Second souffle
À propos des blocages
Lyon 2 en lutte : l’amphi de la grève
Le 23 novembre, bloquons tout
Second souffle
Les médias auront beau feindre d’ignorer ce qui
se joue un peu partout sur le territoire, comme
ils l’ont fait pendant la pénurie d’essence, le
brouhaha des actions menées au quotidien se
laisse encore percevoir. Le 1er novembre, une
opération péage gratuit est menée à Bozulé dans
le Calvados ; à Blanquefort, dans le Gers, c’est
l’usine de pâtisseries du coin qui est bloquée –
même chose à Montivilliers, en Haute-Savoie,
pour le Auchan local. Des cibles se mettent à apparaître
un peu partout, redessinant une nouvelle
carte des luttes, et ce qui se joue dans une
petite ville du Sud-Ouest devient également décisif,
autant pour la ruse des bloqueurs ou la teneur
singulière de la cible, que pour les
nouvelles complicités qui s’initient à partir de là.
Dès lors que les luttes ne dépendent plus exclusivement
d’une organisation depuis les lieux de
travail, ni d’une masse critique de grévistes, elles
peuvent surgir de n’importe où, à la faveur d’une
intuition et à l’initiative de 50 personnes motivées.
Débarrassés de la tyrannie du chiffre, les
grévistes peuvent se relayer ; on perd moins de
fric et ça n’empêche pas de transformer les jours
fériés en journées d’action : le 11 novembre dernier,
l’armistice a été fêté par le blocage ou la
perturbation d’une dizaine de centres commerciaux,
de Lille à Bordeaux.
Depuis un mois, les règles ont changé : la statistique
ne peut plus épuiser le réel et l’éternel refrain
du retour à la normale sonne creux. Il ne
s’agit plus d’être nombreux dans la rue mais
d’être efficaces dans l’action de blocage ; il ne
s’agit plus de répondre à l’appel des directions
syndicales mais de s’organiser depuis là où l’on
est, à partir des forces actuelles. Dans ces conditions,
la fin dont on nous parle ne nous concerne
pas, tout simplement parce qu’on ne joue plus le
même jeu. Et parce que l’on commence à peine
à éprouver l’efficacité immédiate et pratique des
occupations ou des blocages, ou à mesurer la
puissance des alliances improbables qui se
nouent au détour d’un piquet. Un commencement
plutôt qu’une fin, donc.
De façon diffuse, persistante, quelque chose du
mouvement continue. Et cette permanence s’organise
depuis des foyers de lutte, là où ceux et
celles qui veulent encore en découdre sont restés
soudés. Ça peut être un piquet d’irréductibles,
un amphi occupé dans une fac, les locaux du comité
d’entreprise... À Rennes, depuis trois semaines,
une « maison de la grève » est ouverte
dans des anciens locaux syndicaux, au milieu de
la ville. Un « espace de convergence des luttes »
est occupé également à Grenoble. Pour Lyon, les
grévistes ont arraché un amphi sur le campus de
l’université Lyon 2, à Bron. Chaque fois, ces espaces
doivent permettre de retrouver le commun
des piquets, pour que les rencontres
initiées dans la rue ou au moment des blocages
gagnent en consistance. Pour s’organiser aussi :
coordonner les actions, en assurer la constance,
se doter des moyens matériels pour renforcer
notre capacité d’initiative (caisses de grève, cantines
mobiles), penser stratégiquement, ensemble,
le théâtre des hostilités. Et imaginer la suite.
En Guadeloupe, il y a deux ans, la révolte et les
blocages avaient déjà pris une ampleur considérable.
