Violence policière sur les Pentes

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Après l’été vagabond, nous voilà de retour sur les pentes de la croix rousse, les copains partis loin se retrouvent, il fait encore bon dehors et on en profite pour boire quelques coups sur un banc, bref, une soirée de septembre plutot soft, un petit groupe de potes boit des canons sur un banc. C’était sans compter sur une voisine qui sur les coups de minuit, nous demande de déplacer la bande, ses rires et ses discussions, ce qu’on fait, à contre cœur et non sans lui avoir signifié que la rue est à tout le monde et que son petit confort ne devrait pas avoir le pouvoir de vider les pentes de sa vie nocturne. Mais enfin, nous voilà déplacés...

Calés dans un escalier où on suppose qu’on ne dérange plus personne, un copain entend une voiture s’arrêter plus haut. Par précaution, monte voir. Redescend très vite : il y a deux camionnettes, on se tire. Temps d’hésitation qui permet à deux molosses d’arriver. Voyant qu’on ne part pas en courant à leur approche ils semblent prendre ça pour de la provoc. Ils nous somment de monter les rejoindre là haut pour nous soumettre à un contrôle. Sachant qu’ils ont ce qu’il faut pour nous embarquer tous on refuse, leur dit qu’on va partir, et qu’on a rien fait de mal, qu’on était simplement là à boire des coups entre potes et qu’on cherche pas la merde. Ils descendent comme des furies, l’un de nous prend une grosse droite, moment de panique, quelques uns s’interposent pour lui permettre de partir en courant. On reste un moment bloqués à essayer de leur parler, de faire redescendre la tension, qui de fait ne fait que monter.

L’un de nous, amoché du pied, demande à récupérer la bequille que l’un d’eux a mis de côté au début de l’atercation, pour pouvoir partir. Plein d’une rage qu’on a encore du mal à s’expliquer un des deux flics, survolté, se jette sur la béquille et la casse. Il hurle « Jvais vous gazer ! » et balance des coups de matraques à l’une d’entre nous, qui sort de là avec un doigt cassé...

Nous ne supportons plus cette routine fascisante.

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  • Le 29 septembre 2011 à 18:38, par Rebellyon

    L’espace sous les articles est là pour proposer des « compléments d’informations ».
    Pour un débat sur les quartiers populaire, tout le monde est invité à proposer ses réflexions et analyse sous forme d’article en cliquant sur le « Publiez » en haut à droite et en s’inscrivant sur le site internet.

  • Le 29 septembre 2011 à 10:46, par nerpronerone

    Pour appeler les flics ou lancer des projectile sur des personnes qui trainent dans la rue, il faut être réactionnaire. Les gens savent qu’en habitant dans ce quartier, ils sont confronté au bruit fêtard toute la semaine, aux bruits des billes des bombes de peintures qui résonnent, au bruit des voitures qui ont a peine la largeur de la rue pour passer etc...
    La volonté de la ville et du système est de rendre ce quartier encore plus bourgeois qu’il ne l est.
    J’en est ras le cul de me faire contrôler par les keufs dans mon quartier, ras le cul de subir la haine des bourges quand je fais un petit tag ou quand je pose une affiche, ras le cul des gens bien pensant qui se permettent de lancer des sceaux d’eau et autres projectiles. C mêmes personnes qui pendant les émeutes après Sarkozy criaient à leur fenêtre « arrêter de foutre la merde, moi aussi j’ai voté Segolene », ou encore, « aller faire ça chez les riches » ne se rendant même pas compte qu elle même bourgeoise participe aux nettoyage des pauvres dans ce quartier tellement sympa et vivant.
    Me voila à participé au débat bidon du tapage nocturne halala ...

  • Le 29 septembre 2011 à 00:40, par neo

    Ouais... Peux-t-on faire la bringue en conservant un peu de considération pour l’autre ? Celui qui bosse, qui est plus pauvre, et dont les parents n’habitent pas dans les monts d’or ? Je pense que oui. Mais c’est pas le cas. Que restera-t-il d’un quartier ’populaire’ si celui-ci n’est plus qu’un terrain de jeu pour étudiants bien nés ? Rien. Une carte postale pour touristes. A ceux qui se revendiquent des canuts, songez que ces gens étaient des manards, en trois huit, et qu’ils ne devaient pas tous passer leurs nuits à se tirer des lignes en gueulant dans la rue. La gentrification n’est-elle pas aussi la conséquence de ce nouveau genre de civisme qui consiste à chier à la gueule des gens tant qu’il n’y a pas de sanction ?

