Cette expulsion était le fruit d’une décision de justice, et le « concours de la force publique » avait été autorisé pour procéder à son application. C’est-à-dire que l’huissier, accompagné de forces de l’ordre, pouvait contraindre les locataires à quitter leur logement. C’est ce qu’il se passe généralement en cas de contentieux, d’impayés ou de résiliation du bail et que les parties en présence ne sont pas d’accord.
Selon l’expression de la plupart des médias, qui reprennent l’AFP, cette expulsion a « mal tourné ». Défendre sa maison les armes à la main n’est en effet pas banal, tout du moins en France. Et nous ne sommes plus au temps des grandes grèves de loyers et des autoréductions collectives où l’on résistait farouchement aux expulsions.
Aujourd’hui, c’est plus vraisemblablement seul que l’on est expulsé. Et on est de plus en plus à être seul.
En quinze ans, le nombre d’expulsions locatives a progressé de plus de 80%, allant chercher autour des 15.000 expulsions par an (une grosse quarantaine par jour). En parallèle, une paupérisation accrue et une précarité au travail de plus en plus importante rendent l’accès au logement toujours plus complexe. Les propriétaires demandent toujours plus de garanties. Un travail en CDI, par exemple. Ce qui devient de plus en plus difficile à obtenir. Les procédures s’entassent. Et une demi-douzaine de millions de personnes sont considérées mal logées en France, tandis que pour une dizaine d’autres, tout reste très compliqué. Les taux d’endettement sont en hausse constante et le nombre de personnes à la rue explose.
>Vidéo des interpellations dangereuses de la BAC de Lyon sur le toit du squat rue Bonhomme
Après une tentative d’expulsion illégale le 3 mai dernier, des habitant-es occupaient de nouveau le 19 rue du docteur Bonhomme ce mardi 7 mai, à la surprise des vigiles au petit matin lorsque des gens leur faisaient coucou depuis les fenêtres de l’immeuble qu’ils étaient censés surveiller 24h/24.
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