Et bloquer une île pendant deux mois, ça
voulait dire s’assurer que tout le monde puisse
manger à sa faim, aller directement voir les producteurs
et s’arranger avec eux, collectiviser les
récoltes. Autant de gestes qu’une pénurie d’essence
tenace ou l’occupation systématique des
plates-formes logistiques nous contraindraient
à réapprendre. Se donner les moyens de durer,
ce n’est pas seulement tenir des lieux, des bastions de résistances, c’est aussi assurer que ces
lieux prennent de l’ampleur, de la profondeur,
qu’ils ne se définissent pas seulement sur le terrain
de la lutte mais également sur celui d’un
quotidien renouvelé. Une crèche pour laisser les
enfants pendant le blocage et une équipe qui se
charge pendant ce temps de faire à manger pour
tout le monde. Un camion qui tourne à l’huile au
cas où, une batterie de cuisine, des couverts pour
100 personnes, et une sono à faire brailler le
soir. Autrement dit, se préparer sérieusement à
se passer de l’économie.
Les grévistes des raffineries et de la SNCF ont
souvent repris le travail avec l’impression d’avoir
été lâchés par les « autres secteurs », avec le sentiment
d’être restés isolés. Pourtant au moment
même où ils suspendaient le mouvement, d’un
peu partout, des gens s’organisaient pour bloquer
et prendre l’initiative, localement. Si la situation
induit un certain sentiment d’isolement,
c’est en réalité parce que les formes canoniques
de la mobilisation, avec leurs rassurants cortèges,
ont cédé la place à une offensive plus diffuse.
Et ce vide laissé par le Mouvement Social
est une chance. L’émiettement du mouvement,
c’est-à-dire la prolifération des initiatives, reste
la meilleure promesse d’une fin durable et persistante
de la solitude. Les directions syndicales
ne donnent plus guère de consignes nationales ?
Tant mieux. La perte de la centralité, de la verticalité
du mouvement, implique une mise en
communication des foyers, qu’ils s’agencent et
se répondent, se renforcent et se donnent leurs
propres rythmes, leurs propres perspectives de
victoire.
Maintenant que nous n’avons plus à craindre la
fin, nous avons tout notre temps.
À propos des blocages
Jeudi 28 octobre, journée d’action nationale contre la réforme des retraites
Saint-Étienne : Tentative d’occupation de la préfecture.
Strasbourg : Occupation
de Malakoff Médéric (organisme de retraite par capitalisation géré par le
frère de Nicolas Sarkozy).
Charleville : Le local UMP est saccagé en marge de la
manifestation syndicale. [Dans les jours qui précèdent, des permanences UMP
sont dégradées à Saint-Brieuc, Bar-le-Duc, Besançon, Dijon, Montceau-les-Mines,
Cherbourg...]
Vendredi 29 octobre.
Dourges (Pas-de-Calais) : Blocage d’une plate-forme logistique.
Strasbourg : Blocage de la zone industrielle européenne (ralentissements
sur l’A4).
Bayonne : Occupation d’une succursale de AXA.
Le Havre :
Opération péage gratuit au pont de Tancarville puis opération escargot jusqu’au
MEDEF qui finit par se faire murer.
Caen : Blocage du pont Stirn, près de la
presqu’île portuaire.
Région de Lens : Blocage de Delta 3, l’une des principales
plate-formes logistiques de l’Union Européenne (terminal de transport multimodal
autoroute-voie ferrée-canal).
Lecoutre (Gers) : Blocage de la centrale
Intermarché.
Paris : Opération Crous gratuit au restaurant universitaire de Tolbiac,
pour financer la caisse de grève.
Lundi 1er novembre.
Blanquefort (Gers) : Blocage de Prolainat (usine de desserts
surgelés).
Dozulé (Calvados) : Opération péage gratuit. Même chose à Toulouse.
Montivilliers (Seine maritime) : Blocage de l’hypermarché Auchan.
Saint-Lô : Blocage d’un Leclerc.
Mardi 2 novembre.
Saint-Denis : Blocage du dépôt de camions-poubelles Véolia.
Laval : Grève et blocage de la collecte des ordures.
Dijon : Blocage d’un dépôt
de carburants et de la ZI, puis blocage des voies ferrées.
Gennevilliers (Hauts-de-
Seine) : Grève et blocage chez Schvab Boulogne. Blocage d’un centre commercial
Auchan.
Chambéry : Blocage de la gare.
Nîmes : Opération péage gratuit.
Tours : Blocage de la plate-forme Auchan.
