Retour sur le procès d’un des agresseurs de Toto

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Provocations fascistes, éloge du nationalisme, déni du caractère politique de l’agression, matraquage policier...

Voici les quelques mots qui pourraient résumer cet après-midi tendu au Tribunal de Grande Instance de Lyon.

Une trentaine de personnes étaient venus soutenir notre camarade Toto pour le procès d’un de ses agresseurs, et occuper la totalité des places assises de la salle.
Pour rappel, l’accusé n’est autre que Jonathan Colombet, lieutenant d’Alexandre Gabriac et trésorier des Jeunesses Nationalistes, mouvement pétainiste, antisémite et homophobe.
De l’autre côté, forcés de rester debout, les soutiens de l’agresseur : Gabriac en tête accompagné de ses fidèles gardes du corps et d’une dizaine de personnes dont Laura Lussaud et des néo-nazis de Gerland venus au départ pour une autre affaire (notamment deux personnes impliqués dans l’agression de Villeurbanne).

Très vite la tension est monté d’un cran avant l’affaire qui nous intéressait, les forces de l’ordre ont investit la salle, et le juge demanda la sortie de toute les personnes debout : provocations à l’extérieur de la salle, puis finalement réintégration de tout le monde suite à la demande de l’avocat de la défense.
Celui-ci, dénommé Pierre-Marie Bonneau n’est pas inconnu du milieu nationaliste radical comme en témoigne ces deux photos et son discours, faisant du nationalisme une doctrine porteur d’un projet de société futur, voire l’avenir de la France sans que le juge ne le remette à sa place...

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Dans l’ordre de gauche à droite Bonneau (veste beige, polo JN noir), Gabriac, Benedetti au garde-à-vous à une réception de la Phalange fin novembre 2012.

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Une dernière photo pour la route avec quelques saluts fascistes. Une partie des JN Toulouse avec quelques militants du Bloc Identitaire et leurs amis plus ou moins de la région. Notamment, Pierre Marie-Bonneau en pull beige…

Malgré le fait que Toto ait formellement reconnu son agresseur, sa parole fut sans cesse remise en cause, l’avocat fasciste allant même jusqu’à nier celle-ci et justifiant les blessures par une simple chute.

Mais l’attitude la plus choquante fut celle du Ministère public qui balaya d’un revers de la main le caractère politique de l’agression : mettant l’extrême-gauche et l’extrême-droite sur le même plan, niant la concordance avec l’idéologie de l’agresseur, oubliant le fait qu’il était à un concert néo-nazi quelques heures avant de passer à l’acte : il a demandé un mois avec sursis et 150 euros d’amende, abandonnant le caractère prémédité de l’agression et l’état de vulnérabilité de Toto !

Tout le monde fut obligé de sortir de la salle avant le délibéré et la tension monta d’un cran avec les soutiens de Colombet (notamment les hools du stade) : une heure plus tard et après de multiples provocations, ceux-ci retournèrent à l’intérieur pour finalement apprendre que le délibéré ne serait annoncé que le 2 janvier à 14h.

Mais ce n’est pas tout. Raccompagnant Toto, son avocate et les soutiens vers la Place Guichard, les forces de l’ordre laissèrent tranquillement sortir les amateurs de saluts nazis qui se précipitèrent sur le groupe : comme d’habitude, les policiers, qui avaient déjà bien plaisanté avec eux tout l’après-midi, tournèrent le dos aux fascistes et firent reculer notre groupe matraque télescopique et tonfa à la main.

Gabriac et ses sbires firent le tour de la rue pour nous coincer, une ligne tenta de se mettre en place afin de protéger tout le monde et là une partie du groupe fut matraqué sans raisons par les forces de l’ordre dont certains semblaient très proche du milieu hooligan lyonnais.

Voilà où nous en sommes à Lyon !
Des fascistes paradant devant l’œil bienveillant des forces de l’ordre ; un procureur de la République niant totalement le climat lyonnais depuis 3-4 ans.
Il ne manque plus qu’une relaxe de l’accusé pour démontrer qu’être fasciste à Lyon est une circonstance atténuante et légitimer de futures agressions.

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