Dans le Progrès de ce dimanche 19 février, un article relate :
Le canular qu’ont vécu [les habitants du 1er] restera dans les annales du mauvais goût. [...]
un courrier, à l’entête de la mairie centrale a été placardé sur les portes de plusieurs immeubles du 1er arrondissement. Il annonçait que les habitants (…) pouvaient, ce samedi, à 14 h 15, utiliser le petit train rouge des Pentes de la Croix-Rousse, de Lyon City Tram, gratuitement. [...]
Malheureusement, tout ceci n’est qu’un canular.
Lyon City Tram – samedi 18 février 2017 – image facebook Passion Sytral
Le Progrès ne peut en effet que regretter que l’entreprise privée Lyon City Tour – implantée à la croix-rousse sans concertation citoyenne aucune – ne propose pas aux habitants de profiter du petit train, vu le tarif prohibitif de la visite (9€).
Là-dessus, tout le monde semble d’accord. Les habitants bernés et les représentants de Lyon City Tour présents sur place samedi ont finalement salué l’initiative avant de discuter de la possibilité d’un tarif réduit ou gratuit.
Mais pourquoi alors le Progrès qualifie-t-il cette opération à la fois “d’aubaine” et de “mauvais goût” ?
C’est que le journal en est la première victime et il ne s’en vante pas.
Mais pas tant victime de la supercherie que de son propre manque d’intégrité.
La veille, samedi, la fausse invitation était en effet reproduite dans le Progrès.
Le Progrès – samedi 18 février 2017
Le journaliste avait simplement recopié cette invitation trouvée sur un mur. Par paresse, il n’avait pas jugé bon de vérifier la véracité de l’information, ce qui aurait permis de rapidement déceler la supercherie.
De fait, l’invitation circulait déjà au sein de la mairie centrale et de l’entreprise Lyon City Tour et tout ce petit monde s’était déjà rendu compte du canular.
Tant pis pour le devoir de vérification et de réserve des journalistes [1].
Dans l’article du lendemain, comme pour se dédouaner, le journaliste se livre à un bel exercice d’altération de la vérité :
« Jeudi 16 février, l’élu en charge du Conseil des Aînés nous a lu la lettre au cours de notre réunion », confie l’un des participants, présent également ce samedi pour profiter de l’aubaine
Le journaliste s’est laissé berner, mais il semble reporter sa part de responsabilité sur la mairie, qui serait elle aussi tombée dans le panneau ?
En fait, le conseil des Aînés s’était bien réuni dans la semaine, en présence notamment d’un commissaire de police, afin de débattre autour du thème... des arnaques. Le hasard fait bien les choses et l’invitation au tram gratuit avait circulé en fin de réunion, faisant alors l’objet d’une bonne tranche de rigolade.
On comprend que le journaliste soit furieux de s’être laissé berner.
Ses deux articles mettent en évidence son manque d’éthique. Non content de diffuser de fausses informations, le journaliste ne s’en excuse pas.
Et tant pis pour le devoir de rectification [1]
Quand on observe que les autres médias régionaux (LyonMag, MLyon...) se contentent de reprendre les articles du Progrès et d’extrapoler dessus, on se dit qu’on n’a pas fini de lire des salades.
Mais au final, cette blague de mauvais goût aura surtout fait monter la moutarde au nez du journaliste du Progrès.
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