Face aux violences policières, vive la poudre d’escampette !

1724 visites
1 complément

Nouveau cas de violences policières perpétrées par la Brigade Anti Criminalité (BAC) dans le quartier de Gerland. Le témoignage est rapporté par l’association Témoins.

Un soir du mois de juin. Juan* rentre chez lui. Il vient de passer une soirée à faire la fête dans un nouveau lieu qui vient de s’ouvrir à Lyon. Tout le monde était déguisé, la soirée était sympa. Sur le chemin du retour, il croise deux potes à lui. Il s’arrête pour papoter avec eux.

Ses amis ont une idée derrière la tête ; leurs sacs à dos sont remplis de bombes de peinture. Ils proposent à Juan d’aller joyeusement libérer les stations de tramway de leurs dispositifs de vidéosurveillance. L’action se fait à visage découvert sans précautions particulières ; Juan a pas mal bu. Les caméras sont caillassées et leurs objectifs tagués. La petite bande profite pleinement de l’instant présent.

Quelques instants après avoir débutée, leur « nuit du graff’ » s’interrompt brutalement : une voiture leur fonce dessus. Les deux copains de Juan ont le réflexe de prendre leurs jambes à leur coup et de s’enfuir dans la nuit. Juan n’a pas capté ce qui se passait. Il a juste le temps de voir 5 baceux sortir de la voiture, tonfas à la main, et se diriger vers lui. Les keufs commencent à lui mettre des chassés et à l’insulter. Il se prend deux coups, l’un à la cuisse, l’autre dans le dos et tombe à terre.

Face au nombre, Juan ne peut rien faire. Il n’arrive pas à se défendre ni à se relever sans se reprendre de nouveaux coups ; il ne peut qu’insulter les flics, ce qui renforce la hargne de ceux-ci et les coups qu’ils lui donnent. Finalement Juan est menotté et embarqué dans la voiture banalisée de la BAC. Il s’est pris, au passage, deux coups de tonfas au visage et saigne abondamment au niveau de l’arcade sourcilière. Les flics décident donc de l’emmener aux urgences de Grange-Blanche. Là, pendant que la BAC l’attend à l’accueil, Juan est examiné par un médecin qui le soigne brièvement et lui dit que ce qui lui est arrivé n’est "pas grave".

Bientôt, le médecin finit par arrêter le saignement et s’apprète à le remettre aux policiers qui attendent à l’entrée. Moment de flottement. S’il repart avec les flics, Juan va finir sa nuit en garde-à-vue et ne sortira que le lendemain avec un procès sur le dos. Il y a aussi l’éventualité de se refaire tabasser dans la voiture ou au commissariat. Juan réfléchit et finit par demander au médecin où se trouvent les toilettes. Il feint d’y aller puis sort de l’hôpital et s’enfuit. Quand il a été arrêté, il n’avait pas ses papiers sur lui et a donné un faux nom aux policiers. Ils n’ont donc aucun moyen de le retrouver. Juan rentre silencieusement chez lui, un peu dégoûté de s’être fait mettre à l’amende par les flics, mais content d’imaginer leurs gueules quand ils se rendront compte qu’il s’est tiré.

Aujourd’hui, Juan aimerait bien porter plainte et que la police soit mise en cause pour ses méthodes d’intervention. Malheureusement, dans son cas, s’il porte l’affaire devant un tribunal, il sera sans doute poursuivi pour outrage et rébellion, dégradation en réunion, délit de fuite, etc. Sans parler du fait que généralement les flics bénéficient d’une impunité totale par rapport à ce qu’ils font (humiliations pendant les contrôles d’identités, coups, fausses déclarations, etc.). Reste à se consoler en se disant que, pour une fois, leur sale petit jeu du « j’interpelle une personne, je la tabasse, je lui fait un procès pour outrage et rébellion et j’arrondis ainsi mes fins de mois avec l’amende » aura tourné court.

* Le prénom a bien évidemment été changé pour préserver l’anonymat.

Source : Témoins/Caisse de solidarité

caissedesolidarite@gmail.com
06-43-08-50-32

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

  • Le 4 juillet 2008 à 22:38

    Comment il a géré, le mec !

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info