Monsieur [le maire],
dans une lettre datée du 29/10/2009, le Collectif contre la Vidéosurveillance vous posait plusieurs questions sur le système de caméras de surveillance que la ville d’Aubenas vient d’installer et ce en vue d’entamer un débat sur ce sujet. Cette lettre est restée sans réponse à ce
jour, hormis un communiqué laconique paru dans la Tribune, dans lequel vous indiquiez que, dans un bulletin municipal, il avait déjà été répondu aux questions que pose le Collectif contre la Vidéo-surveillance mais aussi qu’une brochure d’information était disponible au commissariat d’Aubenas, brochure dont vous rappeliez que seuls deux personnes l’avaient
demandée.
Nous ne pouvons que nous étonner de la désinvolture d’une telle attitude. Alors que l’État et ses médias réclament à cors et à cris la participation des citoyens à la vie politique, quand ces derniers font montre de s’y intéresser, ils se voient ignorés par les institutions (nous rappelons qu’à ce jour, la Préfecture de l’Ardèche adopte la même attitude que vos services à notre
égard).
Le Collectif contre la Vidéo-surveillance souhaite expliquer pourquoi la vidéo-surveillance est liberticide, inefficace et couteuse. Vous refusez ce débat en affirmant que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Malheureusement, le peu d’informations que nous laissent entrevoir votre attitude et celle de la Préfecture de l’Ardèche ainsi que nos propres recherches infirment votre position.
Tout d’abord, nous sommes surpris que les services de la Mairie ne soient toujours pas au courant du fait que la brochure d’informations sur la vidéo-surveillance qu’ils éditent n’est pas disponible au commissariat d’Aubenas mais dans les locaux de la police municipale. Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que seules deux personnes aient pu se la procurer. Un chiffre aussi bas aurait d’ailleurs dû vous alerter. Mais cela n’a pas été le cas.
Malheureusement, la chaîne d’événements qui nous indique que tout ne se passe pas normalement ne s’arrête pas là. En effet, plusieurs personnes ont fait des demandes de visionnage des images collectées par le système de surveillance de la population. Il apparaît
que les craintes concernant l’aspect liberticide de la vidéo-surveillance se précisent puisqu’à plusieurs reprises, il a été observé que des entrées d’immeubles ainsi que des fenêtres d’habitations aux étages n’étaient pas floutées contrairement aux obligations qui vous sont
faites par l’article 10 de la loi n°9573 du 21/01/1995.
Ainsi, alors que le système vient juste d’être installé et que vous refusez de fournir la moindre information le concernant, notre collectif, dans ces conditions difficiles, est déjà en mesure d’identifier plusieurs manquement de vos services, dont certains particulièrement graves au regard des libertés. Ces atteintes aux libertés sont confirmées par l’étrange exigence qui apparaissait dans l’appel d’offre de ce qui n’était alors que le projet de vidéo-surveillance sur Aubenas, exigence de pouvoir visualiser les images en temps réel. Au regard des atteintes aux libertés déjà observées moins d’un an après l’installation du dit système, une telle exigence
pose question et inquiète.
C’est pourquoi, au nom des libertés gravement outragées à l’époque qui est la nôtre, nous vous demandons, Monsieur le maire, de renoncer à ce système de surveillance de la population et d’en ordonner le démantèlement.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Le Collectif contre la Vidéo-surveillance
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