Europol est depuis 1999 l’agence européenne de police criminelle intergouvernementale qui facilite l’échange de renseignements entre polices nationales en matière de stupéfiants, de terrorisme, de criminalité internationale et de pédophilie au sein de l’Union européenne. On peut lire sur son site : Europol uses its unique information capabilities and the expertise of over 700 personnel to identify and track the most dangerous criminal and terrorist networks in Europe.
Les 24 et 25 avril à la Haye, dans cet objectif de chercher et identifier les plus dangereux réseaux criminels et terroristes européens, Europol organise une conférence européenne de coopération sur le thème de « l’anarchisme ».
Au menu ? les anarchistes européens, la Fédération Anarchiste Informelle, mais surtout, les opposant-e-s au TAV Lyon-Turin et participant-e-s aux camps No Border.
L’information a d’abord été signalée en Allemagne où une manifestation est organisée en direction des bureaux de la police, le BKA de Berlin Treptow. La traduction de leur texte est disponible sur le site consacré à la surveillance de la police en Europe, Euro-Police, Monitoring police in Europe.
Une traduction partielle de ce texte est publiée sur Cette Semaine :
Que l’agence de police européenne poursuive les activistes environnementaux et ceux qui défendent les droits des animaux était connu. Aujourd’hui se sont surtout les mouvements de gauche transfrontaliers, les “euro-anarchistes” et les activistes antiracistes et autres qui sont pris en ligne de mire.
Une conférence Europol se tiendra sur les mouvements anarchistes au sein de l’union Européenne, en assimilant, dans le seul but d’étendre les pouvoirs des autorités, ces militants et les expéditeurs de bombes par courrier (repérés en 2003 en Italie sous le sigles FAI et qui seront l’objet de l’ouverture des débats) .
Ce ne sont pas seulement les forces de police de l’Europe qui s’organisent contre les mouvements de gauche : le service secret européen, connu comme le « centre de situation conjoint » (SitCen) se consacre comme Europol au phénomène
« Anarchiste ».
En octobre, le service avait créé une « évaluation de situation » pour recevoir des renseignements des services secrets des Etats membres.
L’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution a également contribué « à la demande d’intervention ».Cette information vient d’un porte-parole du service de Police de l’Union européenne lors d’une réunion du groupe de travail « Terrorisme ».
La conférence étudiera tous types d’actions contre les infrastructures ferroviaires ainsi que les réseaux « No border ».
Par infrastructures ferroviaires, ils entendent tout ce qui va des actions en Allemagne : révoltes face au grands travaux d’infrastructures ferroviaires à Stuttgart ( le projet « Stuttgard 21 ») jusqu’aux revendications et actions des No TAV (Treno Alta Velocità) entre Turin et Lyon.
Mais le champ de cette conférence remontera également jusqu’aux divers rassemblements et camps no-Border.
En s’intéressant par exemple de nouveau aux évènements de septembre 2010 à Bruxelles ou à tout autre type de manifestation ou contre-sommet ayant été reconnu comme appartenant à un mouvement général affilié par Europol sous le terme générique d’Euro-Anarchisme.
Ce terme s’étendant par extension à tous les mouvements de gauche transfrontaliers pointés comme partie prenante ou proches de cette « mouvance ».
Afin de conforter nos sociétés sécuritaires et conservatrices tous les protestataires seront alors qualifiés de « terroristes ». Alors que l’on voit bien souvent, que c’est la police qui, par ses agissements, met des vies en danger comme ce fut le cas dernièrement pour Luca dans la vallée de Susa en Italie
Les policiers belges rapporteront de leur côté, comment ils ont, lors du contre-sommet à Bruxelles bloqué les passages aux frontières, arrêtés et dressé la liste de « 96 anarchistes » (dont on a su plus tard qu’ils étaient en possession de publications interdites et que leur arrestation était principalement due à leur « convictions anarchistes »).
Toutes les polices et services de renseignement d’Europe sont actuellement en pleine et minutieuse préparation, travaillant la mise à jour de leurs fiches et de leurs infos afin de recouper leurs données et rendre « encore plus efficace » la coopération internationale contre ce qu’ils qualifient de « terrorisme ».
Les polices et services de renseignement de chaque pays participant ajouteront à ce maillage un des bouts de la grande toile anarchiste européenne.....
Concernant la préparation de ces journées vous trouverez ici un document émanant du Conseil de l’Union Européenne :
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