Hier, après le match de foot, je vais acheter une bière vers la place des Terreaux.
Pas envie de participer à la beauferie générale, chanter la
marseillaise et pavaner avec un drapeau tricolore. Cependant, j’en profite pour aller jeter un oeil sur la place, par curiosité, histoire de voir la foule qui se déplace pour du sport mais pas pour une cause (bien sûr certains se déplacent aux deux...).
Et là, surprise !!! J’entends une bouteille claquer, puis 2, 15, ...
Un petit groupe de CRS est pris à partie. Ils reçoivent une pluie de projectiles. La place se vide, mais il reste quelques centaines de personnes qui harcèlent
la flicaille. Leur simple présence (les flics) semble en exciter plus d’un. Des renforts arrivent et se font aussi caillasser. Les flics tentent une première charge sur la place : sans succès. Ils hésitent semble-t-il à user de lacrymos vu qu’il y a encore plein de badauds et se réfugient à l’angle de la place et de la rue Herriot. D’autre renforts arrivent. A noter que les bouteilles ont été lancées sans faire attention aux nombreux passants qui ne comprenaient pas forcément la situation. D’ailleurs « une dizaine de passants ont été blessés » [1].
Premier grenadage, suivi de nombreux autres. Puis c’est une situation d’émeute pendant près d’une heure. De petits groupes harcèlent les flics.
Les CRS essaient de regagner la place sans trop de succès. Ils poussent les gens en direction de la rue d’Algérie. Suit une longue charge d’une 50aine de
BACeux casqués et tout équipés. Je me retrouve vers la rue de la Martinière et la place Sathonay, qui abrite le commissariat du 1er. La situation est explosive tout autour des Terreaux. Une centaine de personnes sont sur la place. Les flics en nombre sortent du commissariat ou arrivent
de la Martinère. Des lacrymos claquent à nouveau pas loin
(rue Romarin je crois). Des flics coursent un jeune et se font huer par les gens restés sur la place Sathonay. Une bouteille part en direction du commissariat. Les flics
expulsent de la place Satho un groupe de jeunes (trop le look lascars pour eux) et laissent les autres bons croix-roussiens sur place.
Une ambulance des pompiers arrivent et embarque un jeune menotté dans le dos. Je m’approche des pompiers devant le commissariat et demande se qui se passe. Réponse des pompiers : « Ils est tombé tout seul ! » Texto !
Je fais le tour du camion pour demander au jeune ce qui s’est passé car la porte arrière est ouverte. Les pompiers (encore eux) me disent que j’ai rien à foutre là, qu’il est en GAV, à nouveau qu’il est tombé tout seul, et donc
que j’ai pas à lui parler. Un bon réflexe de collabo ! Puis un flic sort sa gazeuse, me la met sous le nez et me demande de retourner sur la place si je veux pas en manger. Les pompiers repartent sous la huée de l’assistance
qui a bien compris ce qui se passait.
Bref au moins 2h30 d’affrontements. On sent que les émeutes de novembre ne sont pas si loin et qu’on est très loin de l’ambiance de 98 malgré ce qu’essaient de nous faire croire les médias.
A noter qu’en plus des jeunes de quartiers populaires qui s’affrontaient il y avait aussi des jeunes
qui avaient pas l’air si défavorisés. Un reste des mouvements anti-CPE ?
Ces scènes d’affrontements, minimisées par les médias qualifiées d’incidents « relativement mineurs » [2] par le ministère de l’intérieur, se sont aussi déroulées place Bellecour, et dans plusieurs rues de la Presqu’île, ainsi que dans de nombreuses grandes ville de France.
Près de la place Bellecour, neuf policiers ont été blessés dans des échauffourées avec des supporters qui bloquaient la circulation. Sept personnes, accusées d’avoir brisé des
vitres de magasins et de voitures et détruit des cabines téléphoniques, ont été interpellées. [3]
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