Grève au centre d’accueil « l’Étape » à Valence

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L’Étape est un lieu d’hébergement et d’accompagnement social qui accueille ceux que la bourgeoisie valentinoise et d’ailleurs ne veut pas voir. Il est situé dans le « centre ancien » (novlangue) où habitent les « riverains » des rues piétonnes. Les magasins de luxe ne supportent pas cette présence qui ne sent pas le parfum et qui ne donne pas envie de consommer sans remords. Il faut savoir que dans cette ville, deux pauvres (hères) sont morts écrasés par des voitures cet hiver. [1]

Puis le diaconat protestant « bonne conscience », posséde les deux structures d’accueil, l’une de jour et l’autre plus lourde pour l’accueil personnalisé et de rencontre entre les éducs et les bénévoles.
La DDASS, financeur de l’asso, a décidé de restreindre l’équipe, elle qui « coûte trop cher ».

L’ensemble de la maison a décidé la grève le vendredi 13 avril 2007.

Vendredi 13 Avril 2007, le personnel de l’Étape est en grève pour protester contre les licenciements.

« Au moment où est mise en place la circulaire Vautrin pour la stabilisation des personnes SDF (...) Nous dénonçons la logique du moindre coût, qui veut nous contraindre à recourir au bénévolat et aux contrats aidés, pour accompagner les personnes en grande précarité. »
« Vous coûtez trop cher », nous dit la DDASS...

Les salariéEs de l’Etape, centre d’hébergement et de réinsertion sociale de Valence, sont en grève depuis vendredi matin. Ils luttent ainsi contre une prochaine restructuration (en langage clair, des licenciements ).
L’alibi donné pour ces licenciements est le déficit de l’association. A l’heure actuellle, les structures éducatives et sociales doivent être rentables. Le bilan « c’est 5 à 7 licenciements », dit une éducatrice.

Alors que le Dauphiné Libéré ne renforce que le discours misérabiliste en citant différents protagonistes, évitons volontairement les phrases qui justifient le caritatif. Ce qui se passe à l’Étape n’a rien à voir avec le larmoyant et le caritatif. La bataille pour le maintien de l’Étape, c’est un enjeu éducatif innovant et un rapport au social différent de celui utilisé dans le département :
- Les personnes accueillies à l’Étape font l’apprentissage de ce que veut dire habiter. Ils ont la possibilité de poser leurs affaires et pas seulement de dormir et de repartir.
- C’est toute une réflexion dans laquelle sont engagéEs les éducateurs, éducatrices et les bénévoles. Il faut signaler que la qualité de cette structure tient dans l’alliance entre les bénévoles et les salariéEs.

En conclusion provisoire :
les salariéEs ont dénoncé cette « logique du moindre coût » qui veut les contraindre à recourir au bénévolat et aux contrats aidés, pour accompagner les personnes accueilliEs.

Sous un aspect documenté, le journaliste du Dauphiné Libéré doit revoir sa copie. Ce triste sire écrit dans un langage de manager d’entreprise et ne dénonce à aucun moment le mensonge du « déficit ».

Il est urgent de soutenir le travail de recherche qui a rendu cette structure sociale originale.
Un exemple innovant, que l’Etat veut faire plier et transformer en travail social conforme. Un comité de soutien est en train de se constituer. Au cours de la nuit de vendredi à samedi nous avons soutenu le campement.

La CGT, l’Asti et le PCF, présents sur les lieux, soutiennent la grève et le campement. Une réunion en assemblée générale doit avoir lieu lundi pour statuer sur la suite des actions ; l’idée est de faire un comité de soutien ; mais la décision appartient à l’assemblée générale.
Ce matin une anarchiste présente au rassemblement d’hier a distribué un tract, « Nous n’irons pas voter » avec le texte « L’électeur ce criminel » de Libertad, sur le marché du centre ville, au milieu de la foire électorale.

Le tract suivant intitulé « Nous n’avons pas peur des ruines » a été distribué au rassemblement de soutien le 13 avril, pour amener un cadeau aux grévistes et aux personnes accueillies à l’Étape qui sont mobilisées derrière les accueillantEs. En voici le texte :

Nous n’avons pas peur des ruines

« Le métier d’officier basé sur l’abolition de toute individualité, un métier qui consiste surtout à punir ceux qui sont au dessus. Étrange vocation pour les hommes libres » - Alphonse Allais.

