300 personnes marchent pour Umüt, assassiné par la police suisse, jusqu’à l’Hôtel de Ville de Lyon

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La marche silencieuse organisée par les proches de Umüt, après son assassinat par la police le week-end dernier en Suisse, a rassemblé 300 personnes ce samedi 24 avril, qui ont marché du consulat suisse aux Charpennes jusqu’à l’Hôtel de Ville de Lyon place des Terreaux. Cette marche a été très digne, et rassemblait beaucoup de jeunes de Vaulx-en-Velin et Villeurbanne, avec de nombreuses banderoles et la photo d’Umüt sur la poitrine, pour soutenir la famille et les proches, ainsi que pour marquer le refus de ce système qui, en Suisse comme en France, fait payer d’une vie un vol de voiture et couvre les crimes de ce système au nom du droit.

Dimanche soir, en Suisse, Umüt, 18 ans, un jeune de Vaulx-en-Velin, a été abattu par la police. Après le vol de trois véhicules dans un concessionnaire, les policiers ont organisé une véritable souricière : ils ont complètement fermé l’autoroute et fait dégager les témoins potentiels. Une des voitures a eu les quatre pneus crevés en passant sur une herse et s’est immobilisée contre une barrière de sécurité. Pourtant un des deux policiers présents sur le barrage (huit et dix-huit ans d’expérience dans la police) a fait feu à sept reprises avec une mitraillette en visant carrément les occupants. Le passager, Umüt, est mort d’une balle en pleine tête. Le conducteur a été interpellé sur place. Aucun des deux n’était armé !

En Suisse aussi le "vertige sécuritaire" est une priorité. Les effectifs de police ont été renforcés et il fallait envoyer un signal fort. Au prix de la mort d’un jeune de 18 ans !

Sur le forum d’un quotidien local, un "bon citoyen" s’est réjoui : « Maintenant ces racailles de merde françaises sauront qu’on les reçoit ici à balles réelles ». En France, certains articles ne volent pas plus haut, laissant croire que « les voitures volées devaient sûrement servir pour des braquages » ; sous-entendu : « ils ont eu ce qu’ils méritaient ».

Tous ces mensonges servent à couvrir une vérité plus simple et plus brutale : la police a tué pour protéger le paradis des riches. Et ça doit servir d’exemple pour tous les autres, les pauvres, les étrangers : qu’ils triment et se tiennent tranquilles !

Condamné à mort par un policier, où est la justice ?

Deux enquêtes ont été ouvertes conjointement, sous l’autorité du même juge. L’une concerne le vol des véhicules. La seconde enquête concerne la mort d’Umüt : Est-ce que le policier qui a tiré était en état de légitime défense ? Alors que les jeunes n’avaient pas d’arme... alors que le policier a eu le temps d’épauler son arme et de faire feu sept fois... alors que la route était bien assez large pour éviter toute collision... alors que la voiture était complètement immobilisée... Est-ce qu’il s’agit d’un "homicide par négligence" ? Comme si le policier n’avait pas visé et fait feu délibérément...

Le policier qui a tiré a été entendu par le magistrat et il est retourné à son poste de policier deux jours plus tard.

Dans le même temps, un des frères jumeau du jeune abattu était interpellé et placé en détention. Or il était venu en Suisse avec sa famille simplement pour récupérer le corps de son frère. Mais les policiers l’attendaient au retour, près de la frontière. Les autorités suisses n’ont même pas permis qu’il puisse assister à l’enterrement de son frère, le lendemain. Actuellement, il est toujours retenu en prison !

Quelques photos de cette marche silencieuse pour protester contre l’assassinat d’Umüt, des Charpennes jusqu’à l’Hôtel de Ville de Lyon
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  • Le 2 mai 2010 à 05:49

    A L abattoir ?
    il y a des signes qui ne peuvent plus tromper quiconque.
    A l’exception peut-être de ceux pour qui la myopie est une manière de conjurer l’histoire. Des signes qui nous rappellent tragiquement à l’évidence de la guerre qui se joue partout. On pourrait gloser sans fin à savoir si cela est vraiment la guerre et croire qu’un instant peut-être on pourrait s’y soustraire par la seule force du doute. Peut-on pourtant encore douter de ce qui se vit en Irak, en Afghanistan, à Gaza, dans les banlieues, dans les centres de rétention, dans n’importe quelle prison, dans l’atmosphère irrespirable des open-spaces ou sur la chaîne des usines...
    En mars 1943, les habitants de Varsovie continuaient à emmener leurs enfants jouer dans les parcs sous les murs du ghetto tandis que celui-ci brûlait pour en finir avec les derniers insurgés.

