Je vous fais part des faits qui se sont produits le 31 janvier 2006. Je fumais une cigarette en attendant un ami dans la station de métro Bellecour. Je n’avais pas l’intention de prendre le métro, j’attendais juste quelqu’un.

Des agents de sécurité sont venus me demander d’éteindre ma cigarette, ce que j’ai fait tout de suite. Ils m’ont demandé de leur donner mon titre de transport. Je leur ai signalé que j’attendais juste un ami et que je n’allais pas prendre le métro. Ils m’ont demandé mes papiers
d’identité pour me verbaliser. À ce moment-là, je leur ai dit que je ne voulais pas être verbalisé pour ça et que je voulais voir la police : je leur donnerai ma carte d’identité et c’est elle qui tranchera.

À ce moment-là, l’un des vigiles des TCL m’a pris par le bras. Je lui ai dit qu’il n’avait pas le droit de mettre la main sur moi et que je voulais voir la police. Ces vigiles m’ont dit que « c’était eux la police » ! Et ils m’ont sauté dessus avec une telle violence que ma veste a été déchirée sur toute la hauteur. Ils m’ont forcé à aller dans un de leurs locaux. Ceux qui me tenaient les bras se sont occupés à me tordre les pouces, pendant qu’on me donnait deux coups de poings. J’ai mis ma main dans ma poche. Ils m’ont ordonné de l’enlever. Comme je
savais que ce n’était pas la police, j’ai refusé.

Alors ils m’ont sauté dessus pour me mettre par terre. Ils m’ont mis des coups de pieds dans la cuisse. J’étais étendu par terre sur le ventre et ils étaient 5 ou 6 sur moi. L’un d’eux s’est mis à pieds joints sur ma cheville et m’a demandé si j’appréciais d’avoir 120 kilos sur les chevilles. Ils ont essayé de tordre un doigt de ma main droite. L’un d’eux a mis un genou sur ma main et mettait tout son poids dessus. Ils ne faisaient pas que m’immobiliser, mais ils faisaient tout pour me faire souffrir en s’appuyant de tout leur poids et par à-coups sur ma main, mes chevilles et mon dos.

Je leur ai signalé qu’ils me faisaient mal. Comme ils ne voulaient pas s’arrêter de me faire souffrir, je n’ai pu m’empêcher de hurler de douleur. L’un d’eux a mis sa main sur ma
bouche et le nez, m’empêchant de respirer. Comme j’étouffais, instinctivement je l’ai mordu. Il a enlevé sa main, a reculé, puis est revenu sur moi pour prendre ma tête et la frapper violemment sur le sol à quatre reprises.

La police est arrivée et leur a demandé tout de suite d’arrêter de me faire souffrir. Ils ont dit que l’attitude des agents de sécurité des TCL n’était pas normale et les policiers ont été plutôt bienveillants avec moi. En sortie de garde à vue, j’avais une convocation au tribunal pour le mois de juillet car les agents TCL avaient porté plainte contre moi pour outrage et résistance avec violence. Les policiers du commissariat du 2^ème arrondissement ont accepté tout de suite que je porte plainte à mon tour contre eux, car dans l’histoire je ne me ressens pas comme le coupable, mais au contraire comme une victime.