En 2011, les pays du Maghreb et du Proche-Orient ont été ébranlés par les révoltes et révolutions des peuples contre des dictatures en place depuis un demi-siècle. Des processus démocratiques se mettent en place.
Qu’en est-il pour les droits des femmes ?
Comme jamais auparavant, les femmes manifestent dans les rues, sur les places, bravent des sociétés sexistes, des Etats totalitaires. On les a vues mener la lutte sur internet et les réseaux sociaux, pour les droits des femmes autant que pour la démocratie. Fait rare et signe des temps, les femmes ont d’abord manifesté avec les hommes, arpenté les rues, occupé les places, mêlées aux hommes ou séparées, selon le degré d’influence de la Charia.
Tant qu’il s’agit de réclamer la démocratie en général, les femmes sont les bienvenues. Mais, une fois les dictatures tombées, quand elles exigent la démocratie pour elles, le machisme reprend vite ses droits. Comme le dit Geneviève Fraisse : « En Tunisie ou en Libye, le rappel de la religion, de son importance et de ses règles, sonne comme un paravent, un cache pour freiner la participation politique des femmes ».
Les femmes n’ont plus peur. Elles continuent à s’organiser, à manifester, à réclamer leurs droits dans les rues ou sur le web.
En Tunisie, en octobre dernier, lors de l’ouverture de l’Assemblée constituante, les femmes ont manifesté pour revendiquer la consécration de l’égalité réelle et effective entre femmes et hommes au sein de la nouvelle constitution. Mais le gouvernement actuel ne compte que 3 femmes. Elles restent vigilantes quant à leurs droits et refuseront toute remise en cause de leurs acquis.
En Egypte, les femmes se sont fait une place dans la contestation et continuent à la tenir. Une jeune étudiante pose nue sur un site web pour dénoncer l’instrumentalisation du corps des femmes en invitant les hommes à se voiler. Malgré les violences qu’elles subissent, notamment de la part de l’armée, elles remportent des victoires. Ainsi, grâce à la ténacité de la militante Samira Ibrahim, la justice égyptienne a ordonné à la police militaire, en décembre dernier, d’arrêter de pratiquer des tests de virginité sur des détenues militantes politiques.
En Lybie, l’Alliance libyenne des droits humains a organisé une manifestation le 4 janvier. Son appel à manifester précisait que « La révolution du 17 février qui nous a conduits à cette démocratie est une révolution dans laquelle toute la société libyenne, hommes et femmes, s’est soulevée contre l’injustice, la corruption et l’inhumanité ». L’objectif de la manifestation était de faire pression sur le Conseil National de Transition pour « assurer que les futures élections ne mettront pas les femmes à l’écart, mais au contraire permettront d’appuyer leur engagement dans la vie politique libyenne, non seulement au niveau local mais, plus important encore, à l’échelle nationale ».
Au Maroc, en Syrie comme au Yémen ou à Bahrein, les femmes luttent quotidiennement pour leur droits, et pour la démocratie. Elles sont comme les hommes victimes de la répression, de la torture et emprisonnées.
Ici ou là-bas, l’égalité des sexes est le passage obligé de tout projet social véritablement démocratique
Pour défendre les droits des femmes dans le monde
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le 28 janvier 2012 à 11H pour une manif-éclair sur l’Esplanade
de la Grande Côte/ Lyon 1er / Métro Croix-Rousse
Collectif « Solidarité avec les Femmes en Révolutions au Maghreb et au Proche-Orient »
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