  • Le 28 septembre 2011 à 17:57, par nerpronerone

    J’ai l’impression de lire des commentaires du site du progret serieux. Si vraiment tu veux écrire un article sur le vilain bruits des vilaines personnes qui font la fête dans un vilain quartier historiquement fêtard, C vilaines rue ou même les chuchotements deviennes atroces fait le ailleurs que sur une brève racontant un exercice de violence policière .
    Je te rappel que dans ton article tu signifie que "si jamais j’appelais des flics pour un pb de « tapage nocturne », j’apprécierais pas du tout que ça soit pour ce résultat" ce qui implique que tu es capable de le faire et que la personne qui à appeler les flics ce soir la pouvait être toi . Depuis un long moment nous assistons à l aseptisation du quartier ce qui implique que les keufs tiennent le secteur pour protéger les riches (pour faire cour). Tu voudrais vivre sans état en appelant la police ou en jetant des sceau d eau sur les gens ?
    Les circonstances dont tu parle ne sont pas du tout le bruit le soir dans ta ruelle sombre ou la drogue et la violence y règnent impunément (ironie) mais c’est le résultat des politiques répressif et fascisante, un problème de classe social, de gentrification, de racisme, c donc une des résultante du capitalisme.
    Si les chuchotements et le bruit te gène, déménage car faire la fête dans ce quartier assis sur un banc avec ces potes participe aussi au faite de garder le terrain face au flics et aux riches.
    Tu peux cependant écrire un article contre les jeunes racailles qui deals à coté de chez toi et qui crée de l insécurité.
    Désolé pour mon texte un peu cru mais ton article m’a fait halluciné.

    signé : un habitant HLM du quartier qui entend sont voisin pisser !

  • Le 27 septembre 2011 à 18:36, par Sophie

    " C est un article sur les violences policières, pas sur si oui ou non on peut boire entre amis... par ce que ca, ce n’est pas a débattre. Quand on lit une brève pareil, on ne chipotte pas sur les circonstances ! Sérieux, on se croirait au commissariat !"
    Bien sûr c’est un article sur les violences policières. Mais elles surviennent bien dans des circonstances, il est important de l’analyser.
    Ces circonstances, c’est la tension entre le besoin de gens dans le quartier de pouvoir boire des coups et discuter tranquille dans la rue tard le soir, et celui d’autres, qui n’ont pas les mêmes horaires, de dormir. Ni les un.e.s, ni les autres, ne peuvent rien au fait que dans nos rues des pentes, le bruit monte (même tu chuchotes en bas dans la rue, la nuit, ben on l’entend des apparts ! Une horreur ces rues !).
    Cette tension peut être vive. Moi j’habite une des rares rues calmes maintenant, mais quand j’habitais rue leynaud, j’avais mes carafes d’eau pour les balancer sur les fêtard.e.s qui trainaient à trois heures du mat … y’avait l’eau d’avertissement (lancée exprès à côté et pas sur eux.elles), puis l’eau qui vise, et puis si ces braves djeunes se foutaient de ma gueule et augmentaient le volume exprès, je passais à l’œuf pourri (spatch), lancé exprès à côté, ce qui en général tranchait le "débat" : même en ayant bien bue, la compagnie passait au chuchotement prudent, et se déplaçait vers … ailleurs.
    Dans mon immeuble, d’autres envoyaient des marrons, voire il y avait le fou d’en haut qui envoyait des bouteilles de bière vides … (et c’était un alterno, pas un réac de droite, je précise).
    Et puis côté fêtard.e.s, il y avait, avant qu’on se décide à de tels moyens de rétorsion, les réponses aux demandes polies faites de la fenêtre à 3h du mat : "vous pourriez parler moins fort s’il vous plait, je dois bosser demain à 8h et ces rues elles font monter le moindre bruit comme ça, j’arrive pas à dormir" (je précise que j’ai le sommeil pourtant robuste). Réponse récurrente : "Eh pouffiasse ! T’as qu’à déménager si t’es pas contente ! Ah ah !". D’où les carafes d’eau…
    … à balancer sans se faire identifier, sinon les plus extrémistes peuvent, en retour, monter dans l’immeuble et tenter de "donner une leçon à la poufffiasse". Ca m’est arrivé une fois, et ça fait un sacré effet, à 3h du mat, d’avoir un type qui tente d’enfoncer ta porte, y arrive presque, au milieu des voisins qui entendent mais ne feront rien (j’entendis très bien la porte du voisin s’ouvrir et se refermer illico…). Heureusement que j’ai eu le réflexe de fermer le deuxième verrou, sinon la porte aurait cédé, et j’aurais eu la gueule cassée, chez moi…
    Bref, la tension entre modes de vie différents dans un quartier n’a pas besoin de la police pour susciter des violences (violence du fêtard qui vient défoncer ma porte pour me casser la gueule, violence de l’alterno qui balance du 6e étage des bouteilles en verre sur les fêtard.e.s … ).
    Tout cela questionne le "comment on peut vivre ensemble dans ce quartier, sans qu’il devienne un truc aseptisé et silencieux, et qui permette aux gens de pouvoir dormir quand même"… Collomb tranche régulièrement le débat à la hâche (démerdez vous pour vous mettre aux normes anti-bruit, ou disparaissez, bande de petits cafés).
    Moi je pense qu’on pourrait réfléchir à trouver des alternatives (forcément coûteuses pour la mairie et les bailleurs…car l’insonorisation, double vitrages, etc, ça coûte) pour que ce quartier reste vivant et qu’on puisse quand même y vivre hors fête aussi… en n’oubliant pas que pour certaines personnes, le moindre bruit sera toujours de trop et donc qu’il y a aussi du rapport de force inévitablement, dans l’histoire (genre voisine qui ne supporterait pas le cocorico matinal si elle habitait à la campagne).

