Fin Novembre 2010, cette étudiante, évincée de l’accès en doctorat à Lyon II depuis juin 2010 malgré des résultats déjà brillants et un projet de recherche solide, s’est vue interdire l’accès de l’université par deux arrêtés successifs pris par celle-ci.
Ils ont été assortis d’une plainte pénale à son encontre pour “harcèlement moral” envers Lyon 2, plainte nécessaire pour légitimer juridiquement son interdiction d’accès prolongée aux campus. Elle a du faire appel au Tribunal Administratif pour exiger l’annulation de ces arrêtés.
Au tribunal administratif, c’est un grave précédent qui vient d’être entériné !
Le Rapporteur Public a fermement plaidé contre la décision prise par l’université, qui s’est assise de bout en bout sur le respect du contradictoire dans cette procédure. Mais le Tribunal Administratif a choisi de ne pas suivre ses recommandations, pourtant étayées.
L’administration de Lyon II a pour une fois mis des moyens conséquents pour obtenir la confirmation de ces arrêtés : présence du service juridique au complet à l’audience, accompagné du DRH de la fac !
Le 14 mai prochain, nous devons être massivement présents à l’audience pénale pour soutenir notre camarade Sophie, et ne pas laisser se faire un nouveau procès à charge à son encontre !
Une attaque qui nous concerne tous !
Ces arrêtés d’interdiction constituent un précédent inédit, qui nous concerne tous, étudiant-e-s et/ou militant-e-s à Lyon II. Au moindre conflit avec l’administration, pour une réinscription, un changement de filière, une admission en M2 ou en thèse, l’Université pourrait désormais considérer qu’il est urgent de nous interdire l’accès à l’université.
Lyon II est également un endroit où les militant-e-s progressistes peuvent avoir accès à des salles pour se réunir et organiser des initiatives. Ces arrêtés, pris et maintenus dans l’impunité, font peser un danger sur notre droit de réunion, et interdisent déjà leur accès à notre camarade depuis maintenant 17 mois, contribuant à son isolement !
…Avec des conséquences importantes sur le procès pénal du 14 mai prochain :
Pour Sophie Perrin, la décision du Tribunal a également des répercussions sur la suite juridique de son affaire.
L’un des deux chefs d’inculpation au pénal est sa présence « illégale » sur les campus de Lyon II, où elle est notamment coupable d’être venue à des réunions syndicales pour organiser son soutien. Si le Tribunal Administratif avait annulé les arrêtés, l’un des deux chefs d’inculpation aurait sauté.
Une université ni responsable, ni coupable, mais … victime ? Vraiment ?
Point de départ de ce conflit : en juin 2010, juste après la soutenance de master 2 de Sophie, L’École Doctorale déclare que l’universitaire qu’elle souhaitait avoir pour directeur de thèse, émérite, ne peut encadrer de nouvelles thèses.
Le rapporteur Public a souligné, à l’audience, que le Conseil d’État a pourtant déjà confirmé que les professeurs émérites peuvent encadrer de nouvelles thèses. Mais le service juridique de Lyon 2, pourtant d’une efficacité redoutée dans cette affaire, ne le savait peut-être pas ?
Un thème de recherche indésirable ?
Le travail de recherche que souhaitait poursuivre Sophie Perrin en doctorat concerne l’inceste. Ce terrain de recherche serait-il non légitime aux yeux de l’École Doctorale et de la faculté d’anthropologie-sociologie de Lyon II ? Il y aurait-il des tabous scientifiques ?
Notre camarade a essayé avec ténacité, depuis juillet 2010, de faire valoir ses droits à poursuivre ses études et à mener ses recherches sur ce terrain pour le moins inexploré par les sciences humaines. Face à sa volonté, plusieurs professeurs puis l’administration de Lyon II ont déclenché une véritable campagne de stigmatisation à son encontre. Ils sont allés jusqu’à suggérer une demande d’hospitalisation d’office au maire de Lyon début 2011 : est-ce là la seule récompense que l’on peut espérer pour des travaux si novateurs et brillants ?
Il est ignoble d’utiliser le passé de Sophie Perrin, elle-même victime d’inceste, comme base de cette propagande visant à faire croire à l’instabilité et dangerosité de notre camarade, tentant ainsi de psychiatriser un combat, juste et légitime, pour le droit de continuer des recherches scientifiques réellement novatrices, sur un thème laissé impensé jusque là par la plupart des chercheurs.
A Lyon 2, si tu bronches, on te traîne en justice ? Tous ensemble, ne laissons plus faire !
Le 14 Mai prochain, après deux reports successifs dus aux délais induits par l’expertise psychiatrique demandée par le tribunal, notre camarade sera jugée au pénal où elle a été traînée par l’Université Lyon II.
C’est ce jour là qu’aura lieu le dénouement de l’affaire de Sophie. Notre présence au Tribunal est nécessaire pour un procès équitable permettant de faire réellement émerger la vérité !
Protégeons notre droit à l’Éducation et les libertés à Lyon II ! Soutenons Sophie Perrin au tribunal correctionnel, 67 rue Servient, Lyon 3e, le 14 mai !
Premiers signataires : CE (Confédération Etudiante), FSE (Fédération Syndicale Etudiante), JCML (Jeunesse Communiste Marxiste Léniniste) - d’autres organisations, de différentes colorations syndicales et politiques, vont s’ajouter, ce texte étant en cours de discussion en leur sein, selon les dates de prochaines réunions de chacune d’elles d’ici le 14 mai.
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