Les 25, 26, 27 Avril, à l’Atelier : portraits, histoires et combats de Sans papiers à Lyon

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Projections de documentaires à l’Atelier (91, rue Montesquieu Lyon 7e) par les Inattendus. Entrée libre.

Vendredi 25 Avril

  • 19h : Vernissage de l’exposition “L’Etranger” d’Edouard Beau

Exposition de photographies d’Edouard Beau : "L’Etranger" visible pendant les trois jours

« L’absurdité est surtout le divorce de l’homme et du monde. ». Albert Camus

« Ce reportage photographique a été réalisé à Lyon en 2007, pendant la campagne présidentielle. L’étranger est stigmatisé et dénoncé par l’Etat Français. Ministère de l’immigration et drapeau français dans chaque salon. Telles sont les propositions des politiques pour retrouver un semblant d’identité nationale. Des salles de la préfecture aux ruelles de la Guillotière, l’écart est grand entre les discours et les pratiques. Rafles, contrôles, traques et surveillances s’intensifient de jour en jour.

Grâce aux réseaux de soutien aux sans papiers et aux citoyens qui s’engagent pour défendre les droits élémentaires des étrangers, nous avons pu partager des instants de vie, écouter les histoires de ces hommes et ces femmes de l’ombre, ces "sans visages" dont l’Etat français bafoue sans relâche la moindre parcelle de dignité. » Edouard Beau

  • 20h : Projections + débat avec les réalisateurs

- France 2007 de Gee-Jung Jun
(Ateliers Film flamme - S.A.C.R.E./ 2007 / 19’)

Des corps, des visages, des regards, des lieux de vie. La caméra n’est pas porteuse de jugement, elle établit dans la simplicité du premier contact une relation de connivence instinctive. Il n’y a pas de victimes, pas de cause à défendre. Cela se passe en France, en 2007, dans un bidonville de Lyon, habité de Roumains, de Tziganes, oubliés de la société, sans papiers, sans droits, qu’en d’autres contrées on appellerait des intouchables. La force du film est de laisser s’épanouir dans la splendeur de ses images l’évidence du bonheur, quand le consensus ambiant rumine la langue asséchée du misérabilisme. Dans ce parti pris de la vie, le geste est éminemment politique. Eloquence du cinéma muet.

- RESF : Un réseau de résistances film 4 de Agathe Dreyfus, Christine Gabory et Ivora Cusack
(Collectif 360° et même plus / 2006 / 13’)

Le dimanche 10 décembre 2006, une marche silencieuse à la mémoire de Kazim Kustul est organisée à la porte d’Aix, à Marseille, jusqu’au centre de rétention du Canet. Le 1er décembre ce jeune homme turc de 22 ans avait été retrouvé mort dans sa "chambre", au centre de rétention administrative à Marseille. Extrait d’une série de cinq films documentaires d’actualités autour du RESF 13 et de différentes actions ou initiatives : mobilisations anti-expulsions, parrainages... Ces films d’actualités, entre documentaire et reportage, s’attachent à rendre compte d’événements ou de phénomènes sommairement ou peu relayés par les médias dominants.

- Vivre ici de Jérémy Gravayat & Edouard Beau
(Les inattendus / 2008 / 56’)

« Je suis arrivé ici. Je ne connaissais personne. J’avais soixante euros dans ma poche. On m’a dit : il faut te débrouiller. Je n’ai pas de papiers. Pas de logement. Pas de travail. Ici tu n’es rien. J’avais l’illusion que je serai respecté. Comme un citoyen. Mais non. Je n’ai que des devoirs. Et aucun droit. Je me sens comme un criminel. Je ne comprends pas pourquoi la France me dit, du jour au lendemain : lève toi. Rentre chez toi. Je voudrais juste pouvoir vivre. Vivre ici. »

« En 2007, nous avons arpenté les rues, les hôtels, les foyers et les squats de l’agglomération lyonnaise. Nous avons recueilli leurs paroles, leurs histoires. Ce film est constitué de douze d’entre elles. »


Samedi 26 Avril

  • 20h : Projections + débat avec les deux réalisatrices

- Yu de Manon Ott
(2007 / 20’)

Yu, une jeune fille d’origine birmane, a fui son pays en espérant se construire une vie meilleure à l’étranger. Dans une lettre, elle annonce à ses parents qu’elle compte demander l’asile en France. Attentes, incertitudes et rêves se mêlent alors, entre hier et "bientôt"...

- La vie de château de Frédérique Devillez
(Production Sciapode /2007 / 52’)

Au "Petit Château", des demandeurs d’asile du monde entier comblent le temps en attendant de savoir si leur demande sera acceptée. Mais le nom du lieu invite au conte, et peu à peu, le château se peuple d’une princesse qui crache des serpents, d’un roi magnanime, de fantômes hantant les couloirs... La parole de ces hommes en attente s’éloigne de la complainte et du discours ressassé par les médias, pour s’engouffrer dans le domaine de l’imaginaire, de l’utopie, du mythe et du désir.