    Et maintenant, j’introduis la police : encore une autre tension par dessus. Ce qui est frappant, lorsque je lis le témoignage là, c’est la frousse des gens (il y a de quoi nous embarquer, donc ne stationnons pas), et les abus des flics.
    Parce que quelle que soit la situation, un flic n’a pas à casser une béquille parce qu’il est énervé, un flic n’a pas à envoyer une droite à quelqu’un qui lui a juste signifié qu’il ne voulait pas venir lui donner sa carte d’identité sans être lui.elle-même violent.e (il aurait pu immobiliser la personne sans autre violence, pour avoir ses papiers, si c’était le but). Un flic n’a pas à matraquer juste parce qu’on lui dit "non, on ne voit pas pourquoi on irait avec vous". Le cas échéant, s’il estime qu’il y a refus de contrôle d’identité et délit de fuite, eh bien il se débrouille pour mémoriser les tronches pour porter plainte derrière (nous on fait bien comme ça quand ils nous violentent, après tout).
    Leur attitude est en effet inacceptable, et moi, si jamais j’appelais des flics pour un pb de "tapage nocturne", j’apprécierais pas du tout que ça soit pour ce résultat (et ça peut être pire - rappel, Zyied et Bouna, en 2005, sont morts dans un transfo électrique suite à un appel pas du tout mal intentionné d’un type à la police, pour voir ce qu’ils faisaient là).
    Le plus important, c’est d’ailleurs peut-être ceci : " Plein d’une rage qu’on a encore du mal à s’expliquer un des deux flics, survolté, se jette sur la béquille et la casse. Il hurle « Jvais vous gazer ! » et balance des coups de matraques à l’une d’entre nous, qui sort de là avec un doigt cassé..."
    C’est récurrent, ce genre de phénomènes, de la part de flics, depuis au moins des mois. Ils sont hyper-nerveux, hyper-susceptibles. Ils ont la rage (cf aussi ce que certains d’eux ont fait lors de la fête de la musique, à ne pas supporter une chanson qui disait "vive les enfants d’Cayenne, à bas ceux d’la sûreté").
    Ce qu’on ne sait pas, c’est ce qui fait qu’ils sont comme ça.
    En tout cas, ce n’est certainement pas la faute des quelques personnes qui, au final, sont les boucs émissaires de cette rage … et ont béquille, bras, doigt, etc, cassés.
    Dans une société à Etat, il existe un corps professionnel nommé "police" qui a des fonctions et des prérogatives bien précises. Notamment le port d’armes. Mais aussi des devoirs bien précis : notamment l’usage approprié de ces armes, et non un usage pour "passer sa rage".
    Un flic qui a de la rage à passer, il reste à la maison et il se calme, d’abord.
    Et une fois qu’il est calme, il va enfiler l’arme de service, la tonfa et le reste.
    Je rappelle qu’une arme, ça peut tuer. Un Etat ne peut confier ce genre de responsabilités à des personnes qui ont trop "la rage" pour les tenir correctement.
    Après, moi je suis pour vivre dans une société sans Etat, mais c’est encore un autre débat … en attendant, j’attends que la République étatique respecte un minimum les principes qu’elle m’a inculqués à l’école en cours "d’instruction civique"… faut être cohérent, dans la vie. Les leçons de morale, ça ne doit pas être à sens unique (cf la reprise souhaitée des cours de morale à l’école… et à l’école de police où on enseigne aux flics que les délinquants s’appellent des "crapauds" ? Et à l’ENA ?).
    Les abus de pouvoir et la violence de dépositaires de l’autorité publique, y’en a ras le bol je trouve.

