La France condamnée pour traitements dégradants envers un détenu

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Lorsque le combat et la détermination finissent par payer, alors que tous les « A quoi bonistes » alentour me répétaient que ça ne servait à rien de lutter contre l’hydre carcéral et que tous les petits grains de sable et autres empêcheurs de tourner en rond ont essayé de bloquer la machine à avancer, la victoire n’en est que plus jouissive et plus que prometteuse.
 

La France a été condamnée, jeudi 9 juillet, par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour traitements dégradants envers un détenu systématiquement transféré, mis à l’isolement et fouillé à corps. La CEDH, qui alloue 12 000 euros pour préjudice moral à Cyril Khider, 36 ans, reproche également à la France, qui a deux mois pour faire appel, une violation du droit du plaignant à un recours effectif.

Actuellement détenu à Liancourt (Oise), il a été condamné pour vol, séquestration, tentative d’homicide sur un fonctionnaire de l’administration pénitentiaire et concours à une tentative d’évasion par hélicoptère en 2001. Il se plaignait devant les juges de Strasbourg des mesures de sécurité qui lui ont été imposées en tant que « détenu particulièrement signalé ».

Ses transfèrements répétés, les prolongations successives de sa mise en isolement et les fouilles corporelles systématiques auxquelles il était soumis, dont une fouille intégrale le 30 juin 2004, constituent un traitement inhumain et dégradant, selon la CEDH. Selon l’arrêt de la Cour, il a été transféré dans seize établissements différents en quatre ans. Des fouilles corporelles ont eu lieu jusqu’à trois fois par semaine dans toutes les maisons d’arrêt à l’exception de celle de Rouen.

« GESTION ULTRA-SÉCURITAIRE DE LATENTION »

L’exposition au regard des surveillants durant l’inspection anale et les postures que le requérant était alors contraint d’adopter constituaient une forme de profanation de son corps, une mesure de dépersonnalisation, pour la CEDH. L’administration pénitentiaire a essentiellement motivé ses décisions par la tentative de Cyril Khider de faire évader son frère.

Le 27 mai 2001, il avait contraint le pilote d’un hélicoptère à survoler la maison d’arrêt de Fresnes et avait alors jeté des armes à son frère et à un codétenu. Un surveillant avait été grièvement blessé dans un échange de tirs avant que les policiers du service « Recherche, assistance, intervention, dissuasion » (RAID) n’interviennent avec succès. Le 17 mars 2007, Cyril Khider a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.

A travers cette affaire, « c’est toute la politique pénitentiaire conduite depuis 2003, orientée vers une gestion ultra-sécuritaire de la détention des détenus réputés dangereux, qui fait l’objet d’une mise en cause cinglante », a réagi l’Observatoire international des prisons, association de défense des détenus.

P.-S.

Mon fils Cyril sort enfin de prison dans quelques semaines et la CEDH a condamné la France.

Même si le droit reste un « paravent démocratique » qu’il est bon de battre l’équipe adverse avec ses propres armes sur son propre terrain.

La balle est dans notre camp...

Catherine

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  • Le 24 février 2010 à 19:30, par goudzonzon

    J’ai cru savoir qu’on avait abolie la peine de mort en 1981.
    Libéré en 2045 ?
    Aprés la peine, tout homme a le droit de voir de meilleurs pérspèctives, et la lumiére au bout de se tunnel.
    Il ne faut pas hoter l’éspoir.
    Cet éspoir qui donne la source d’etre meilleur, sans haine , pour mieux se construire.
    Les humiliations intras muros doivent cesser.

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