27 - 31 décembre 1969, le Weather Underground entre en clandestinité

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Almanach de Myrelingues 1 complément

Après la dissolution en 1969 de la plus grosse organisation étudiante de lutte contre la guerre au Vietnam des États-unis, la SDS, une partie de la jeunesse blanche se solidarise des luttes Tiers-mondistes. Ils forment une organisation clandestine soutenue par une importante organisation officielle et popularise le slogan Bring the war home ! [1].

Le documentaire qui suit intitulé « The Weather Underground » permet de recadrer la lutte armée aux USA dans le contexte général des luttes dans lequel elle s’inscrivait.
Création du Weather Underground .

Groupe révolutionnaire agissant sur le territoire des Etats-Unis d’Amérique, aussi connu sous le nom de Weathermen. Ce groupe apparait suite au dernier congrès national du Students for a Democratic Society(SDS) qui a lieu à partir du 18 juin 1969, et qui conduit à sa dissolution. L’un des tracts distribués est intitulé You Don’t Need a Weatherman to Know Which Way the Wind Blows. Celui-ci appelait à la création d’un mouvement révolutionnaire clandestin pour faire face à la répression grandissante d’un État Fédéral confronté au mouvement des droits civiques et à la protestation contre la guerre du Vietnam. Il s’agissait aussi de se placer aux côtés des Black Panthers. Le SDS, qui regroupe à ce moments plus de 100 000 membres est le théâtre de violents affrontements politiques qui vont s’exprimer lors du congrès.

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You Don’t Need a Weatherman to Know Which Way the Wind Blows

Suite au congrès, deux tendances apparaissent : Revolutionary Youth Movement (RYM) la plus importante en effectif et Worker Student Alliance (WSA). Les futurs membres du Weather Underground participent au RYM qui soutient l’alliance avec le Black Panthers Party et de façon générale le mouvement afro-américain au niveau national, et avec les mouvements de libération nationale et tiers-mondistes au niveau mondial. De l’autre côté la WSA qui prône l’immersion des étudiants au cœur des luttes ouvrières, refusant la prise en compte de la question raciale au nom d’une conception orthodoxe de la lutte des classes entraînant le refus d’une lecture en terme d’oppression. [2]

Bring the war home !

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Un événement fondateur du Weather Underground eut lieu à Chicago en octobre 1969 lors des Days of Rage qui coïncident avec le procès des Sept de chicago [3]. Le SDS appelle à une manifestation offensive à Chicago à travers tout le pays pour le 8 octobre. Dans un premier temps il y a une grande effervescence autour de la manifestation. Pourtant dans le parc de Chicago où ils devaient se réunir seuls quelques centaines de manifestants sont là (environ 800). Une partie d’entre eux, environ 300, finissent pourtant par se décider et partent affronter le dispositif : 2000 policiers qui les attendent. L’émeute durera un peu plus de 30 minutes. Pourtant elle marque un tournant important dans la lente décomposition du SDS.

Lors du Flint War Council, officiellement nommé « SDS’s war council », qui eut lieu dans le ghetto noir de Flint entre le 27 et le 31 décembre 1969 en présence de 300 militants du SDS, le conseil prenait la décision de dissoudre le SDS et d’entrer dans la clandestinité.Seul un petit groupe bascule dans la clandestinité après cet événement et pratique la « propagande par le fait ».

Le Weather Underground - suite à un incident qui coûta la vie à trois membres du groupe début 1970 - utilisait le terme de « propagande armée » par contraste avec la « lutte armée ». Ils s’agissait de souligner le choix de ne pas viser des personnes lors de leurs attentats.

Au total, une trentaine de personnes seraient entrées en clandestinité fin 1969-début 1970, s’appuyant sur un réseau de plusieurs centaines, voire de milliers, de sympathisants, lequel fut structuré entre 1974 et 1975 dans le Prairie Fire Organizing Committee, organisation de masse légale et autonome à l’égard du Weather Underground. Ce qui valut au Wheathermen d’être considéré par J. Edgar Hoover comme « le groupe révolutionnaire le plus violent, le plus tenace et le plus pernicieux des Etats-Unis ».

Vous pouvez lire à ce sujet chez l’échapée Weather Underground : Histoire explosive du plus célèbre groupe radical américain

Le documentaire qui suit intitulé " The Weather Underground " permet de recadrer la lutte armée aux USA dans le contexte général des luttes dans lequel elle s’inscrivait. Le film est réalisé en 2002 par Sam Green et Bill Siegel.

Notes

[1littéralement « Ramenez la guerre (du Vietnam) à la maison »

[2Au profit d’une lecture qui s’intéresse aux seuls rapports de domination économique

[3Un film sur le procès est sortie en 2020

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  • Le 4 janvier 2016 à 12:34, par Escha

    N’oublions pas non plus la « George Jackson Brigade » qui s’organisa suite à l’analyse du livre « Prairie Fire » du Weather Underground.

    La GJB était la forme révolutionnaire anti-sexiste, anti-raciste et anti-autoritaire du mouvement de l’époque.
    Par ailleurs, les membres de la GJB cherchaient à composer avec d’autres populations de cultures, de couleurs et issues de milieux sociaux différents, plus qu’avec de jeunes blancs becs issus de la classe bourgeoise.
    Ensuite, ces révolutionnaires portaient en elles/eux le gène : « George Jackson » (né le 23 septembre 1941 à Chicago dans l’Illinois ; décédé le 21 août 1971 dans la cour de la prison de San Quentin), il était un militant noir américain qui devint en prison (où il a passé les 12 dernières années de sa vie) membre du « Black Panther Party », un parti politique afro américain de type marxiste-léniniste. Il était l’un des Soledad Brothers. La publication de ses lettres a accru sa renommée.
    Ainsi, de Mars 1975 à Décembre 1977, la George Jackson Brigade, à Seattle, braquait au moins sept banques et faisait exploser environ 20 bombes tuyaux-ciblant, principalement dans des édifices gouvernementaux, des installations d’alimentation électrique, des magasins Safeway et des entreprises accusées de racisme.

    A écouter : Dead Prez, le duo de rap alternatif mentionne George Jackson dans ses chansons et la composition « Soulja Story » de Tupac Shakur, sur l’album « 2Pacalypse Now », est dédiée à George et Jonathan Jackson.

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