La répression qui s’abat sur le mouvement social contre la loi « travaille ! » et contre l’ensemble des luttes n’arrive pas de nulle part. Elle sévit dans les ZAD en passant par le centre-ville de Rennes, les rues de Paris ou les piquets de grèves. Cette violence d’Etat a été déployée pendant des années dans nos quartiers populaires. Son usage est aujourd’hui généralisé à l’ensemble de la population. Des équipes de bacqueux ou de Compagne d’Intervention lâchés en mode chiens enragés dans les cortèges jusqu’au déploiement du RAID pour mettre fin à une occupation en passant par ce qui ressemble à une fabrication de coupables par une justice aux ordres, tout cela est depuis 30 ans le quotidien de nos quartiers.
Le garrot sécuritaire utilisé pour étouffer toute contestation sociale dans nos quartiers est aujourd’hui employé pour criminaliser les mouvements sociaux. Il y a juste besoin de passer par quelques adaptations médiatiques les « casseurs » en survêtes et casquettes Lacoste sont remplacés par ceux en Kway. Face aux contestations des quartiers populaires, les gouvernements mettent toujours en avant la figure du petit délinquant décrit en caïd de banlieue uniquement venu pour piller. Pour le mouvement social, c’est la figure du petit-bourgeois traitre à sa classe qui « joue au révolutionnaire avant de reprendre la boite papa ». Réduire les émeutiers du quartier ou ceux des manifs à ces seules figures symboliques caricaturales cela permet de déployer un arsenal policier et judicaire hors norme qui vient rassurer les bons français heureux de pouvoir se défouler sur le prolo en mode lascar ou le petit bourgeois d’humeur révolutionnaire. Cette mise en scène médiatique de ces deux typologies de « casseurs » servie tous les soirs d’émeute au 20h permet de répondre de manière patente et latente à la question cachée : pourquoi au quartier ou dans les centres villes des hommes et de femmes affrontent la police ?
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