« Moi, Samir Kahloucha, je suis au centre de rétention depuis le 26 novembre au matin. Le 28 novembre au matin,
ils m’ont emmené au tribunal de Lyon, où le juge a
prolongé la détention de 15 jours.
A 12h35, ce mardi 28 novembre, je commence à faire la grève de la faim.
La situation au centre est dure. Il y a des familles
d’origines différentes, des enfants de 2 à 8 ans. Ils
disent que ce n’est pas une prison mais ils
t’enferment dans une chambre de 6 m² à 4 personnes de
10h du soir à 8h du matin. Des expulsions et des
arrivées tous les jours. Les caméras sont plus
nombreuses que les prisonniers. Ils te mettent la
pression de jour et de nuit. C’est pire que la prison
parce qu’au centre de rétention tu ne sais pas ce qui
t’attends. En plus, à côté de l’aéroport, avec le bruit des
avions toutes les 2 mn, t’arrives pas à dormir.
Par exemple, moi, ils me menacent, s’ils ne retrouvent
pas de quel pays je suis, ils me disent qu’ils vont me
mettre en prison après le centre. Le juge parle de 3
ans de prison, et ici au centre, ils disent 3 mois. En
plus, ils parlent toute la journée avec des micros, le
son est trop fort. Et ils t’appellent. Quand tu vas
voir pourquoi, ils te disent :"alors il est où ton
passeport ? ou on va te mettre en prison !" Les
téléphones sont tous sous écoute avec des traducteurs
sur place.
Maintenant que je fais la grève de la faim, je sais
qu’ils vont me faire chier. Je demande seulement du
soutien pour me libérer du centre.
Fermeture de tous les centres !
Des papiers pour tous ou pas de papier du tout ! »
Lyon, le 28 novembre 2006
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