  • Le 27 septembre 2011 à 16:42, par nerpronerone

    Pour Manix.

    Si tu souhaite porter plainte contre un ou des policiers ou policières, tu n’es pas obligé d aller au commissariat. Tu peux te rendre directement au TGI il y a un bureau prévus pour déposer des plaintes directement au procureur. C important de le savoir car si tu dois te rendre dans un poulaillé pour faire tes demarches tu risque fort de finir dans le coma.

  • Le 26 septembre 2011 à 21:12, par Fetarde

    Pour Tryphe
    « après, bien entendu, tout ça n’excuse pas les violence policières. »

    C est un article sur les violences policières, pas sur si oui ou non on peut boire entre amis... par ce que ca, ce n’est pas a débattre. Quand on lit une brève pareil, on ne chipotte pas sur les circonstances ! Sérieux, on se croirait au commissariat !

  • Le 26 septembre 2011 à 21:06, par gnessag

    A Triph

    « après bien entendu, tout ça n’excuse pas les violences policières »

    Si tu avais commencé par l’essentiel, ça aurait évité de se farcir ton opinion de sens commun.

  • Le 26 septembre 2011 à 20:53, par Manix

    Il faut : porter plainte porter plainte et porter plainte... oui bon... c’est au commissariat que ça se passe...

  • Le 26 septembre 2011 à 15:09, par boulidown

    encore et toujour c’est violence policiere, de plus en plus la haine monte, j’usqu’au jour ou c’est nous qui aurons les matraques et les lacrymos et la ce sera pas la même.

  • Le 26 septembre 2011 à 14:46, par ...?

    Une impression de déjà entendu,c ’est clair une impression de routine,comme toujours la police à le dernier mot ou le dernier coup !! Il faut organiser une journée de mobilisation contre les violences policière,verbal ou physique et pour la dépénalisation des délits d’outrage et de rébellion qui incitent les flics à la provocation pour toucher de belle indemnisations.

  • Le 26 septembre 2011 à 13:13, par Tryph

    « ce qu’on fait, à contre cœur et non sans lui avoir signifié que la rue est à tout le monde et que son petit confort ne devrait pas avoir le pouvoir de vider les pentes de sa vie nocturne. »

    la rue est à tout le monde OK...
    ceci dit, pour subir régulièrement les hurlements nocturnes et les tapages en tout genre de nombreux « fêtards » alcoolisés qui ne se rendent même pas compte du bruit qu’ils font, je peux t’assurer que c’est super lourd.
    après, libre à toi d’être dans la rue et de revendiquer ce droit. libre à d’autre de dormir et d’en revendiquer également le droit. ça fait du bien de dormir un peu quand on doit se lever tôt... bah oui. ça me rappelle un adage bien connu tiens : « la liberté des un s’arrête la ou commence celle des autres ». et puis même sans ça, le simple respect des autres rend évidente l’idée qu’il faut éviter de faire trop de bruit tard la nuit.

    pour détourner l’auteur de l’article je pourrais dire que « la jovialité des fêtards ne devrait pas avoir le pouvoir de priver les gens de sommeil. »
    comme quoi tout ça c’est une question de point de vue... suffit parfois de se mettre un peu à la place des autres (que ça soit dans un sens ou dans l’autre) et de laisser son égoïste bien être de coté pour vivre en bonne harmonie. ouais je suis un doux rêveur...

    après, bien entendu, tout ça n’excuse pas les violence policières.

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