Dimanche 27 Avril

  • 20h : Projections + débat avec les réalisateurs

- RESF : Un réseau de résistances film 5 de Agathe Dreyfus, Christine Gabory et Ivora Cusack
(Collectif 360° et même plus / 2006 / 25’)

Le 28 février 2007, Sedat Tastan, 19 ans, d’origine kurde vivant à Marseille sans papiers, est placé au centre de rétention administrative (CRA) du Canet. Il entame une grève de la faim. Le jeudi 15 mars, le RESF 13 apprend qu’il doit être expulsé le lendemain alors qu’une première tentative d’expulsion a été mise en échec quelques jours plus tôt. Un rendez-vous est fixé le soir même devant le CRA. Extrait d’une série de cinq films documentaires d’actualités autour du RESF 13.

- Université terre d’asile de Franck Wolff & Brice Kartmann (Collectif Sans Canal Fixe / 2007 / 94’)

A la fin de l’hiver 2005, 9 familles de demandeurs d’asile sont expulsées des foyers qui les hébergent. Sans autre solution de logement, elles s’installent avec le concours et le soutien de militants dans une salle de l’université de Tours. Envisagée d’abord comme un moyen de pression auprès des autorités, cette occupation va durer plus longtemps que prévu. En attente d’une solution pour ces familles, au rythme des assemblées générales, des menaces d’évacuation policière et des négociations avec les différents représentants du pouvoir, chacun fera alors l’apprentissage du mot "politique".

SANS PAPIERS

Portraits, histoires et combats

- Projections documentaires -

Expo « l’Étranger »

Les vendredi 25, samedi 26 et dimanche 27 Avril 2008, à 20h

A l’Atelier
91, rue Montesquieu Lyon 7e
(métro Saxe Gambetta)

- entrée libre -

Renseignements : Les Inattendus

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  • Le 18 avril 2008 à 23:55

    Hello,

    La situation des sans-papiers et la traque qu’ils subissent est absolument scandaleuse sur le plan humain. Elle résulte d’une politique française d’immigration particulièrement sévère. Celle-ci est elle-même le fruit de l’émergence sur la scène politique de la problématique de l’immigration agitée par l’extrême droite pendant plus de vingt ans en France et qui a contaminé l’ensemble des acteurs politiques hexagonaux. Cela a donné le 21 avril 2002 puis finalement cinq ans plus tard la récupération et l’application des idées du FN par une droite de gouvernement plus présentable - quoique - en l’occurrence Sarko& co.

    Cependant, il y a cette info qui m’a interpellée :

    http://www.educationsansfrontieres.org/?article12840

    Des patrons souhaiteraient s’organiser afin de régulariser leurs employés. À l’instar des collectifs de sans papiers, ces patrons font-ils cela par générosité ou idéal ? Non. Ils le font par intérêt. Déjà le fameux rapport du très libéral Attali sur la « Libération de la croissance » (sic) proposait d’augmenter les flux migratoires en France. Dans d’autres pays comme l’Italie de Berlusconi des vagues de régularisation ont eu lieu. Le Royaume-Uni se montre très libéral à l’égard de l’immigration, même si beaucoup de travailleurs sont là bas clandestins - cf. le dernier film de Ken Loach. Avec papiers ou pas l’exploitation continuera. Les patrons se foutent de savoir si leur employés sont en règles ou non. Ce qu’ils veulent, c’est de la main d’œuvre corvéable pour des tafs que plus personnes ne veut faire - hôtellerie, restauration, nettoyage, bâtiment etc. À partir du moment où l’État exige que les patrons vérifient la régularité de la situation de leurs employés, l’activité de leurs entreprises se trouve entravée.

    Mais il est bien rare que le droit dans un État libéral aille à l’encontre des intérêts capitalistes surtout vu le gouvernement actuel qui jamais n’a été aussi proche du patronat. De la même manière que les capitaux, biens et services doivent circuler librement, la logique libérale veut que la main d’œuvre puisse en faire de même : l’État a donc tout intérêt un jour ou l’autre à valider ceci de manière légale. À terme donc, lorsque le rapport de force pro/anti-immigration dans l’opinion aura changée, la régularisation des sans-papiers devrait se faire. Bien sûr elle ne se fera pas sur les bases d’une solidarité entre travailleurs ou d’une abolition des États et frontières mais au nom de l’intérêt bien compris de l’État et de son associé le capital et dans le sens d’une toujours plus grande marchandisation de l’être humain. L’histoire de l’immigration montre que l’accueil de celle-ci a toujours fluctuée en fonction des besoins de l’économie et de la situation politique.

    Il est dans l’intérêt des patrons de pouvoir bénéficier d’une main-d’œuvre fluide. Si cela peut se faire en plus en toute légalité - avec des travailleurs immigrés bénéficiant de papiers et d’un minimum de droits - alors ce sera tout bénéf. pour les patrons et le gouvernement. Sans doute en sortant de la clandestinité le travailleur immigré gagnera des droits et un statut mais en aucun cas le capitalisme et l’État n’auront été combattu. Au contraire, ils auront été confortés dans leur logique. En d’autres termes, le droit aura avancé… mais le marché aussi.

    Merci de ne pas censurer ce post informatif et réflexif mais peut-être un peu politiquement incorrect ici…

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