Ce jeudi 22 mars se déroulera un nouveau round du combat qui oppose notre camarade Sophie P. à l’université Lyon 2. Cette fois, c’est notre camarade qui est à l’attaque au Tribunal Administratif de Lyon pour contester son interdiction de présence sur nos campus.
La présidence de l’université bafoue les libertés démocratiques élémentaires en interdisant à Sophie d’étudier et de circuler sur notre campus depuis novembre 2010 ! pour avoir osé contester les décisions arbitraires de la commission et de l’école doctorale qui ne l’ont pas retenue pour poursuivre sa thèse alors même qu’elle avait obtenu 18/20 à son mémoire.
Ce qui est en jeu ici est la possibilité pour l’université d’éliminer du campus des éléments subversifs à discrétion, et ainsi faire taire toute opposition à sa vision de la "gestion" de l’université. La question ici est bien de savoir s’il est possible pour une présidence d’université de choisir qui sera utile ou non à la production et à la transmission de savoir. La FSE refuse catégoriquement que la présidence dispose de ce pouvoir et soutient donc Sophie P dans sa lutte pour son libre accès à nos campus.
Nous défendons le droit pour toutes et tous d’étudier à l’université, de ce fait, nous dénonçons le mandarinat y régnant. "L’institution universitaire" - derrière ses discours méritocratiques justifiant la sélection sociale - conditionne en réalité l’accès aux études supérieures - et plus particulièrement en thèse - aux copinages et à la cooptation.
Notre camarade ayant légitimement refusé de se soumettre à ce système fait de servilité et d’injustice sociale a été exclue des procédures d’accès au contrat doctoral.
Laisser à la présidence le droit d’écarter de l’université des étudiant-e-s qui contestent la situation qui leur est faite par l’université est se lancer sur une pente bien dangereuse et néfaste. Nous ne voulons pas d’une université qui écarte de son chemin celles et ceux qui ne se laissent pas faire et qui décident de prendre leur vie en main.
Quand une étudiante ose contester les méthodes odieuses de sélection, la seule réponse de l’université est de mettre en doute sa santé mentale, en utilisant de manière éhontée, afin de la stigmatiser davantage encore, son passé de victime d’actes monstrueux, comme si une personne victime d’abus incestueux devait être assignée à la psychiatrie, et non encouragée à réaliser son projet de recherche scientifique sur ce thème !
Sophie est ainsi contrainte de subir une expertise psychiatrique, après avoir fait l’objet, il y a un an maintenant, d’un courrier rédigé par le président au nom de l’université, adressé au maire de Lyon et lui suggérant d’utiliser ses prérogatives d’internement d’office au motif que Sophie serait « dangereuse pour elle ou pour autrui ».
Dangereuse, Sophie l’est en effet, par l’exemple donné en ayant refusé de se résigner à ce système injuste.
L’université, la justice, l’État criminalisent et psychiatrisent nos luttes ! Ceci dans l’espoir de faire passer leurs opposant-e-s pour des "délinquant-e-s" ou des "fous/folles".
La présidence de l’université qui donne aujourd’hui des leçons de santé psychologique est la même qui envoie les flics ou des milices privées tabasser les étudiant-e-s en lutte, font régner un climat de tyrannie dans leur équipes, saccagent et pillent nos locaux syndicaux, tentent de licencier les personnels d’entretien, censurent des réunions politiques et privatisent notre université..
Aujourd’hui, c’est Sophie qui est sur le banc des accusé-e-s, soyons nombreux-ses à ses cotés pour exprimer notre solidarité !
Une attaque contre un-e seul-e et une attaque contre tou-t-e-s !
Annulation immédiate des arrêtés lui interdisant l’accès aux campus de Lyon 2 !
Levée de l’intégralité des poursuites pénales à l’encontre de Sophie !
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN JEUDI 22 MARS à 9H00 AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE LYON (184 Rue Duguesclin, LYON 3e)
(FSE-lyon)
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Précisions supplémentaires de notre camarade :
Petites précisions supplémentaires à mon propos … je suis semble-t-il, en plus du reste :
Coupable d’avoir voulu faire une thèse sur un sujet habituellement tenu au secret : les abus sexuels incestueux, un fruit, peu ragoûtant en effet, du système patriarcal.
Coupable de mener ma recherche depuis un point de vue minoritaire et stigmatisé : celui d’une personne qui a subi de tels faits.
Coupable d’avoir repris mes études sur le tard… trop tard : en pleine « lutte des places » exacerbée par l’application en cours des réformes Pécresse. Le mandarinat, c’était pas cool avant, mais c’est pire maintenant…
Coupable, surtout, d’avoir transgressé l’interdiction implicite d’évoquer de manière publique « de telles horreurs », en plus bien sûr d’avoir refusé de me taire sur mon éviction de l’accès en thèse. Je ne sais décidément pas me taire…
Bref, coupable d’être une forte tête, et, enfin, de mes engagements militants, transformés en « crises de protestation ayant pour objet le pouvoir. »,si si si [1], par l’enseignante qui est présentée comme étant ma victime.
Obtenir l’annulation des arrêtés pris à mon encontre est primordial également pour l’issue du procès pénal (dont l’audience a été reportée au 14 mai prochain).
En effet, je suis pénalement inculpée pour :
intrusions non autorisées dans les campus
sms et appel(s) présumé(s) malveillant(s) envers une enseignante de Lyon 2, dont la déposition pénale pourrait, à mon sens, faire pâlir d’envie un flic rédacteur de PV transformant une victime de violences abusives de sa part, en coupable par exemple d’outrage et rébellion envers lui [2].
Concernant le délit d’intrusion, il est juridiquement créé par l’existence des arrêtés du président ! C’est dire l’importance de leur annulation, et… entrevoir le « montage » de dossier de l’université.
Car des arrêtés d’interdiction d’accès aux campus ne peuvent être pris que pour un mois maximum, ou bien « pour toute la durée de la procédure pénale concernant la plainte ». Bref : il faut une plainte pour interdire l’accès aux campus, et en fait, un objet majeur de la plainte est l’intrusion (rendue ainsi) délictueuse dans ces campus !
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