Nantes : Blocage de Chronopost.
Mercredi 3 novembre.
Saint-Étienne-de-Montluc (Loire atlantique) : Blocage
de la plate-forme de distribution Leclerc.
Angoulins (Charente maritime) : Blocage
de la zone commerciale.
Cruas (Ardèche) : Blocage des accès à la centrale
nucléaire.
Le Mans : Occupation des locaux de Malakoff Médéric.
Lille : Blocage
du port de Santes et du marché de gros de Lomme.
Paris : Manifestation entre
la fac de Jussieu, l’incinérateur d’Ivry en grève est bloqué.
Cahors : Blocages
routiers.
Saint-Michel de Maurienne (Savoie) : Blocage du tunnel de Fréjus puis
péage gratuit.
Caen : blocage du centre routier de Mondeville/Cormelles.
Roussillon
(Isère) : Blocage du site chimique.
Alençon : Manif aux flambeaux.
Dax :
Blocage des bus Kéolis.
[Dans la nuit du 3 au 4 novembre à Saint-Fargeau, le domicile du sénateur
UMP Pierre Bordier est tagué : « Démocratie en danger ; retrait de la loi des retraites ;
trahison par les élus ». Signé : « le peuple uni ». L’alimentation électrique
sabotée.]
Jeudi 4 novembre.
Lyon : Manif devant les locaux de Malakoff Médéric. Orly,
Nantes, Toulouse, Clermont-Ferrand, Châteauroux. Aéroports bloqués. Débrayages
dans les aéroports de Lyon Saint-Exupéry et Marseille Marignane.
Brest : Blocage de l’accès routier au port.
Lille : Opération escargot sur l’A1.
Rennes : Opération péage gratuit.
Saint-Ouen : Blocage de l’incinérateur.
Alès :
blocage de Myriapolis et du pôle mécanique.
Vanves (Hauts-de-Seine) : Blocage
de France 3.
Guéret : Blocage d’un dépôt pétrolier.
Villeneuve d’Ascq : Blocage
du dépôt de bus.
Paris : Blocage de l’exposition Monnet au Grand Palais. Le
même jour, manifestation sauvage d’étudiants qui s’achève par 89 interpellations.
Montpellier : Manifestation de nuit.
Saint-Pierre (La Réunion) : Manifestations
lycéennes.
Caen : Tentative d’occupation des locaux du journal Ouest
France.
Le 4 novembre, les universités de Toulouse 2, Nantes, Angers, Metz, Brest, Caen,
Grenoble, Limoges, La Rochelle sont bloquées. Les forces de l’ordre interviennent
au Havre, à la Sorbonne, à Saint-Étienne, à Poitiers. Les universités de Lyon
2 et Montpellier 3 sont fermées sur décision de l’administration pour mettre fin
aux occupations.
Vendredi 5 novembre.
Salon de Provence : Blocage d’une plateforme logistique.
Tourlaville (La Manche) : Blocage de l’entreprise Filtremer.
Bayonne : Blocage
de la Banque de France.
Sautron (Loire atlantique) : Blocage de la
plate-forme régionale Lidl.
Voreppe (Isère) : Opération péage gratuit pour financer
la caisse de grève.
Samedi 6 novembre, journée d’action nationale contre les retraites
Avignon : Après la manif syndicale, un millier de manifestants partent perturber
les « rencontres internationales de la culture, de l’économie et des médias
». Incidents avec la police ; Frédéric Miterrand est bloqué et rate son TGV.
Tours : Tentative de blocage de la Fnac et des galeries Lafayettes au passage de
la manif.
Cognac : Invasion de la sous-préfecture (un policier blessé dans le mouvement
de foule).
Strasbourg : Blocage de la Fnac.
Quimperlé : 500 manifestants
bloquent la gare puis la voie express.
Segré (Maine-et-Loire) : 200
manifestants bloquent l’axe Angers-Rennes.
Morlaix (Finistère) : Blocage de la
gare.
Rennes : Blocage du siège de Ouest France. 2 interpellations et un manifestant blessé par la police. Perturbation des programmes de Radio Bleue.
