C’est contre l’enfermement de la fac, contre ces grilles, contre ces barrières qu’a eu lieu mardi 6 février, dans le cadre du festival une action visant à alerter les étudiants sur les logiques liberticides et sécuritaires. Cette action s’est déroulée en milieu d’après-midi sous forme d’une manif festive durant laquelle les tristes barrières du forum ont été recouvertes de peintures multicolores alors que l’une d’entre elles était la cible symbolique d’un démontage pur et simple.
A la suite de cette action le festival a continué sans problème avec des projections, des débats et plus tard dans la soirée un concert punk, le tout malgré la présence visible et agressive du vice-président de l’université (M. Schvetzoff) et de plusieurs vigiles. C’est à la suite de ce concert que les « dirigeants » de la fac Lyon 2 ont montré leur vrai visage en faisant appel à la police, une fois que la majorité des étudiant-e-s étaient parti-e-s. La police a fait une entrée fracassante sur le parking du campus, contrôlant les identités de toutes les personnes présentes et embarquant trois de nos camarades qui se trouvaient un peu plus loin. Il semble que le seul fait qu’il-elle-s avaient de la peinture sur eux soit la cause de leur arrestation, la police comme l’université ne prenant même pas la peine de se demander s’ils faisaient partie ou non du festival et de l’action. On voit bien ici la lâcheté de Schvetzoff qui n’a pas osé demander l’arrestation de nos ami-e-s lorsque les étudiant-e-s étaient présent-e-s sur le campus mais s’est empressé d’enclencher le système répressif une fois qu’il n’y avait plus assez de monde pour s’opposer à de probables arrestations.
Nos trois camarades ne seront relâché-e-s qu’environ 40 heures plus tard, sous le coup d’une poursuite pour « dégradation grave en réunion ». Si l’université n’a pas, pour l’instant, entamé de procédures de conseil de discipline contre ces trois étudiants - il serait en effet incroyable qu’ils puissent être renvoyés - il semble pourtant qu’elle essaye ici, par le biais judiciaire et répressif, de leur faire payer l’ensemble des actions menées sur la campus de Bron. Et elles sont, à l’instar de la contestation des logiques sécuritaires, nombreuses...
Pendant que la garde à vue de nos camarades durait, le soutien s’organisait sur le campus. Ainsi une présence quotidienne sous forme d’affiches, de tables de presse et de distribution de nombreux tracts expliquant la situation et appelant à la solidarité, a amené à un soutien grandissant. Deux AG ont eu lieu, rassemblant plus d’une centaine de personnes, et des débrayages d’amphis ont été réalisés afin d’informer les étudiant-e-s sur la répression qui touche trois d’entre eux. Une autre AG est prévue sur le campus de Bron pour mardi 13 février à 15h, laquelle sera largement annoncée sur la fac.
Nos ami-e-s passeront quant à eux en procès le mardi 14 mars à 14h à la 8e chambre du nouveau palais de justice de Lyon (67, rue Servient). Nous appelons à être nombreux-ses à les soutenir ce jour-là.
Il convient également de parler de l’attitude de certains sur le campus face à ces arrestations. En effet si certains syndicats (CNT, FSE, ...) ont été présents logiquement pour soutenir les camarades arrêtés, l’attitude de l’UNEF est lamentable. Non contents de ne s’être jamais opposés aux logiques sécuritaires sur le campus, ils n’ont pas réagi du tout lors de ces arrestations, se contentant d’agir comme si rien ne s’était passé sur le campus... Faut-il donc que des rafles de centaines d’étudiants aient lieu pour réveiller ces jaunes ? Leur syndicalisme de compromission n’est plus, et depuis longtemps, un syndicalisme de lutte, pour ceux qui en doutait encore...
Les dates à retenir :
AG Mardi 13 Février à 15h - Campus de Bron
Procès Mardi 14 Mars à 14h à la 8e chambre du nouveau palais de justice de Lyon (67, rue Servient)
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