Le 22 septembre 2004 , un projet de loi soutenant la création d’un service civil qui a pour but "la mise en oeuvre d’un service civil obligatoire, de l’idée de fraternité et de solidarité, ou de rétablir un équilibre entre les droits et les devoirs constituant la citoyenneté", déclarent les promoteurs du projet.

L’existence de cette proposition de loi reste importante. La loi de 2004 parle clairement de "formation militaire", de "pouvoir mobiliser toutes les énergies du pays en cas d’agression extérieure".
La gauche officielle donne le ton avec le titre de son projet en prétendant ; "établir un lien de civisme et d’échange entre l’individu et la société". L’idée serait de "favoriser un brassage social" et de permettre "aux jeunes des quartiers défavorisés de connaître un autre environnement. »

Il s’agirait donc, pendant six mois, de sortir un jeune de sa banlieue pour lui apprendre à (...) « échappant à la période de BA validée, à la zone et au chômage, en espérant que cette expérience aura calmé sa haine » et qu’il arrêtera de brûler des bagnoles. L’idée avancée par le Parti Socialiste a du moins le mérite de ne pas parler, ni de proposer une préparation militaire, ni de pourvoir aux besoins en recrues de l’armée. Cependant la candidate de ce même parti étant profondément militariste et imaginant, par ailleurs, de faire encadrer les délinquants par des soldats, il serait idiot de ne pas s’inquiéter.
Ah, la nostalgie des armées de Valmy pour défendre la patrie en danger !

Enfin, en quoi consisteraient donc les occupations de ce qu’il faut bien nommer les « APPELÉ-E-S » ? Il s’agit bien en fait de faire travailler gratuitement les jeunes Français à des missions d’utilité sociale : aide aux handicapés, aux personnes âgées, soutien aux exclus (c’est là où le « jeune défavorisé » va être utile), etc. Le hic, c’est que tous ces exemples représentent déjà une part du marché de l’emploi en développement et qu’ils permettent à des personnes d’en vivre. Est-ce vraiment d’utilité sociale de mettre en concurrence des travailleurs et des bénévoles ?
Dans les services proposés, il est fait mention de ceux de la sécurité (nous y voilà...) à savoir la police, les pompiers et la gendarmerie, donc l’armée. Le PS parle de sanctions aux récalcitrants. Les forces de l’ordre seront-elles amenées à les arrêter ?

Ces propositions, en dehors d’être démagogiques, prouvent leur stupidité.
Une fois de plus, dans une société de plus en plus sécuritaire, la tentation de la discipline au pas cadencé, de l’embrigadement de la jeunesse, répand son ombre inquiétante.

Quand à nous, pacifistes intégraux, travaillant toujours à la construction d’une société nouvelle, nous réaffirmons notre esprit d’insoumission.

Texte écrit à partir du journal de l’Union des Pacifistes

Cette information a été donnée par Le Laboratoire de Valence.

P.-S.

La dizaine de salariéEs de ce centre d’accueil et d’hébergement des sans-abri sont en grève pour protester contre le projet de réorganisation du centre exigé par la DDASS. Ils craignent plusieurs licenciements et se sont rassemblés en protestation sur la place du Champ de Mars de Valence à 16h, avant l’assemblée générale de l’association qui a eu lieu le soir-même.

Lors de cette réunion, l’avis des salariés et des personnes accueillies n’a pas été pris en compte puisque la proposition du conseil d’administration de fusionner avec le diaconat protestant a été entérinée. C’est ainsi que 5 salariés éducs vont être licenciés. Le Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale l’Étape ne pourra plus prendre le temps nécessaire à l’accueil et sa mission d’accompagnement social ne pourra plus s’effectuer. Sur les 45 actuellement, ce seront seulement 20 personnes qui pourront désormais être hébergées...

Pour apporter votre soutien à l’équipe de l’Étape :

CHRS L’ETAPE
4, Rue Saint-Didier - 26000 VALENCE
Téléphone : 04 75 56 08 92

Notes

[1En effet, pour l’un des deux, Roland, 60 ans, qui dormait sous un tas de cartons, a été écrasé par un camion-poubelle dans une ruelle de Valence le 20 janvier 2007.

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