Soutien aux étudiantEs de Grèce

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Depuis plusieurs semaines le monde étudiant grec est en lutte. Cette grève de masse est la plus importante depuis la fin de la dictature des Colonels.

354 campus sont occupés et bloqués, des Coordinations de lutte voient le jour et les manifestations réunissent des dizaines de milliers de personnes (salarié-es compris).

Le mouvement est né en réaction à un projet du gouvernement qui, entres
autres, prévoit : la création de facs privées, le fonctionnement des
facs
selon des critères de management privé et la remise en cause de l’"Asile
universitaire".
La grève est en phase ascendante. Les étudiant(e)s en appellent aux
organisations ouvrières afin de donner à ce mouvement une dimension
interprofessionnelle. Les libertaires grecs et nos camarades de l’ESE sont
pleinement actifs dans ce mouvement.

L’Etat grec, quant à lui, se contente de faire la sourde oreille et
n’entend céder sur rien. Sa seule réponse : la repression. Comme ce fut
le cas jeudi dernier à Athènes : manifestant(e)s gazé(e)s, matraqué(e)s et
pour certain(e)s emprissoné(e)s. Un militant a été grièvement blessé.
Son état est jugé critique.Pour aider le mouvement à gagner maintenant, organisons la solidarité, comme les étudiantEs de Grèce ont été solidaires de la mobilisation française.

L’union départementale des syndicats CNT du Rhône appelle à un rassemblement de protestation :

Lundi 19 juin 2006 à 18h30 devant le consulat de Grèce
7,rue Barème Lyon 69006

Solidarité internationale !

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Athènes : déclaration de la coordination des assemblées
générales et des occupations des étudiant-e-s

Le Mercredi 7 juin 2006 eu lieu une manifestation de 8000 étudiant-e-s qui sont descendu-e-s dans la rue massivement et de manière revendicative contre les réformes du ministère de l’éducation à l’appel de plus de 80 assemblées générales et occupations étudiantes. La manifestation a été soutenue par la coordination nationale des AG et des occupations universitaires qui s’est close sur le texte suivant :

« Nous nous trouvons dans une période pendant la quelle le gouvernement de droite, avec l’accord tacite du PASOK (PS grec) et dans le cadre des directions de l’UE, renforce l’attaque contre les droits des travailleur-ses et de la jeunesse. Un des aspects de l’attaque est la tentative de remise en cause de la journée de travail de huit heures, du revenu populaire et des acquis des travailleur dans le service public et finalement de rendre de plus en plus flexible le travail. L’autre est la tentative de freiner les espérances de la jeunesse en vuhttp://www.google.fr/e d’un travail stable et permanent, c’est à dire contraindre les jeunes à la précarité ; en d’autres termes c’est un coup porté aux
règles d’intégration du monde du travail. C’est dans ce cadre que nous devons percevoir les changements dans
l’éducation supérieure.

L’attaque du gouvernement Grec :

- Le changement qu’apporte la loi implique un nouveau cadre de fonctionnement des universités grecques, afin de rendre plus autoritaire le cadre institutionnel. Mais de manière plus globale,il s’agit d’une attaque contre le droit d’asile et du droit aux ouvrages gratuits ainsi que d’une remise en cause de la représentation étudiante dans les instances d’administration et la fin programmée des fonds « sociaux ». De plus, le gouvernement veut intégrer des managers dans les facs,

Les dirigeants veulent la révision de l’article 16 de la constitution qui permet l’instauration d’universités non publiques - privés, et la reconnaissance de tout genre d’écoles privées.

- L’application de lois déjà votées sur la « formation continue », la « reconnaissance des diplômes étrangers », le « LMD », l’ « évaluation des universités », les crédits/bourses (aides scolaire), et le certificat d’études qui tente de faire accepter le modèle de la formation à vie, qui ne valident aucun droit au travail, la reconnaissance des bachelor de 3 ans obtenus dans des pays étrangers de manière à ce que les diplômes soient dévalués, et aussi l’introduction d’ECTS dans le programme d’études dans le but de morceler le caractère unifié des diplômes en les « individualisant ».

Avec ces reformes institutionnelles le ministère de l’éducation et le gouvernement essayent de :

- Faire émerger un nouveau modèle du salarié-e pas cher et flexible, qui sera en même temps discipliné-e et productif-ve, c’est-à-dire d’un-e salarié-e qui ne coûtera pas cher, ne réclamera pas l’amélioration des conditions de vie et de travail, et sera complètement intégré aux normes du marché et de la concurrence des entreprises. Ce processus se réalise tant à travers la déqualification des diplômes-produite par leur déconnections du droit au travail et de la profession, que par l’intensification des études et faire marcher les étudiant-e-s aux pas.
La tentative de domination du gouvernement se traduit aussi par un étouffement répressif des mouvements étudiant-e-s afin d’essayer de vaincre les résistances qu’ils opposent et les obstacles qu’ils/elles posent aux réformes réactionnaires de l’éducation.

