Le nombre de féminicides conjugaux comptabilisés en 2019 n’a cessé d’augmenter, avec une régularité effrayante, et atteint ce 8 décembre le chiffre de 140. Et c’est sans compter les autres mortes, tuées parce que femmes ou nées femmes, ailleurs que dans le cadre strictement conjugal. Du Grenelle contre les violences conjugales ne sont sorties que de piètres mesures. Les violences sexistes et sexuelles, innombrables, sont rarement sanctionnées pénalement et scandalisent trop peu. Et chaque jour, les mesures du Gouvernement aggravent la précarité qui rend plus vulnérables les femmes, qu’elles soient jeunes ou vieilles, salarié·es ou non, en couple ou pas.
La mobilisation et la grève du 5 décembre, historiques, ont vu défiler ensemble celles et ceux que cette précarité fragilise et qui veulent dire non et ne pas se laisser diviser. Les femmes et leurs alliés, si nombreuses dans la rue le 23 novembre, étaient là aussi, avec leurs collègues, avec leurs sœurs, pour crier haut et fort leur colère.
Interpelées et auditionnées le 3 novembre dernier, trois colleuses lyonnaises sont convoquées à la Maison de la Justice et du Droit de Villeurbanne ce lundi 9 décembre à 14h30 pour un « rappel à la loi ».
A l’heure où les violences policières sont si nombreuses. Où chaque manifestation a son lot de blessé·es, de militants aux yeux crevés, aux mâchoires cassées, aux mains arrachées, de foules gazées et dispersées. Où on tire sur des mômes de 15 ans au LBD devant les bahuts, pour rien.
Pour rien ? Pour éteindre la force de bouger, pour terrifier jusqu’aux manifestant·es les plus organisé·es, pour dissuader les parents de défiler avec leurs enfants, pour que les gamin·es obéissent avant d’avoir commencé à penser le monde.
Ces violences policières qui deviennent la norme, ce sont les manifestations d’un ordre social qui se durcit. Étau dégueulasse qui ne protège pas, qui verbalise et agresse ceux qui dénoncent, qui protège les puissants. Police machiste et justice de classe qui cassent la gueule des lycéen·es et veulent faire taire les militant·es. Police machiste et justice de classe qui ne prennent pas les plaintes et ne protègent pas les victimes.
A l’heure où les violences policières sont si nombreuses, ce « rappel à la loi » c’est encore une façon d’infantiliser et de faire peur.
Demain, lundi 9 décembre, un peu avant 14h30, venez les soutenir devant la Maison de la Justice et du Droit de Villeurbanne, 52 Rue Racine (Métro Gratte-Ciel, près du Théâtre national populaire).
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