Le système judiciaire français prévoit la possibilité de contester le verdict rendu par un tribunal en étant jugé à nouveau en Cour d’appel. Tout ça pour ne pas être trop dépendant du juge sur lequel on tombe en première instance.
Voilà pour la théorie. En pratique, à Lyon, il y a un petit problème : à la Cour d’appel, à tous les coups on perd.
Tous les avocats vous le diront : ne pensez pas à faire appel à Lyon, c’est l’assurance de voir sa peine doublée ou triplée. Le juge Finidori, qui sévit depuis plus de dix ans à la 4^e chambre, est pour beaucoup dans cette réputation : il doit sa notoriété à des jugements restés dans les annales, comme la qualification du décès accidentel d’un foetus en homicide volontaire, la condamnation d’une mère de famille pour avoir volé de la nourriture pour ses enfants à Noël, ou la reconnaissance du statut de religion à l’église de scientologie. Mais chaque accusé qui est passé à sa barre pourra témoigner de sa sévérité et de sa conception toute particulière de la culpabilité.

Ce fonctionnement fait que non seulement les personnes dont le procès en première instance a été bâclé (en comparution immédiate par exemple) ne peuvent pas espérer mieux en appel, mais celles qui ont été innocentées doivent s’attendre à une condamnation en appel : c’est ce qui est arrivé à deux des inculpés de la manifestive 30 avril (condamnés à de forts dommages et intérêts) et à Cédric, un jeune de la Duchère (treize mois de prison). Le 19 janvier sera jugée Virginie, une autre des personnes arrêtée le 30 avril, et qui risque aussi de se voir condamnée après un premier procès où le juge et le procureur lui avait donné raison contre la version policière.
Car les représentants de l’ordre sont les seuls à trouver grâce aux yeux du juge Finidori, et en effet c’est lui qui avait relaxé le policier impliqué dans la mort de Thomas Claudio, à l’origine des émeutes de Vaulx-en-velin en 1990.

Exigeons que cesse cette parodie de justice !

Mercredi 18 janvier à 18h devant la Cour d’appel (quai Romain Rolland) : rassemblement de soutien à Virginie.

Jeudi 19 janvier à 13h30 : procès de Virginie.

Vendredi 20 à 11h à la Duchère : conférence de presse pour Cedric.

Samedi 21 à 14h30 devant la Cour d’appel : manifestation contre le tout sécuritaire et la répression.