Ce que l’on peut lire dans le dossier de presse lors de l’inauguration (2 juin 2006) du site Minatec à Grenoble, dédié aux développement des micro et nano technologies, n’est pas fait pour rassurer mais, au contraire, cela ne peut que justifier les mobilisations de ces derniers mois : Fermons Minatec !
« Il est donc actuellement impossible d’affirmer d’un point de vue scientifique que les nanoparticules prises dans leur ensemble ou en particulier représentent ou non un danger pour la santé ou pour l’environnement » (page 25 du Dossier de Presse).
« L’utilisation des nanotechnologies à des fins répressives ou de contrôle excessif des citoyens n’est pas un risque lié intrinsèquement aux technologies elles-mêmes mais à l’usage qui en est fait » (pages 25 et 26 du Dossier de Presse).
Nous voilà donc rassuré-e-s...
Ces deux phrases justifient en elles-mêmes les mobilisations ! Qu’elles se poursuivent !
tiré du dossier de presse d’inauguration du 2 juin 2006 :
http://www.minatec.com
Les nanoparticules représentent-elles un risque pour la santé ou pour l’environnement ?
Certains risques annoncés, comme l’auto-réplication, relèvent de la pure science fiction. Mais comme tout nouveau matériau, les nanoparticules font l’objet de nombreuses études à travers le monde afin d’évaluer leur impact potentiel sur la santé et l’environnement.
La Commission européenne a ainsi lancé le programme de recherches Nano-Pathology fin 2001 et les programmes Nanosafe et Nanoderm en 2003. Le CEA participe activement à tous ces programmes.
Certaines études déjà publiées ont donné des résultats contradictoires. Il est donc actuellement impossible d’affirmer d’un point de vue scientifique que les nanoparticules prises dans leur ensemble ou en particulier représentent ou non un danger pour la santé ou pour l’environnement. Dans l’intervalle, le principe de précaution [1] prévaut sur celui de l’inaction. Il est appliqué par les chercheurs de Minatec qui étudient ou manipulent ces objets de manière à éviter tout risque d’inhalation ou de rejet dans l’environnement. Il faut noter par ailleurs que les quantités utilisées par les chercheurs sont infimes.
Les nanotechnologies ne risquent-elles pas d’être utilisées de manière invasive, par exemple pour contrôler et surveiller les citoyens ?
L’utilisation des nanotechnologies à des fins répressives ou de contrôle excessif des citoyens n’est pas un risque lié intrinsèquement aux technologies elles-mêmes mais à l’usage qui en est fait. Les citoyens ont en effet le droit - et même le devoir - d’être vigilants pour défendre le respect de leur vie privée.
Mais le problème des usages acceptables ou non par la société - au nom de ses valeurs dominantes - doit être débattu puis réglementé. Plusieurs colloques, conférences et réunions publiques sur les nanotechnologies ont déjà été organisés dans notre pays à l’initiative de l’Etat, des collectivités locales et d’associations, en particulier à Grenoble où la Métro a engagé des concertations publiques et où l’INP Grenoble a mis en place un groupe de réflexion “Ethique et technologie”. Une exposition intitulée NanoDialogue a également été initiée par le Centre culturel scientifique et technique de l’Isère. Toutes ces initiatives sont indispensables pour développer le niveau de connaissance des citoyens afin de pouvoir engager un dialogue sur des bases constructives.
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