Paris :
Blocage des urgences de l’hôpital Tenon.
Vire (Calvados) : 400 manifestants investissent
la mairie.
Guingamp : Les manifestants bloquent la circulation des
trains.
Marcq-en-Baroeul : Blocage de l’imprimerie de La Voix du Nord.
Dimanche 7 novembre.
Des producteurs de viande bovine bloquent des abattoirs
du groupe Bigard, numéro un du secteur en France, à Cholet (Maine-et-
Loire), Cherré (Sarthe), Coutances (Manche), Feignies (Nord), Metz (Moselle),
Cuiseaux (Saône-et-Loire), Villefranche (Allier), Egletons (Corrèze), Castre
(Tarn).
Mardi 9 novembre.
Lyon : 200 cheminots occupent la direction de la SNCF, pour
protester contre les sanctions visant les grévistes (plaintes systématiques pour
faits de grève, modalités de non-paiement des jours de grève). Parallèlement
une cinquantaine d’étudiants envahissent les voies ferrées à proximité de la gare
Perrache.
Blois : Blocages de lycées et intervention violente de la police (plusieurs
blessés).
Montpellier : Blocages routiers et 7 interpellations de lycéens.
Grenoble : Manifestation lycéenne avec blocage routier. La police charge violemment,
un lycéen chute d’un pont (il est grièvement blessé au bassin et aux
jambes), un autre est interpellé.
Rennes : Manif sauvage et occupation d’Allianz
(organisme d’assurances et de retraite par capitalisation) puis de la CAF, en écho
à la grève dans les Pôle-Emploi.
Tarbes : IUT bloqué et mairie occupée.
Mercredi 10 novembre.
Dijon : Occupation de l’université.
Besançon : Blocage
de la fac de lettres.
Dourges : Blocage de la plate-forme logistique Delta 3.
Saint-Ouen : Reconduction de la grève à l’incinérateur.
Jeudi 11 novembre. Journée d’action à l’appel de la coordination des AG interprofessionnelles
de Tours
Lyon : Manif sauvage suivie de tentatives de blocage de la gare Part-Dieu et du
centre commercial.
Caen : Blocage du centre commercial Paul Doumer.
Limoges :
Blocage d’un hypermarché Carrefour.
Montauban : Blocage de l’hypermarché
Auchan.
Chambéry : Blocage du Carrefour de Bassens.
Nîmes : Action
péage gratuit.
Quimper : Blocage d’un centre commercial Carrefour.
Leers : Perturbation
à la galerie commerciale pour commémorer les « morts au travail,
avant l’âge de la retraite ».
Le Havre : Manifestation pour rendre hommage aux
« gueules cassées du boulot ».
Angoulême : Blocage routier à la zone industrielle
de Girac.
Grenoble : Occupation d’un bâtiment vide pour y ouvrir « un espace de
convergence pour les personnes en lutte ».
Vendredi 12 novembre. Manifestation nocturne à Chambéry.
Dimanche 14 novembre.
Péages gratuits en soutien aux grévistes à Nantes,
Dijon, Roanne, et Fleury-en-Bière.
Lundi 15 novembre.
Lagon (Gironde) : Blocage du convoi d’Airbus. Le 25 octobre
dernier il avait déjà été bloqué.
Le Havre : manifestation nocturne avec
des flambeaux.
Santes (Nord) : Blocage du port fluvial.
Caen : blocage du centre
commercial Monoprix.
Mellac (Finistère) : Blocage d’une base Intermarché.
Chambéry : Péage gratuit le matin, puis blocage de la banque de France l’après-midi.
Mardi 16 novembre.
Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) : Blocage de l’usine de production
d’eau.
Bordeaux : blocage du convoi des pièces de l’airbus.
Mercredi 17 novembre.
Dijon : Blocage de la ZAE Nord de et un peu plus tard
barrage filtrant de la zone industrielle de Saint-Apollinaire.
Jeudi 18 novembre.
Rennes : concert de soutien à la Maison de la Grève.
Lyon :
manifestation aux flambeaux.