- Imposer le fonctionnement de l’université avec des critères privés et économiques, et remettre en cause le caractère public et gratuit de l’éducation et l’intégration des fractures de classe.

Tous ces derniers sont mis en place avec l’institution des mécanismes d’évaluation-validation -formation continue. Face au monologue gouvernemental des deux dernières années, qui vise à appliquer toutes les réformes réactionnaires sans prendre en compte les réactions des étudiant-e-s, le mouvement étudiant fait désormais le choix du conflit inconditionnel avec la politique du ministère, mais aussi avec le consensus de l’opposition du Pasok. Le développement de la lutte et la continuation des occupations sont notre réponse au chantage du ministère et du gouvernement : notre objectif n’est autre que la révocation totale de ces mesures.

Nous, étudiants-e-s grèc-ques exigeons :
- Que le projet de loi sur la réforme de l’éducation supérieure ne soit jamais déposé à l’Assemblée Nationale.
- Aucune révision de l’article 16 de la Constitution (qui interdit les universités non-publiques) ne soit pas révisé.
- Abrogation totale et immédiate toutes les lois sur l’évaluation des Universités etc. (cf. réforme LMD) - Non à la casse des diplômes et l’abolition du droit au travail pour les jeunes.

Nous, étudiants-e-s grèc-ques luttons pour :
- Des titres universitaires unifiés donnant le droit au travail à tous les jeunes, sans morcellement et sectorisations.
- Le droit à un travail stable pour tous, pour des salaires dignes et pour le droit à la sécurité sociale pour tous.
- Non aux rapports de travail précaires
- Éducation publique et gratuite pour tous. Livres, Logement, restos U gratuits pour tous les étudiants.
- Augmentation du budget social pour les étudiant-e-s
- Rythmes d’études humains

Nous, étudiants-e-s grèc-ques appelons :
- Tous les étudiant-e-s à participer aux manifestations de leur mouvement et s’opposer aussi effectivement contre la politique du gouvernement
- Toutes les unions étudiantes à faire des AG et occupations pour développer la lutte contre les mesures du ministère de l’éducation
- Toutes les AG qui luttent contre cette politique à participer à la Coordination Nationale des Universités Occupées
- Tous les enseignant-e-s du collège et du lycée, ainsi que les élèves à rejoindre notre lutte
- Les professeurs d’université à étendre leur lutte et soutenir la notre
- Les syndicats des travailleur-ses à soutenir nos luttes
- À une journée des manifestations étudiantes, dans toutes les villes de la Grèce le jeudi 1 juin

Suite a ces revendications plusieurs manifestations ont eu lieu dans différente ville de Grèce notamment Athènes, Thessalonique, Salonique... et bien d’autre encore.

La répression policière a été plus que sanglante car on ne parle plus de violence mais de hargne et de haine des CRS envers les étudiant-e-s ! !

Témoignage de manifestant-e-s :
« Et tandis que nous reculions, les flics nous sont tombés dessus et ont commencé à frapper avec une férocité incroyable,des coup (de tonfa) sur les têtes notamment sur des filles ( majoritaires).
Et tandis que la plupart ont réussit à partir en courant, un groupe de 10 étudiant-e-s environs ont été coincé-e-s et ont subi une nouvelle attaque.
des étudiant-e-s, qui ont été bloqué-e-s aux murs ont eut peur car ils/elles criaient « ne nous frappez pas, nous sommes des étudiant-e-s ». A cet instant même, un enfant (manifestement très petit, logiquement très jeunes) a payé de sa participation par des coups et des « soins » analogues.
Enfin, un cameraman qui avait réussit à enregistrer le passage, s’est approché et nous a dit de ne pas avoir peur car il était là, mais il a été encerclé de MAT (CRS) et depuis lors nous ne l’avons plus vu. »
« Plus de deux cents manifestant(e)s blessé(e)s. Plus de 10 flics a l’ hôpital. Pendant tout l’après-midi, des émeutes avaient lieu autour de l’école polytechnique... Quelques trois milles personnes étaient a l’ intérieur. »

Beaucoup d’arrestations et des chefs d’inculpations grave comme violence sur personne représentant l’ordre avec intention de tuer on été prononcés.
Pour aider le mouvement à gagner maintenant (les projets pourraient sinon passer pendant l’été), organisons la solidarité, comme les étudiants de Grèce ont été solidaires de la mobilisation française.

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