Nous sommes une cinquantaine. Nous avons traversé la route de la mort : le désert et la mer, sans même parler de la Libye ! Nous savons tous et toutes ce qui se passe en Libye, ces horreurs montrées récemment par CNN et condamnées fermement par le président de la République française, M. Macron lui-même. On a vécu les exactions, les tortures, cet enfer... Nous avons vu nos sœurs et frères perdre leur âme, se faire tuer. Nous avons fui la guerre, la répression, les conflits ethniques, la misère… Nous sommes des rescapé.e.s. Nous sommes venu.e.s nous réfugier dans le pays dit des droits de l’homme, un pays qui comme beaucoup
d’autres a colonisé nos pays d’origine et continue encore aujourd’hui à les contrôler et à piller leurs richesses.
Nous sommes une cinquantaine de migrant.es, de demandeurs d’asile, de sans-papiers qui dormaient dans un couloir extérieur proche de la gare Part-Dieu. Pour certains, nous étions là- bas depuis plusieurs mois. Le Préfet nous a fait expulser le 10 novembre 2017. Des étudiant.e.s se sont mobilisés en solidarité. Depuis nous occupons ensemble l’amphi C à l’Université Lyon 2, sur le campus de Bron. Cette occupation, comme cela se fait à Nantes, Poitiers, Lille ou encore Paris, est notre réponse face à un Etat français qui méprise les droits des exilé.e.s. Après deux semaines d’occupation, la préfecture ne nous a proposé qu’une fausse solution : un gymnase excentré à Meyzieu (proche de l’aéroport et du centre de rétention !), pour seulement 10 jours, où nous serions fichés et expulsés.
En effet nous sommes presque tous demandeurs d’asile en procédure Dublin : nous sommes arrivés en Europe par d’autres pays que la France, où la préfecture veut nous renvoyer. Nous sommes plusieurs à avoir déjà reçu des obligations de quitter le territoire français. Mais nous demandons l’examen de notre demande d’asile ici ! L’Italie, l’Espagne, tous les pays où on veut nous renvoyer ne veulent pas de nous.
Nous sommes ici, nous voulons vivre dignement ici !
Nous demandons à la préfecture :
Le passage de notre demande d’asile de la procédure Dublin à la procédure normale, ce dont le préfet a le
pouvoir
- Un logement décent et durable
la régularisation pour nos camarades sans papiers !
Sous les pressions de la préfecture et du ministère de l’intérieur, une évacuation prochaine de l’amphi occupé a été annoncée. Nous avons besoin d’urgence de soutien !
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