Samedi 20 novembre.
Appel pour une deuxième coordination régionale des assemblées
interprofessionnelles, à la maison de la grève de Rennes.
Lyon 2 en lutte : l’amphi de la grève
Dans les mouvements sociaux d’ampleur,
on avait pris l’habitude de voir les étudiants
mobilisés aux côtés de travailleurs
en grève ; le mouvement d’octobre 2010, quant à
lui, débute et se renforce sans les universités.
Les cheminots et les lycéens n’ont eu de cesse
d’appeler les facultés à entrer dans la bataille,
non pas en glosant en amphi sur les multiples
implications de cette réforme, mais en répondant
effectivement au mot d’ordre du moment :
bloquer l’économie.
Les personnes qui voulaient participer réellement
à la contestation ont ainsi très vite déserté
la suite d’AG répétitives et inoffensives qui se tenaient
dans certaines facs, pour rejoindre les lycéens,
les piquets de cheminots ou de
raffineurs... Et tout ce monde ne débarquait pas
en tant qu’étudiants d’une fac mobilisée, mais
simplement par désir d’alimenter la lutte. Pour
prendre la rue, participer aux blocages, discuter
sur les piquets.
Au retour des vacances d’octobre, alors que l’on
parle de la fin de la grève et du retour au travail,
quelque chose démarre enfin dans les universités.
Dans une dizaine de villes, la grève est votée,
avec des occupations et parfois des blocages.
Alors que les piquets sont peu à peu levés, l’université
apparaît comme le lieu désigné pour la
poursuite du mouvement. La donne a changé :
celles et ceux qui ont participé au mouvement en
dehors de la fac, quand elle était fermée administrativement,
y reviennent avec un désir d’autre
chose. La nécessité d’un lieu d’organisation
s’impose clairement : à Bron, l’amphi D est occupé,
pour se donner les moyens de continuer.
Prendre un amphi et en faire un piquet de grève
à la fac. Tous les jours, des gens s’y croisent, discutent,
s’organisent. Avec l’envie que tous ceux
et celles qui ne veulent pas lâcher le morceau
puissent y trouver des complices.
Au fil des rencontres, des initiatives sont lancées :
mardi 9 novembre, 50 personnes font une
promenade-blocage sur les rails entre Perrache
et Jean Macé. Jeudi 11, une manif sauvage de
150 personnes tente de bloquer l’entrée du centre
commercial de la Part-dieu, esquivant les
barrages de policiers, perturbant la circulation
des tramways et des voitures. Pour s’en prendre
effectivement à l’économie. Les journées de blocages
et d’affrontements nous ont bien appris
ça : taper là où ça fait mal en partant de là où on
est, sans attendre une éventuelle relance ou une
hypothétique grève générale.
Le 23 novembre, bloquons tout
Face au désordre persistant, les principales centrales
syndicales sont embêtées. Elles ont beau répéter qu’“il
faut savoir terminer une grève la tête haute”, une partie
du mouvement refuse de s’avouer vaincue.
Le samedi 6 novembre, après que le texte de loi sur la réforme
des retraites a été voté, il y avait encore du monde
pour manifester. Et surtout, les actions de blocage vont bon
train malgré le calendrier de démobilisation (une journée
nationale programmée le 28 octobre et la suivante plus de
dix jours plus tard, histoire de rendre impossible la poursuite
de la grève reconductible).
Alors il a bien fallu que les syndicats trouvent une suite.
Comme la CFDT et la CGC veulent vraiment en finir, les
centrales ont finalement opté pour une simple journée
d’actions le mardi 23 novembre.
Un mot d’ordre qu’il s’agit de prendre très au sérieux car il
y a quelque chose à gagner ce jour-là. Profiter de l’occasion,
de cette journée de grève, pour être nombreux et encore
plus efficaces sur les blocages.
S’attaquer à l’économie là où elle est, là où elle s’incarne :
au détour d’un carrefour ou sur des voies de chemin de fer,
devant une plate-forme logistique ou un supermarché, au
pied d’une raffinerie, etc.
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