Au cours de sa détention, il obtient une place en semi-liberté, annulée au bout d’un jour sous le prétexte que Samir aurait bousculé un surveillant au moment de sa sortie. De nouveau en prison, il apprend à quelques jours de la fin de sa peine de 8 mois, que le sursis qui pesait sur lui est révoqué pour une altercation avec des surveillants, et reprend un an de ferme en plus. Fin 2009, Samir est transféré à Aiton, en Savoie, loin de ses proches.
En août 2010, à quelques jours de sa sortie, il est de nouveau condamné à 14 mois de prison ferme pour s’être défendu contre un gardien qui le provoquait. On connaît la politique de l’administration pénitentiaire, lors de mouvements collectifs ou individuels, qui est de briser la moindre possibilité de révolte en transférant systématiquement ces « fauteurs de trouble », qui refusent simplement de baisser la tête devant les railleries, les humiliations, voire parfois les coups. Samir est donc transféré à Varces, puis à Moulins. Plusieurs détenus témoignent de ce transfert comme étant particulièrement violent : agents cagoulés, entraves... De plus, Moulins est à trois heures de voiture de Lyon, et il devient ainsi très difficile pour la mère de Samir, qui a de sérieux problèmes de santé, de le voir !
Enfin transféré à Saint-Quentin Fallavier, il fait une demande de semi-liberté, appuyée par le fait qu’il travaille déjà en prison et suit des formations diverses depuis un an. Mais il faut croire que Samir est devenue la bête noire de l’administration pénitentiaire, qui refuse sa demande. A Saint-Quentin, un détenu raconte que lorsque qu’ un jeune prisonnier s’est fait prendre lors d’un parloir à recevoir du cannabis, un surveillant lui aurait demandé de dire que c’était Samir qui lui aurait fourni cette drogue. Le détenu a heureusement refusé et a mis au courant la famille de Samir de cette tentative de fausse accusation par le gardien.
En décembre 2011, suite à une nouvelle provocation de la part d’un surveillant, Samir est de nouveau condamné à 12 mois de prison ferme. Cette altercation est survenue parce qu’un surveillant « oublie » de le faire sortir de sa cellule pour la promenade. Samir demande alors tout simplement que son droit de promenade soit respecté ! Il est alors pris à partie par un gardien qui l’insulte puis le pousse violemment à trois reprises, accompagné d’autres matons. Samir leur a demandé à chaque bousculade « de ne pas le toucher », et fini par repousser son agresseur. Il est alors violemment plaqué au sol par plusieurs gardiens prêts à agir au moindre geste de Samir et subit les classiques techniques d’étranglement, de clé de bras, ainsi que des coups. Ceci intervient alors que des détenus ont entendu des surveillants dire qu’ils feraient « tout pour que Samir en reprenne pour deux ans ». Ces détenus étant encore incarcérés, ils ne peuvent témoigner ouvertement car cela risquerait de les compromettre avec l’administration pénitentiaire.
Samir est alors transféré à la maison d’arrêt de Bourg-en-Bresse. Dans cette prison également, les coups bas sévissent. Suite à un parloir, le jeudi 26 avril, Samir, le bras dans une attelle, apprend à sa mère qu’une altercation avec un gardien a éclaté trois de jours plus tôt, et qu’il fut placé immédiatement au mitard. Il entame alors une grève de la faim.
Les provocations physiques violentes, les insultes racistes, les transferts à répétition, le refus systématique d’aménagement de peines, et l’impression que tout est mis en œuvre pour que Samir ne sorte jamais sont intolérables. Cette situation donne à Samir un sentiment d’impuissance et de désespoir très inquiétant. Sa famille commence à se mettre en rapport avec l’OIP, pour faire cesser cette situation.
Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Envoyer des lettres à Samir, pour lui faire sentir qu’il y a du soutien dehors, et éventuellement envoyer des lettres à l’administration pénitentiaire pour protester contre cet acharnement.
TAFER Samir
n° d’écrou : 2190
Centre Pénitentiaire de Bourg-en-Bresse
20, chemin de la providence
BP 90321
01011 . Bourg-en-Bresse
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