Les différentes lois votées récemment le montrent bien :
loi céséda sur l’immigration
établissement Pénitentiaire pour Mineur (EPM)
destruction du droit syndical
fichage ADN des militants
répression des mouvements sociaux
loi de prévention de la délinquance (entre autre obligation aux travailleurs sociaux de dénoncer toute personne répréhensible)
instauration d’un Service Volontaire Citoyen (milice populaire assermenté pouvant dressé PV et autres),
tout un programme ! Evidemment les médias n’y sont pas pour rien dans l’acceptation de ces lois et dans la collaboration de la population. Pour exemple les clichés véhiculés sur le « jeune de banlieue délinquant », la famille « normale », l’acceptation sans condition du capitalisme le plus libéral, etc...
L’Éducation Nationale n’échappe pas à ce climat : l’école a toujours été un des outils de reproduction des inégalités sociales. Rien d’étonnant lorsque l’on sait qu’elle à été créé pour instruire et enseigner l’ordre moral, la hiérarchie, les normes de comportement, le respect des lois et l’esprit de compétition. Il n’est plus question de savoir mais de devoir. Elle joue d’ailleurs un grand rôle dans l’assimilation, par les « futurs citoyens », de l’asservissement et d’une égalité qui n’est en France qu’une devise. La marseillaise, la devise républicaine, l’ECJS (éducation civique), tout est mobilisé pour faire de l’individu un être formaté qui croit en cette belle démocratie et qui ne veut surtout rien changer de ce système aliénant. Voilà l’école que la république nous propose afin de produire toujours plus de main d’oeuvre docile et facile à exploiter.
Récemment, la direction d’un lycée, face à une classe dite indisciplinée, a décidé d’organiser un vote indicatif où il était demandé aux élèves de dénoncer les perturbateurs et ceux qui n’avaient, selon eux, pas leur place dans la classe. Pour l’occasion la direction a sorti le grand jeu : discours sur la citoyenneté (il serait normal de dénoncer toute personne sortant du cadre), urne et vote à bulletin secret. Le résultat de ce « geste citoyen » sera tenu secret.
Face à cette éducation autoritaire, nous devons lutter pour ne plus vivre la tête basse, nous ne voulons pas d’un monde fait d’inégalités et de flicage permanent, de hiérarchie et de pédagogie par la sanction.
D’autres façon d’apprendre sont possibles : échanges des savoirs, pédagogie basé sur la coopération plutôt que sur la compétition, rythme d’apprentissage individuel, abolition de la notation, etc... Cela sous-entend de remettre en cause l’école tel qu’elle est faite, avec ses rapports d’autorités, sa structure hiérarchique et les modes de transmission de connaissances, propriétés d’une certaine élite sociale et intellectuelle. Cette question est d’autant plus pressante que l’école tend à devenir de plus en plus une antichambre de l’entreprise, foyer de main d’oeuvre formaté pour le patronat. Face à une école calquée sur les aspirations du système capitaliste il nous faut mettre en avant une éducation anti-autoritaire, construite sur des bases pédagogiques et émancipatrices. Evidemment une école pareille n’a aucun sens dans une société autoritaire et libérale où le seul choix possible est d’être dominant ou dominé, pour les rares qui ont ce choix, les autres sont par définition dominés. Il nous faut donc détruire ce système en mettant en place, chaque jours, nos alternatives.
Pour changer l’école il faut changer de société,
Pour changer de société il faut changer l’école !
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