Libération et régularisation immédiate de Yewa
Yewa Commandant est retenue au centre de rétention de Lyon depuis lundi 14 juin 2010. Elle est arrivée en France le 30 août 2008. Suite à un grave accident de voiture au Togo, elle a eu le bras cassé et les nerfs sectionnés. Elle a obtenu un visa de 10 jours pour soins médicaux dans l’objectif de subir à Lyon une opération de greffe de nerfs qui lui permettrait de sauver son bras. Son médecin estimant que la période accordée ne lui permettait pas de pratiquer sereinement les soins nécessaires, Yewa s’est rendue 2 fois à la Préfecture du Rhône pour demander la prolongation de son visa, qui lui a été refusée les 2 fois.
Hébergée chez sa tante résidant à Bron, elle a pu être opérée le 18 novembre 2008. Elle a effectué suite à cette opération plusieurs mois de rééducation, puis la prescription de réaliser chez elle des exercices afin d’améliorer la mobilité de son bras. Mais à l’heure actuelle sa situation ne s’est guère améliorée et elle est dans l’attente d’une nouvelle opération.
En novembre 2009, la Préfecture de Lyon, qui à sa seconde demande de visa à la Préfecture, devait lui envoyer une convocation pour être examinée par un médecin de la DDASS, lui a simplement notifié une obligation de quitter le territoire français (OQTF), sans examen médical préalable !
Avec l’aide d’un avocat, elle a déposé un recours contre cette OQTF devant le Tribunal administratif de Lyon, mais en avril 2010 suite à un passage devant le tribunal, sa demande a été rejetée et une nouvelle OQTF lui a été notifiée.
Le lundi 14 juin 2010, elle a été arrêtée chez sa tante et placée en centre de rétention à Lyon. Suite à son passage devant le juge des libertés mercredi 16 juin 2010, sa rétention a été prolongée de 15 jours.
Yewa Commandant ne doit pas rentrer au Togo. Elle doit encore faire l’objet de soins médicaux, son bras étant à l’heure actuelle paralysé, il est à ce jour grandement atrophié.
Elle devait rencontrer son médecin le 6 juillet prochain afin d’examiner si une nouvelle opération est possible (celui-ci ne peut l’opérer que si son bras a retrouvé un certain niveau de mobilité). Son médecin estime que ce type d’opération nécessite une longue période de rééducation et de suivi. Il a fourni de nombreuses attestations confirmant la nécessité pour Yewa de rester en France pour se faire soigner.
Elle se trouve aujourd’hui en centre de rétention, dans des conditions ne permettant pas de garantir son bien être sanitaire. En effet, alors que son bras ne peut pas bouger, elle dort sur un lit superposé. Elle ne peut pratiquer seule ses soins quotidiens et doit faire appel à une autre retenue pour l’aider à se laver.
Par ailleurs, en 2 ans, Yewa avait lié de nombreuses attaches. Elle devait se marier le 26 juin 2010 à Roanne avec Frédéric, fonctionnaire à Roanne, veuf, dont la petite fille de 4 ans s’était attachée à Yewa. On note l’étrange coïncidence qui fait que la police l’a interpellée quelques jours avant son mariage, pour éviter toute demande de titre « vie privée et familiale ».
Au-delà des questions relatives au droit de mener une vie familiale normale, se pose avant tout la question de renvoyer au Togo une personne dont l’état de santé est précaire. L’expulser vers un pays où elle ne pourrait pas avoir accès aux médicaments et aux soins nécessaires à son rétablissement serait ajouter à son calvaire et risquer de ne jamais voir son bras et sa santé se rétablir. L’Etat français porte l’entière responsabilité de la détérioration de l’état de santé de Yewa, ne portant pas assistance à une personne actuellement en danger.
YEWA DOIT ETRE LIBEREE ET REGULARISEE SANS PLUS ATTENDRE
POUR SE FAIRE SOIGNER !
Signataires : RUSF, Collectif 69 de soutien aux sans papiers et aux demandeurs d’asile...
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