La Cour d’appel de Lyon encore une fois sur la sellette : Cédric, pourtant innocent, en prison pour 13 mois !

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Pour une histoire de poubelle jetée d’une passerelle, dans le quartier de Balmont à la Duchère, dans laquelle il n’a rien à voir, Cédric a été mis hors de cause dans le jugement d’instance. Mais la Cour d’appel de Lyon présidée par Grégoire Finidori l’a quand même condamné à 13 mois d’emprisonnement ferme. Sans aucun élément supplémentaire, sans enquête et sans rechercher les vrais coupables, elle condamne un innocent à l’incarcération. Ahurissant !

Cédric est incarcéré depuis le 1er décembre 2005, sans être ni l’auteur ni le témoin des faits, pour une poubelle jetée sur la chaussée lors du passage d’une voiture de police dans la nuit du 3 au 4 juillet 2003.

Lors du procès, le 6 août 2003, le juge a prononcé sa relaxe au regard des preuves apportées par les deux parties (témoignage des deux policiers, témoignages de personnes présentes avec Cédric au moment des faits, aveux d’une tierce personne reconnaissant les faits avant de se rétracter, absence d’enquête et de confrontation...)

Lors d’un nouveau procès en appel, le 3 février 2004, sans élément nouveau apporté au dossier, le juge Finidori condamne Cédric à 13 mois de prison ferme.

Le 1er décembre 2005, Cédric est arrêté et incarcéré à la prison de Saint-Paul puis transféré à la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône.

Nous demandons :

- la libération immédiate de Cédric.

- l’ouverture d’une enquête sur les faits de la nuit du 3 au 4 juillet 2003.

- la réouverture du dossier pour une révision du procès.

Rappel des faits

Un jeune homme de la Duchère à Lyon excédé par une altercation avec la police quelques jours auparavant, décida dans la nuit du 3 au 4 juillet 2003 de téléphoner à la police en prétextant une grosse bagarre près de la piscine. Un équipage de deux policiers fut dépêché pour se rendre sur place. Presque arrivé sur les lieux, le véhicule, au prix d’une manœuvre exceptionnelle de pilotage évita une poubelle, projetée d’une passerelle située 10 mètres au-dessus de la route. Les deux personnes situées sur la passerelle prirent aussitôt la fuite.

Les deux policiers indemnes, annoncèrent ces faits à leurs collègues et donnèrent un signalement de leur agresseur. L’un des deux fuyards rencontra à environ 200 mètres, un groupe de jeunes qu’il connaissait. Sans s’attarder il annonça que la police risquait de « débarquer » sur le quartier.

Chacun décida de regagner sa demeure sans précipitation. 4 minutes après les faits, au pied d’un immeuble situé à proximité de la passerelle de Balmont, Cédric et un autre jeune homme sont interpellés par la BAC (brigade anti-criminalité) Après avoir été présenté et soi-disant reconnu par les deux policiers, Cédric est emmené dans le véhicule de police jusqu’au commissariat. Son jeune ami était resté sur la Duchère et la nouvelle arriva à la famille.

Lundi 7 juillet à 14 heures, lors de la comparution immédiate accompagné d’un avocat commis d’office, Cédric découvre avec joie, que le jeune qui passait en courant leur annoncer la venue de la police, se dénonce et avoue être l’auteur du jet de poubelle. La séance est suspendue. La personne est entendue, puis elle se rétracte et dit qu’elle voulait sauver son ami.

Le juge renvoya l’affaire à l’audience du mercredi 6 août et plaça Cédric en mandat de dépôt.

Le 23 juillet 2003, une demande de mise en liberté a été rejetée.

Pendant ces 30 jours d’incarcération et en attendant le procès, les jeunes de la Duchère se mobilisèrent. Certains en collectant des fonds pour payer une partie des frais de justice (plus de 2000 € collectés) d’autres en contactant l’avocat de Cédric pour y ajouter des témoignages le disculpant, d’autres encore, représentants d’associations locales, réaffirmaient leur soutien et l’innocence de Cedric.

Lors du procès le 6 août 2003, les deux policiers confirmèrent encore leurs dires et reconnurent à nouveau Cédric comme étant le coupable. L’avocat de Cédric présenta de nombreux témoignages le disculpant.

Le juge, n’ayant aucune preuve de sa culpabilité, relaxa Cédric au bénéfice du doute.

Les policiers et le Parquet firent appel de cette décision, et une nouvelle audience présidée par le juge Finidori eu lieu le 3 février 2004, sans éléments nouveaux.

Et c’est alors que la Cour d’appel, dans son verdict du 9 mars, condamna Cédric à 13 mois d’emprisonnement.

Le 1er décembre 2005, on vint le chercher chez lui pour le conduire en cellule...

De nombreuses questions restent en suspens

- Pourquoi la cour d’appel de Lyon prend-elle pour argent comptant les seuls dires des policiers ?

- Pourquoi tout a été bâclé dans cette histoire ?

- Pourquoi, dans la pénombre, à plus de 10 mètres de hauteur, les policiers reconnaissent-ils formellement l’individu situé sur la passerelle, alors qu’ils disent eux-mêmes n’avoir pas pu reconnaître l’objet volumineux qui sera lancé et disent que c’est uniquement à terre qu’ils l’ont reconnu comme étant une poubelle ?

- Pourquoi les policiers reconnaissent-ils formellement cet individu comme étant Cédric, en disant eux-mêmes que cet individu était habillé en blanc, alors que Cédric avait un survêtement vert bouteille ?

- Pourquoi n’ont-ils jamais relevé d’empreintes sur la poubelle ?

- Pourquoi n’ont-ils jamais entendu la deuxième personne qui se trouvait sur la passerelle à ce moment-là ?

- Pourquoi n’ont-ils pas tenu compte du fait qu’une personne entendue par eux, qui discutait avec Cédric l’a quitté vers minuit alors que les faits se sont passés à 23h55 ?

- Pourquoi n’ont-ils jamais entendu la personne qui n’a pas quitté Cédric d’une seconde ?

- Pourquoi n’ont-ils jamais cherché à savoir d’où provenait l’appel téléphonique qui a fait venir les policiers ?

- Pourquoi n’y a-il jamais eu de confrontation entre la personne qui s’est dénoncée et Cédric ?

Un collectif de soutien s’est mis en place à la Duchère

Le Collectif de soutien pour la libération de Cédric

organise un rassemblement et une conférence de presse :

le vendredi 20 janvier 2006 à 11h sur les lieux-mêmes,

Passerelle de Balmont à la Duchère
(Croisement Avenue Andrei Sakharov et Boulevard de Balmont) à Lyon 9e.

P.-S.

Site du Collectif de soutien pour la libération de Cédric : http://liberez-cedric.com

Si vous voulez lui écrire :
Cédric
n° 15078
Maison d’arrêt
Rue Lavoisier
69400 Villefranche sur Saône

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