Inlassablement, les partisans d’une réforme de la législation sur les drogues exigent des alternatives la prohibition afin de faire advenir une politique juste, cohérente et humaine encadrant les usages récréatifs et médicaux du cannabis en particulier et des drogues en général.
Cette 15e édition de la Marche mondiale est d’autant plus bienvenue qu’elle survient dans un contexte international où la mobilisation de la société civile est justement cruciale pour soutenir, encourager et exiger les changements.
Ainsi, les négociations préparatoires la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) sur les drogues (19-21 avril, New York) ont enfin consacré les approches sanitaires visant la réduction des risques et mentionné les possibilités de peines alternatives la prison... Des avances appréciables en regard de l’objectif irréaliste d’un monde sans drogue fixé par l’UNGASS en 1998, mais qui restent hélas largement insuffisantes pour parvenir une politique cohérente et équilibre : aucune remise en question des conventions internationales, ni d’évocation de la dépénalisation de l’usage.
Il y a pourtant urgence. En mars dernier, une commission de 22 experts médicaux, réunis par la célèbre revue scientifique The Lancet et l’université américaine John Hopkins (Baltimore, Maryland), a publié un rapport au constat implacable : les politiques prohibitionnistes menées ces 50 dernières années ont directement ou indirectement contribué à des violences meurtrières, des maladies, des déportations de population, des injustices et ont miné le droit des populations la santé, engendrant une hausse des meurtres, des incarcérations excessives, des discriminations raciales et des violations des droits de l’homme. En conséquence, les experts recommandent de décriminaliser l’usage non violent et la possession de toutes les drogues et invitent les états à basculer progressivement vers un marché régulé des drogues en appliquant une méthode scientifique pour leur valuation (« Public health and international drug policy », The Lancet, 24/03/16).
« Qu’en dit la France ? Comme toujours, à peine le débat est-il entrouvert - sincèrement ou par opportunisme politique - que des arguments absurdes sont brandis pour le disqualifier, et nos dirigeants, trop heureux d’éviter l’incontournable procès en un prétendu »laxisme", s’empressent ainsi de le refermer. Le statu quo persistant continue donc de produire les mêmes effets : le trafic fleurit, les interpellations flambent, la justice s’engorge, la lutte antidrogue gâche l’argent public (850 M/an) et les Français sont toujours les champions d’Europe de l’usage de cannabis.
C’est pourquoi nous revendiquons encore et toujours des mesures déjà effectives ailleurs :
Dépénalisation de la consommation, de la possession et de l’autoproduction pour usage personnel
Information cohérente et objective sur les effets et les modes de consommation réduisant les risques
Prévention pragmatique et cible en direction des mineurs et des usagers en difficulté
Prescription de cannabis dans un cadre thérapeutique
Régulation de la production, de la distribution et de la consommation de cannabis
Réforme de la politique française en matière de cannabis et l’ouverture d’un débat public sur la loi du 31 décembre 1970.
Tous les indignés par le laxisme prohibitionniste sont vivement invités venir participer la Marche Mondiale du Cannabis 2016, qui se tiendra, Lyon, le samedi 7 mai 2016 15 h, depuis la place Carnot jusqu’à la place des Terreaux.
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Il y a 70 ans, le Vietnam célébrait sa première victoire contre le colonialisme : le 7 mai 1954, le Viet Minh écrasait l’armée française à Diên Biên Phu, insufflant un immense vent d’espoir pour les peuples colonisés dans le monde. Mais alors que cette bataille signait pour les Vietnamiens le...
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