On ne dispose plus que de quelques heures pour tenter de sauver la famille RABA et ses trois enfants (Qirim 7, Dashnor 4 et Dashrujé 3 ans). Il s’agit d’une famille Kosovare qui a refusé de participer à des exactions anti-serbes à la fin de la guerre du Kosovo et qui, depuis est persécutée par les anciens de l’UCK devenus policiers. La menace sur leur vie est très réelle en cas de retour au pays. Ils ont demandé le statut de réfugié en 2001. Tout les frères et sœurs de M. Raba l’ont obtenu, pas eux.
Le 17 novembre, ils étaient arrêtés à Gray, petite ville de Haute-Saône où ils s’étaient établis et où les enfants étaient scolarisés. Le 2 décembre après 17 jours dans les horreurs de la République que sont les centres de rétention, ils étaient expédiés sur Paris en vue de leur expulsion sur Pristina. Deux passagers du vol Lyon Paris, (dont un élu du Conseil régional) qui exprimaient leur opinion sur le spectacle qu’Air France leur mettait sous les yeux étaient, plaqués au sol et menottés avant d’être mis en garde à vue.
A Roissy, en voyant l’avion qui devait les faire disparaître, Madame Raba s’est débattue avec l’énergie du désespoir tandis que son mari était maintenu saucissonné et bâillonné dans une autre voiture avec ses enfants. Outré de ce qu’il voyait, le commandant de bord a refusé l’embarquement.
Ce mardi 5 décembre, les Raba étaient présentés à la cour d’appel du juge des libertés qui a décidé de les maintenir 5 jours de plus en rétention, ouvrant ainsi la voie à une expulsion quasi certaine : la préfecture de Haute-Saône a fait savoir qu’ils seraient montés dans un avion militaire venu de Villacoublay mercredi 6 décembre à 10h15. Bien sûr, rien ne garantit que la police aux frontières et le préfet ne mentent pas.
A l’heure où nous écrivons, au lieu d’être ramenée au centre de rétention de Lyon comme le prétendait la police, la famille a disparu. Et cela en contradiction avec ce qui a été dit au tribunal qu’elle irait au centre de rétention de Lyon Saint-Exupéry. Selon certaines sources, elle aurait été transférée au centre de rétention de Toulouse, pour la couper de tous ses soutiens et serait expulsée demain mercredi vers 10h à partir de Toulouse.
Plus de 150 personnes se sont rassemblés ce soir du mardi 5 décembre devant la préfecture du Rhône à Lyon. De nombreuses interventions, dont certaines furent très émouvantes, ont été faites sur la nécessité d’agir sur « l’opinion publique ». Des interventions se sont attachées à exiger la suppression de tous les centres de rétention, qui ont tué ce jeune de 22 ans à Marseille-Le Canet, et la suppression de tous ces charters d’expulsions dignes d’une société barbare et totalitaire, en apportant tout notre soutien à ceux qui ont fait la grève de la faim depuis dimanche
aux centres de rétention de Lyon-Saint Exupéry et de Marseille-Le Canet. A été lue aussi la lettre, parue sur Rebellyon, de Samir Kahloucha, qui fait la grève de la faim depuis mardi 28 novembre à Saint-Exupéry.
Puis une intervention a été faite pour la mobilisation à venir pour la famille Raba :
Envoyer des lettres pour refuser cette
condamnation inique aux maires, préfets, etc.
Deuxième « action » : mettre
trois chaises vides, avec prénom et photos des enfants expulsés, dans
toutes les écoles demain.
Troisième action : demander une minute de silence
demain à 10h15 sur son lieu de travail, d’étude, enfin là où on sera.
Le RESF appelle tous les enseignants de ce pays à consacrer quelques instants à parler des droits de l’Homme et de l’Enfant à partir de l’exemple de la famille Raba. Il appelle d’autre part les enseignants à se rassembler avec les élèves dans la cour des établissement à 10h15 (heure annoncée du décollage de la prison volante du gouvernement) afin d’avoir une pensée pour les enfants et les parents bannis. Il appelle enfin les enseignants de tous les établissements à disposer en évidence dans le hall des écoles, dans les salles de classer, dans les réfectoires et les CDI trois chaises vides portant une affichette avec le prénom et l’âge de chacun des enfants. Et ce sera ainsi à chaque fois que le ministre de la chasse à l’enfant sévira.
De plus, le RESF appelle tous ceux qui le peuvent à faire connaître leurs réactions aux responsables : le préfet de Haute-Saône, le ministre de la Chasse à l’enfant, le premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et la Minuk (afin que les Raba aient une chance d’être protégés si par malheur le gouvernement s’entêtait).
Les attachés parlementaires.
Les cabinets ministériels :
frederic.lefebvre@interieur.gouv.fr
constance.le-grip@interieur.gouv.fr
emilie.berger@diplomatie.gouv.fr
gael.morand@diplomatie.gouv.fr
florence.berthout@pm.gouv.fr
marion.delaigue-natali@pm.gouv.fr
laetitia.de-la-maisonneuve@pm.gouv.fr
bruno.souchon@pm.gouv.fr
claude.gueant@interieur.gouv.fr
jacques.geraultt@interieur.gouv.fr
laurent.sollyt@interieur.gouv.fr
dominique.de-villepin@pm.gouv.fr
bruno.le-maire@pm.gouv.fr
michel.cadot@pm.gouv.fr
Henri-michel.comet@pm.gouv.fr
lionel.beffre@pm.gouv.fr
pierre.vimont@diplomatie.gouv.fr
frederic.dore@diplomatie.gouv.fr
christian.abrard@diplomatie.gouv.fr
emilie.berger@diplomatie.gouv.fr
michele.alliot@defense.gouv.fr
philippe.marland@defense.gouv.fr
Macédoine :
Ambassadeur : bernard.valero@diplomatie.gouv.fr
consul : consul@ambafrance-mk.org
ou : pierre.rannou@diplomatie.gouv.fr
Serbie :
Ambassadeur : hugues.pernet@diplomatie.gouv.fr
Consulat : ambafr_1@EUnet.yu
Préfecture HAUTE-SAÔNE
Fax : 03 84 76 49 60
Téléphone : 03 84 77 70 00
francis.lamy@haute-saone.pref.gouv.fr (préfet)
norbert.viennot@haute-saone.pref.gouv.fr (celui qui traite les dossiers)
prefecture@haute-saone.pref.gouv.fr
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