Mardi 12 mars, le mouvement solidariste [1] Troisième Voie de Serge Ayoub publie un communiqué sur son site Internet :
Il annonce la mort d’un militant membre d’une section du sud-ouest, un certain « Anthony », 20 ans, « lâchement assassiné » par « une quinzaine de militants antifa », « poignardé » dans le dos alors qu’il se baladait tranquillement dans la rue.
Très rapidement, cette « information » est reprise à vitesse grand V sur les réseaux sociaux, Facebook et Twitter.
Avec les efforts d’un bon nombre de militants et sympathisants des différentes chapelles nationalistes, le prénom de la supposée victime, « Anthony » est même hissé au rang des top tendances Twitter, assurant ainsi à ce communiqué une visibilité inespérée.
Alexandre Gabriac, petit leader maximo des Jeunesses Nationalistes, et le GUD Lyon reprennent également en cœur cette « information » sur leur page Facebook respective, « un des leur a été lâchement assassiné par 15 antifas » :
Pourtant, aucun autre article, dépêche ou brève relatant ce drame n’est disponible dans les médiats. Seul existe le communiqué publié sur le site de TV.
C’est cette recherche d’informations sur la véracité de cette annonce tragique qui incitera d’ailleurs un certain Bruno Larebière (un ex-responsable du journal Minute et du Bloc Identitaire) à la démentir :
Quelques heures après, c’est au tour de Troisième Voie, non pas de démentir les faits, mais d’affirmer que finalement « Anthony » n’est pas mort, mais est gravement blessé.
Alexandre Gabriac et le GUD Lyon, trop contents d’avoir un os à ronger, continuent de le partager et reprennent bêtement :
Depuis, Rue89 a publié un article confirmant l’inexistence d’une telle agression recensée par les services de police de la région. Dans cet article Serge Ayoub confirme même qu’il s’agissait en fait d’une simple bagarre sans gravité puisque le Anthony en question "devrait reprendre le boulot demain".
Encore une fois, internet comme grand défouloir
Le GUD Lyon a supprimé la mention de cet événement de sa page Facebook. Mais n’a pas indiqué à ses lecteurs que tout cela était faux. Gabriac, lui, laisse carrément l’info. Il n’est pas à ça près.
Par contre, en diffusant ce qui s’apparente à une rumeur selon laquelle « des racailles d’extrême gauche » ont assassiné ou tenté d’assassiné un des leurs, il n’est pas étonnant de voir les plus naïfs et bas-du-front se monter le bourrichon... avec les conséquences réelles, cette fois-ci, que cela pourraient avoir, au vu de l’attrait pour la violence dont font preuves depuis quelques mois certains jeunes apprentis nazillons lyonnais, le GUD Lyon en tête.
En témoigne la virulence des réactions, les appels à la vengeance et au meurtre suscités par cette intox sur les pages de Bricabrac et du GUD Lyon :
La grande masturbation collective fantasmagorique fonctionne à fond, les esprits s’emballent et s’enflamment derrière les écrans d’ordinateurs. Rien de tel pour unir les « troupes » qu’un peu de dramaturgie et de sensationnalisme.
Le GUD Lyon, bien que sachant parfaitement que l’information est fausse, continue d’exciter ses ouailles :
Si cette anecdote peu nous éclairer sur une chose, c’est bien sur ce qui anime au fond les militants et sympathisants de certains groupuscules fascisants :
- Le goût pour la violence et la violence comme une fin en soi.
- Le néant politique, la suprématie du folklore et de la posture.
- Le goût pour la dramaturgie et les martyrs. Les plus « tradis » doivent même être déçus : avant le 9 mai à Paris il y aurait eu le 12 mars à Lourdes, dommage...
Pauvre Maurras... s’il les lisait...
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