 euros dès qu’ils auront reçu leur convocation à la CRR. Le comité de soutien de l’école des enfants, qui a ouvert une caisse de solidarité, accepte de donner 150 euros. Il manque donc 150 euros dans l’immédiat puis 1 000 euros pour la suite.

Matériellement, la famille est hébergée depuis 16 mois chez une membre du Comité. Les enfants bénéficient de la cantine gratuite à l’école. La MDR de Lyon 2ème (spécialisée pour les sans papiers) donne 210 euros par mois au titre de l’aide à l’enfance. Les Restos du Coeur ont aidé une fois par semaine mais la saison se termine. La famille est à jour de sa CMU, donc pas de problème côté santé. Les voisins se sont petit à petit mobilisés et fournissent aide alimentaire, vêtements, literie (et dernièrement un petit aquarium avec un poisson bleu !) L’assistante sociale de l’école a fait en sorte que les enfants aient une carte TCL. La Croix-Rouge prend en charge les deux cartes TCL des parents, et aidera à la prise en charge des billets SNCF pour le rendez-vous à la CRR.

Si vous voulez aider cette famille :

    • Madame D. cherche des heures de ménage à faire sur Lyon (elle parle français),
    • Monsieur D. cherche du travail : tous travaux physiques bienvenus !
      Cela leur permettrait de participer aux divers frais (avocat, SNCF, charges du logement).
    • Il manque 150 euros pour l’acompte pour l’avocat et il faut prévoir 1 000 euros pour le solde.

Toutes vos propositions sont les bienvenues, les chèques sont à envoyer au trésorier du Comité Tchétchénie de Lyon :
Henry Favre - 13 rue Joannès Humbert - 69160 Tassin-la-Demi-Lune.

  • Pour la famille V. (4 personnes : parents + 2 enfants de 19 et 6 ans) :

Cette famille est arrivée en 2004 en France, a été déboutée par l’OFPRA fin 2004, puis par la Commission des Recours en juillet 2005. En août, privée de foyer et de ressources, la famille a été un temps hébergée chez la fille aînée, réfugiée statutaire sur Lyon. Fin 2005, la famille est partie en Belgique, où effectivement les conditions d’accueil sont un peu meilleures. Mais fin février, la Belgique les a reconduits à la frontière où les policiers français les ont arrêtés pour les conduire au centre de rétention de Lesquins (Nord) et ont placé la fillette en maison de l’enfance. Les 3 adultes ont été présentés au consulat de Russie, mais devant leur refus de retourner (et donc de signer quelque papier que ce soit) où que ce soit dans la Fédération de Russie, où ils s’estiment en danger, notamment pour leur fils de 19 ans, le consulat n’a pas délivré de laissez-passer aux autorités françaises. La préfecture de Lille a donc relâché la famille, munie d’une invitation à quitter le territoire national (IQTN) sous 48 heures. Renseignements pris, l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF) pris par la préfecture de Lille lors de leur arrestation a été abrogé.

Une deuxième famille, retenue dans les mêmes conditions et avec le même parcours, a bénéficié de la mobilisation soulevée autour de la famille V., et a été libérée du centre sans passer par la case consulat, la préfecture de Lille leur ayant donné des papiers le lendemain. Nous avons donc bon espoir d’obtenir la même chose pour la famille V., déboutée du droit d’asile mais que la France n’a pas pu expulser. Des courriers et une demande de rendez-vous ont été envoyés à la préfecture de Lyon. Il s’agit d’une régularisation au titre de la vie privée et vie familiale (VPVF), ou au titre de la santé (Madame V. ayant des problèmes de santé et des soins à suivre impérativement) : carte de séjour d’un an avec droit au travail mais sans droit aux prestations sociales, renouvelable en une carte de 10 ans si tout va bien. La carte de séjour devrait par contre autoriser la DDASS à leur fournir un hébergement provisoire (foyer ou hôtel).

Concrètement, la famille V. est donc revenue chez la fille aînée fin février. Mais les difficultés ont vite resurgies : 11 personnes dans le logement, sans connaissance d’une échéance, ainsi que manque de travail et d’argent pour tout le monde.

Nous venons de trouver un logement provisoire pour cette famille, à partir de lundi 10 avril, dans un village du Beaujolais : il ne manque que quelques meubles (frigo, table) et de la vaisselle. L’hébergement est gratuit (les beaux jours arrivant, il n’y aura pas de chauffage) contre des menus travaux qui seront demandés à monsieur V. La fillette pourra être scolarisée à l’école du village, la stabilité de l’hébergement étant une condition pour que les parents soient plus sereins pour remettre leur fille à l’école. Elle a été scolarisée à Lyon de septembre à novembre, puis en Belgique francophone. Il se trouve que la classe de CP de l’école du village a très peu d’élèves, un maître et un directeur d’école très bien.

La MDR de Lyon 2e a octroyé 100 euros mensuels au titre de l’aide à l’enfance.
Il serait bien que nous puissions assurer un complément de revenu à cette famille :

    • en fournissant du travail (père et fils),
    • par une aide financière (par ex demain nous devons acheter une bouteille de gaz).

Vous pouvez vous engager, ponctuellement ou sur quelques mois, en nous signalant à l’avance la durée et pour quel montant. Vos propositions et/ou chèques sont à envoyer à :
Catherine Marguin Mussy - 69620 St-Laurent dOingt.

Je suis à proximité de la famille et assurerai le lien avec Lyon et/ou Villefranche (RV, courses).

Enfin, si vous souhaitez plus dinformations, mieux connaître ces deux familles et/ou les rencontrer, n’hésitez pas à me contacter :
Catherine : 04.74.71.27.00 / 06.67.48.63.69

Nous comptons sur vous.


Quelques informations en provenance de Tchétchènie

Depuis le 16 décembre, la détérioration de la santé d’un nombre important d’habitants dans le district de Shelkovsky en Tchétchénie pose question. Plus de 100 personnes, principalement des enfants, ont été prises de crises de convulsion, sans pouvoir respirer convenablement. Pour les habitants, il s’agit d’un empoisonnement collectif. « Les enfants ont été dans la cour pour une pause entre les cours, et ils étaient sains. Et quand ils sont rentrés, ils ont commencé à s’effondrer ». Les autorités pro-russes et les médecins russes préfèrent parler d’une hystérie collective due aux années de guerre.

L’Institut de recherche psychiatrique serbe de Moscou, célèbre pour ses internements de dissidents soviétiques, partage ce point de vue. Le directeur adjoint, Zurab Kekelidze, a assuré que les 80 enfants venus de la région souffrent de désordre nerveux. Mais les parents et médecins locaux ne sont pas prêts à accepter le diagnostic : après 4 mois, les symptômes sont toujours présents. Le médecin Leonid Roshal, directeur de l’Institut pour la chirurgie infantile et la traumatologie estime pour sa part comme étant peu probable l’option de l’hystérie et demande la poursuite des enquêtes.


Pour refuser l’oubli

- La semaine sur la Tchétchènie organisée par l’Antenne jeunes d’Amnesty International de l’IEP (Institut d’Etudes Politiques) et le Comité Tchétchènie de Lyon se termine par :

mercredi 19 avril de 18h à 20h (entrée libre)
au grand amphi de l’IEP, 14, av Berthelot 69007 Lyon
Table ronde sur la situation en Tchétchénie


avec :

- N’oubliez pas non plus la réunion du mardi 18 avril du Comité à 20h au siège de la LDH, 5 place Bellecour, Lyon 2ème.

Le Comité Tchétchènie de Lyon

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