Après la lecture de nombreux articles sur ce sujet, je tiens à faire part de mon vécu maintenant que j’ai pu digérer ce qui est arrivé à un pote.
Nous étions quatre et revenions d’un concert dans le 7e arrondissement de Lyon. Un de nous quatre, appelons-le S., est un anti-pub avéré ; nous sommes d’accord avec ce qu’il pense mais passons rarement à l’acte. Ce soir là, S. avait une bombe de peinture dans son sac, nous avons donc décidé de nous faire un panneau publicitaire.
En pleine revendication anti-pub, une première voiture de la police nationale arrive. Nous avons tout de suite compris que l’on allait se faire embarquer. Très bien, c’est la loi, on est quatre, on revendique quelque chose en en dégradant une autre. Jusque là rien de surprenant, c’est la suite...
Nous pensions nous faire embarquer tous les quatre, mais c’est seulement moi et S. qui avons été contrôlé par les deux premiers flics arrivés sur les lieux. Nous tournions la chose à la rigolade avec nos deux potes qui ne se faisait pas contrôler, et les flics riaient avec nous, à coup de : « On reviens dans 5 minutes, on en a pour 1 heure » ou « Laissez moi finir au moins et après je viens avec vous ».
Nous n’avons pas ri longtemps.
10 minutes après le début de l’interpellation, 3 autres véhicules de la police nationale, dont la BAC sont arrivées sur les lieux. Les deux premiers flics ont laissé tomber la rigolade et sont entrés dans un rapport de force. Comme s’il fallait prouver aux autres flics qu’ils savaient frapper et faire croire que nous étions résistants !
Par la suite, procédure classique de la garde à vue, on t’envoie d’une cellule à une autre, en passant par l’éthylotest, la PJ, la fouille... La fouille tient le moment clé de l’histoire.
Pour ma part aucun problème, même si le flic qui m’a fouillé s’est limité, mais pour S., et ça je ne l’ai vu que le lendemain, ils lui ont démonté la gueule.
Je suis passé à la fouille avant lui, on s’est croisé dans les couloirs, et aussitôt qu’il est entré dans le local de fouille, je n’ai pas entendu quelqu’un se faire fouiller, mais quelqu’un se faire tabasser. Le lendemain une fois que l’on décide de te transférer je réapperçois S. dans le couloir ! Oeil cocardisé, boucle d’oreille arrachée, S. titubant... Je viens de comprendre les bruits étouffés de la salle de fouille après mon passage.
Après notre transfert au commissariat du 7e, nous avons été mis dans une autre cellule avant de passer devant l’IPJ pour les dépositions. Cette cellule remplie de pisse et où l’on ne pouvait poser le pied a fait rire les flics quand il m’ont vu marcher dedans car ils m’avaient retiré mes lunettes et je n’y voyais pas à 1 mètre.
Lors de notre sortie j’ai attendu S., qui est sorti un peu après moi avec ces première paroles : « J’ai jamais eu aussi peur de ma vie ».
Est-ce normal quand on sort du commissariat, même si c’est pour une petite dégradation de bien publicitaire ?
Merci.
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