    A quelle distance doit-on se placer pour dire si on est guerre ou pas ?
    Quoi que pensent et disent ceux qui aimeraient, envers et contre tout, toujours considérer la Suisse comme une île de paix perdue au milieu de l’océan du monde, préservée de la tourmente générale, la guerre se joue aussi ici et maintenant.
    Et que l’on ne vienne plus nous dire que la guerre c’est loin, c’est autre chose, quelque chose de bien plus grave. La guerre n’est ni nouvelle ni achevée. la guerre se perpétue et se déploie sous des formes infiniment sournoises. Elle se manifeste seulement avec plus ou moins d’intensité selon les nécessités du moment avec ses armes, ses tactiques, ses stratégies et ses morts.

    Là, c’est un Nigérian ligoté des pieds à la tête qui meurt étouffé lorsqu’on le force à embarquer sur un vol destination Lagos.
    Là, c’est un détenu qu’on laisse crever d’asphyxie dans sa cellule de Bochuz pour s’en débarrasser définitivement.
    Encore là, c’est un môme à qui on loge une balle dans la tête pour avoir volé une voiture de luxe.
    Et c’est son frère qu’on jette en prison.
    Un môme de 18 ans que la police vaudoise exécute sommairement parce qu’il incarne la figure de l’ennemi.
    Il a suffi à quelques journalistes d’invoquer les « gangs de lyonnais » ou de désigner ce môme comme « connu des services de police » pour faire passer la pilule. Comme pour signifier qu’il n’y avait rien d’autre à penser hormis que Sébastien a joué et Sébastien a perdu. Et dire que ce sont les même infâmes qui réclament courageusement en bons démocrates l’abolition de la peine de mort en Chine.
    Sébastien a été abattu. Pourquoi ? pour une voiture, qui aurait de toute façon fini à la casse dans moins de 5 ans. Sébastien est mort parce que les flics tuent pour défendre et conserver un certain état des choses. On les paye aussi pour le faire.
    Maintenir l’illusion d’un univers parfait composé de gentils citoyens avec des casques pour protéger leur tête et des gilets fluos sur leur bicyclette électrique qui s’alimentent en produits bios.
    Un petit bonheur helvétique construit sur l’exploitation et la mise à sac du reste du monde. Si nous devions rappeler la liste des méfaits auxquels particepe ou collabore la Suisse nous n’y arriverions pas.

    La confusion qui règne depuis si longtemps est telle qu’il est difficile de faire le rapport par exemple entre l’économie suisse et les SS qui pointaient leur luger sur la nuque de juif ukrainiens en 1941. Et pourtant, précisément pour que ce geste-là ait été possible, il a fallu aussi qu’à ce moment historique, les troisième Reich puisse échanger son or à la confédération helvétique et ses banques contre ses devises.
    Or, argent, diamants, pétrole, gaz, blé, riz, tout s’échange ici, tout se ventd, tout s’achète tout transite sur ces fameux comptes numérotés et fait la fortune des banques et la richesse de la Suisse
    Ce pays est le coffre-fort du monde. Un coffre-fort qui recèle les vilains petits secrets de ce monde. Un coffre-fort rempli par des fortunes gagnées sur des vies d’infortune. Et ici en Suisse, nous en profitons tous. Quoi qu’on en dise. Quoi qu’on en pense.
    Alors quoi de plus normal que ceux qu’on a dépouillés de tout viennent là, dans ce pays, pour prendre de ce dont on les a privé. Dérober tout ce qui incarne les rêves de marchandises que ce monde ne cesse de nous vendre. de l’argent, tant qu’il y en aura, il n’y en aura jamais assez pour tout le monde. Et tout le monde la sait. Et tout le monde feint de l’ignorer. La vérité, c’est que dans ce monde, Robin des bois est toujours un héros populaire et sympathique. Tant qu’il restera un personnage de divertissement sur un écran de cinéma. Inoffensif. Quant à ceux pour qui le vol est une façon comme une autre de survivre, ils le payent chèrement. Parfois de leur vie. Comme sébastien

    On peut se dérober à la brutalité du réel. Une voiture pour un vie. On peut le faire et ne pas voir qu’il nous font la guerre et continueront à le faire. Certains persistent à parler d’accidents ou de bavures. Qu’ils aient au moins la prudence de se taire et de retourner jouer à leurs bac à sable. Comme si la flexion dûn index de flic s’exerçait accidentellement sur la détente d’une arme à fue. Bien sûr...
    Nous ne sommes pas dupes. Affirmer que Sébastien est mort assassiné est un minimum.
    Affirmer qu’il s’agit bien là d’une guerre en cours en est un autre.
    Nous ne demandons pas que ce flic soit envoyé en prison. Nous ne demandons pas que justice soit faire. Surtout pas. Nous n’exigeons rien pour le moment si ce n’est la lébération d’Erdal et Yunus et de tous les prisonniers. Même les innocents.
    En attendant...

    En solidarité avec eux, rassemblement le 6 mai à 19h place Saint-françois à Lausanne.

    DIE SCHWEIZ ISTDLICH.
    LA SUISSE TUE.
    SVIZZERA UCCIDE.

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