L’audience de son procès, limitée aux proches, a lieu à partir de 14h.
Mr Tastan risque 30 ans de prison voire la peine de mort à son retour en Turquie.
Lundi soir les journaux de la télé turque ont titré sur le retour prochain d’un soi-disant « chef du PKK ». Nous savons tous ce qu’un telle annonce peut vouloir dire.
Réfugié politique (même si ce statut lui a été refusé comme à beaucoup d’autres), Ferzende Tastan est aussi père de 5 enfants qui habitent avec lui depuis 7 ans à Marseille. Interpellé suite à un banal contrôle routier à Marseille, le samedi 24 novembre, il a été conduit au centre de rétention de Marseille, au Canet.
Le 27 novembre, son premier passage devant le JLD (juge des libertés et de la détention) se passe mal : on lui refuse l’assignation à résidence et il reste au centre de rétention.
Il fait appel de cette décision et à nouveau le JLD s’oppose à sa demande le 29 novembre.
Du CRA, il renouvelle sa demande d’asile politique, qui lui est refusé par l’OFPRA le mardi 4 décembre.
Depuis, jours et nuits, des militants de RESF se sont relayés devant le centre de rétention du Canet pour éviter que Ferzende Tastan soit emmené en catimini vers l’aéroport pour être déporté.
Lundi 10 décembre, à 6h10, les militants assistent à la sortie d’une voiture tous phares éteints : on emmène M. Tastan, mais personne ne sait encore où.
À Paris, des personnes se rendent à Roissy en fin de matinée, mais c’est de Lyon que des nouvelles arrivent par M. Tastan lui-même.
Des militants de RESF Lyon prennent alors le relais et assistent à l’aéroport à son refus d’embarquement.
Le soir, les infos turques annoncent le fameux retour d’un dirigeant du PKK, véritable mensonge au service du pouvoir d’Ankara !
Le lendemain, mardi 10 décembre, son avocat obtient un report du procès pour le 21 décembre au TGI de Lyon, mais M. Tastan est sous le coup d’un mandat de dépôt et est enfermé à Lyon.
En suivant cette ligne, la France envoie à une mort certaine une personne qui lui demandait sa protection.
Elle se fait par là la complice d’une justice expéditive et d’une administration pénitentiaire condamnée internationalement pour tortures.
Pour plus d’infos, voir aussi cette page du Réseau Éducation Sans Frontières.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info