L’ambiance délétère distillée par les récents attentats terroristes en Europe répand ça et là des idées de contestation de principes essentiels tels que ceux contenus dans la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés. L’Angleterre souhaiterait une modification de cette convention avec l’accord des membres de l’Union Européenne. Née peu après la deuxième guerre, cette convention met en avant la protection de toute personne susceptible d’être persécutée dans son pays et oblige chaque État signataire à permettre effectivement l’asile sur son territoire à quiconque demande protection. Il y a, dans certains cas, un antagonisme entre une vision sécuritaire et le primat de l’asile.
On peut sentir une peur de tous les États de l’Union Européenne vis-à-vis des étrangers qui souhaitent séjourner ou s’installer chez eux. Du coup les discours publics mélangent souvent les genres et présentent souvent les demandeurs d’asile comme des réfugiés économiques déguisés. En conséquence de quoi les États ont rendu plus difficile l’accès à l’asile, le grand nombre de demandes traitées a fait baisser la qualité de traitement de ces demandes par l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides) au risque de commettre des erreurs. Les agents de cet office, parfois intérimaires, sont soumis à des pressions pour traiter vite les dossiers et limiter le nombre de statuts accordés.
On ne peut vraiment pas considérer le fait d’avoir un refus de l’OFPRA voire même de la Commission des Recours des Réfugiés (CRR), comme une garantie à 100% que cette décision soit juste. Par exemple, deux Somaliens renvoyés dans leur pays suite à un refus de leur demande d’asile ont été assassinés dès leur arrivée en Somalie...
La famille tchétchène V*** (4 personnes dont une fille de 5 ans) est venue rencontrer le Comité. Elle a fait l’objet d’un refus par l’OFPRA, puis par la CRR. En conséquence elle a été renvoyée du foyer d’accueil où elle résidait et n’a plus de gîte. Cette famille est menacée de renvoi en Russie, ce qui entraîne pour elle des risques importants étant donné des récents rapports (Amnesty, UNHCR, CERE) qui signalent tous et de manière catégorique que tout le territoire de la Russie n’offre pas des garanties de sécurité suffisante pour les Tchétchènes.
Comité Tchétchénie de Lyon
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Courrier : Comité Tchétchénie c/o LDH, 5 place Bellecour, 69002 Lyon
Sites pertinents pour cet article :
-
- Comité Tchétchénie national
- Convention de Genève de 1951 sur Wikipédia et dans le texte
- Amnesty International
- CERE (Conseil européen sur les réfugiés et les exilés)
- CRR (Commission des Recours des Réfugiés)
- OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides)
- UNHCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés)
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