Ce samedi 12 novembre vers 17 h des incidents ont eu lieu place Bellecour entre la police et des jeunes. Jets de pierres et de poubelles contre lacrymos. Des magasins ont été légèrement endommagés. De nombreux commerçants ont baissé le rideau plus tôt que prévu. 11 personnes ont été arrêtées dont 9 placées en garde à vue.
Selon l’agence "Associated Press" : Des incidents ont eu lieu samedi après-midi sur la place Bellecour en plein coeur de Lyon entre des jeunes et forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, a-t-on appris auprès de la préfecture du Rhône.
Onze personnes ont été interpellées, dont neuf placées en garde à vue, selon la préfecture, qui faisait état de "quelques dégradations sans gravité au niveau des commerces".
Les incidents étaient terminés à 18h15, selon la préfecture. Le dispositif policier a été levé et redéployé sur l’ensemble de l’agglomération lyonnaise. Les jeunes étaient arrivés en bandes par le métro, selon la préfecture.
Jérémie Paris, 21 ans, employé d’un restaurant McDonald’s donnant sur la place Bellecour, racontait qu’une trentaine de jeunes étaient assis dehors sur la terrasse du Mc Donald’s quand un jet de fumée est partie. Les incidents ont alors éclaté. "Des chaises ont volé" sur la terrasse. "Les gens étaient paniqués, ils se sont tous réfugiés à l’intérieur du restaurant. On a fermé les portes".
Le jeune homme a pu observer des jeunes qui lançaient des cailloux sur les forces de l’ordre et a aperçu des policiers qui frappaient un jeune à coup de matraques. Par ailleurs, une cartouche, semble-t-il de fusil à pompe, a été retrouvée près du restaurant. (extrait)
Un témoin raconte :
« Les événements qui se sont déroulés à Bellecour ressemblent fortement à de la provocation policière. A 16H30, la rue de la Barre était complètement bouclée, le métro déjà fermé (comment peut-on arriver en métro si celui-ci est fermé ?)
Les Brigades de CRS sont restés en position de défense pendant plus d’1h30. En formation carrée avec leurs boucliers, il faisaient face à la foule qui descendait des Cordeliers en direction de
Perrache.
Dans une situation aussi surréaliste, les CRS ont attendu ce qui devait arriver. C’est à dire un attroupement de plus en plus important où beaucoup de gens se demandaient ce qui pouvait
bien se passer. Et dèjà nous sentions ce qui allait se dérouler plus tard.
Le dispositif policier était bien installé de manière à faire monter la tension. Mis à part la rue de la Barre qui était coupée à la circulation en général, on pouvait largement les contourner en passant par les rues adjacentes ainsi qu’en traversant la FNAC. Ce qui n’est pas le cas quand il y a une
menace réelle où ils quadrillent entièrement la place Bellecour.
Ils ont choisi deux points nécessairement tendus - métro Bellecour et métro Cordeliers - où se rendaient ceux qui voulaient prendre le métro ; qu’ils ont trouvé fermé. Ajoutez à cela
quelques canettes en alu qui volent timidement, quelques chahuts de collégiens et vous obtenez une mini "émeute".
Quelques adolescents qui passaient par là se faisaient des frayeurs en rigolant et en criant « c’est la guerre ! » au milieu de mères de famille apeurées courant avec leurs poussettes.
Voilà c’est facile de créer une émeute. Heureusement qu’il y a des jeunes pour nous faire rigoler ! »
Un témoin dit que c’est déjà vers 15h que la rue de la Barre a été complètement bloquée à la circulation par une armée de policiers. Ils ont stationné plusieurs cars aux vitres opaques. A ce moment-là, tout était absolument calme et habituel dans le quartier et personne ne comprenait la raison de ce déploiement de forces de police. Vers 17h, des personnes de tous âges, qui se sont approchées du cordon de policiers pour leur demander ce qui se passait, auraient été compressées et légèrement bousculées par les policiers. Ce serait à cet instant que des gaz lacrymogènes auraient été lancés.
Un autre témoin dit avoir vu un escadron d’une quinzaine d’hommes cagoulés en civil, avec casques de moto et flasballs sortir du cordon de policiers de la rue de la Barre et courir après les jeunes sur la place Bellecour et les rues adjaçantes en faisant une peur terrible à tous les passants. C’est comme ça que de nombreux jeunes ont été interpellés de façon violente.
NDM : Sur “Soir 3” ce samedi soir, le journaleux déclare que l’ineffable Sarkozy a affirmé que « les troubles lyonnais sont le fait d’anarchistes ! » Même pas vrai, car ils étaient tous à la fête des 20 ans de la CNT de Lyon, au CCO à Villeurbanne.
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