Le nombre spectaculaire d’arrestations, de flics pour encadrer les manifestations, l’extrême tension dans la rue, les blocages de lycées, tout ça nous rappelle le mouvement contre le CPE. La stratégie gouvernementale semble être la même : faire la blinde d’arrestations pour briser le mouvement, instiller un sentiment de peur chez ceux et celles qui luttent. Face à ça, la solidarité, en manif et au delà, peut devenir une arme.
En deux jours (jeudi et vendredi), la préfecture du Rhône annonce avoir arrêté 57 personnes pendant les manifestations lycéennes. La Caisse de solidarité n’a réussi à recueillir les noms que de 14 de ces personnes pour organiser du soutien. Il faut donc plus que jamais ne pas hésiter à faire tourner le numéro de téléphone et le mail. Sans nouvelles des arrêtés, ils se retrouveront seul face au tribunal, aux amendes, à des TIG, à la taule.
Pour l’instant, nous savons que deux personnes qui étaient en garde-à-vue se retrouvent face au JLD (Juge des Libertés et de la Détention) ce samedi matin, pour savoir si elles sont transférées en prison dans l’attente de leur procès en comparution immédiate (vraisemblablement lundi). Aujourd’hui se tiennent également des comparutions immédiates, au TGI rue Servient.
Il est très important que les personnes qui sortent de garde-à-vue nous appellent aussi, pour que nous sachions qui reste encore à l’intérieur, et pour voir comment répondre aux convocations souvent distribuées à ceux qui sortent de GAV.
Ce que vous pouvez faire. Si vous avez un proche arrêté, commencez à réunir les "garanties de représentation", ces pièces qui donnent une bonne image de l’accusé.e devant le juge :
statut social (certificat de scolarité, contrat de travail, d’apprentissage, etc...)
lettres de recommandation sur la personnalité de l’accusé (profs, employeurs, associations...)
attestation de domiciliation (bail, factures, ou quelqu’un qui certifie qu’il héberge l’accusé.e)
Ces pièces permettent d’éviter le placement en détention provisoire dans l’attente d’une comparution immédiate. Nous conseillons de refuser la comparution immédiate (c’est-à-dire demander le report de celle-ci). D’abord parce qu’elle est une justice d’abattage, faite pour condamner les gens très vite, ensuite parce que dans un contexte social tendu, sans avoir le temps de préparer une bonne défense, les magistrats risquent de condamner sévèrement toutes les personnes qu’ils voient défiler devant eux.
La Caisse de solidarité c’est quoi ?
Se retrouver avec les flics sur le dos, menotté, la gueule par terre, en garde à vue, puis finalement au tribunal avec une bonne amende ou quelques mois de prison , ça peut arriver à tout le monde pour peu de s’être retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment... Avec la tension sociale liée au mouvement contre la réforme des retraites, le moindre écart suffit et il en faut peu pour se faire arrêter. Déjà, les premières condamnations tombent : à Meaux et à Dijon, deux jeunes ont ramassé un mois ferme pour jets de projectiles.
Face à cela, généralement, il faut se démerder tout seul : trouver un avocat, élaborer une défense, payer des frais de justice, cantiner en prison. Parfois on est soutenu par la famille, par des amis, par un syndicat. Parfois non, en tout cas ce n’est pas suffisant.
Face à la répression, à la police, à la justice, il devient nécessaire de s’organiser. S’organiser sur du long terme pour trouver de la thune et la mettre en commun, pour payer des frais de justice, pour trouver des avocats compétents qui s’occupent de ces affaires. S’organiser ce n’est pas « aider les autres qui en auraient besoin », c’est se retrouver à partir de ce qu’on vit, se tenir concrètement et faire face ensemble.
Pour des témoignages, informations :
06-43-08-50-32
caissedesolidarite (Arobase) riseup.net
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