Plus de nouveaux prisonniers !

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Si le mouvement de soutien aux inculpés du mouvement anti-CPE sur Lyon s’est bien déroulé, malgré un nombre encore faible de personnes, il est évident qu’empêcher, collectivement et de manière solidaire, ces arrestations arbitraires, est le meilleur parti à prendre.

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Arrestation, avec les coups gratuits qui l’accompagnent

L’impact sonore des tonfas sur le corps, le défoulement des gardiens d’un ordre et d’une sécurité très largement discutables dans leurs motifs, ne laisse personne indifférent. Lors d’une action policière, deux camps s’affrontent, même dans le vocable. Ce qu’une partie considère comme une intervention musclée s’apparente à un passage à tabac bien en règle. Ce que certains appellent une charge est pour d’autres un défoulement de haine et de violence aveugles. Ce que certains appellent une arrestation, se nomme abus de pouvoir pour les autres. Ce que certains appellent raisonner quelqu’un, nous l’appellerons simplement violence policière. Connaissant les verdicts des jugements impliquant les forces de police, il apparaît clairement que ne pas tomber entre leurs mains reste le meilleur moyen d’éviter le pire.

Je cours, tu cours, nous courons

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Sans brassards et par les cheveux. Le respect de la loi ne s’applique pas à tout le monde

Or pour cela, l’individu, notre petite personne, doit pouvoir se laisser de côté pour rentrer dans l’action collective. Et pour cela, plutôt que de courir, chacun de son côté, peut-être serait-il souhaitable de s’unir, par groupes d’une dizaine de personnes, et ce dès que quelqu’un se fait surprendre. Cette stratégie a déjà été appliquée, dans de nombreux cas. Elle est même appliquée par les CRS eux-mêmes, qui ne laissent jamais - ou du moins rarement - l’un des leurs derrière. Ne sommes-nous donc que la réplique des individualistes que nous dénonçons pour laisser en pâture aux matraques des camarades de lutte ?
Ne vaut-on pas mieux que cela ? Si le terme solidarité doit avoir un sens fort, c’est dans ces moments qu’il doit justement ouvrir vers une action qui portera ses fruits de manière immédiate.

Il y a toujours deux manières de donner : choisissons la bonne

La notion de don, particulièrement celle de soi, a ici son importance. Donner lorsque le déficit créé par ce don n’est pas préjudiciable, n’a qu’une portée d’un ordre symbolique. Toutefois, dans la situation qui nous occupe présentement, le don va bien au-delà : il s’agit de miser sa liberté pour celle d’un autre. Franchir ce pas revient à faire un don qui nous coûte, un don qui digne d’être nommé comme tel. Prêcher des valeurs libertaires, communautaires ou solidaires, c’est aussi mettre en avant la notion de sacrifice de l’individu comme étant au centre de la sphère sociale pour le placer dans un rôle moteur de la collectivité, comme force aggrégée. Et pour cela, le don de la sécurité individuelle (sarkozisme) au profit d’une sécurité collective est de mise. La mise en action de ce principe est évidemment bien à propos en cette période de lutte, mais n’est qu’une exception quand elle devrait être une règle.

La peur, principe de l’individualisme

Quid des circonstances, pourra-t-on m’objecter. Effectivement, la peur règne sur les champs de bataille urbains. Mais gardons à l’esprit que les deux camps partagent ce sentiment. En outre, les élections de 2002, de même que certaines productions (comme le documentaire sur Fox télévision) on largement démontré que la peur engageait les individus à se replier sur eux-mêmes, et non à s’unir. Or cette union est ce que nous revendiquons au quotidien dans nos luttes respectives. Luttons, lors des actions où la police intervient, contre ce sentiment et exposons la pratique de nos convictions. Ainsi, le bruit des matraques ne résonnera plus sur le corps de nos camarades, et la lutte se poursuivra avec ces derniers à nos côtés. Dans le pire des cas, sachons nous mobiliser pour soutenir ceux que nous n’avons pu garder auprès de nous, comme cela s’est fait lors de l’action péage gratuit ou à Lannion où, sous la pression des manifestants, des camarades incarcérés après les manifestations on été libérés. Ce n’est qu’en rangs serrés que nous avançerons, et que la lutte continuera.

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Le noir de l’avenir

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