La situation au Mexique est en train de dériver dans une violence
généralisée de la part du gouvernement, incitée par la nécessité de
l’administration Bush de soumettre la souveraineté et la population
mexicaine à leurs intérêts. La violation des droits de l’homme les plus
élémentaires a été la pratique du gouvernement actuel et l’armée est
utilisée telle une armée d’occupation.
Claudia, Frida Blancas Vasquez et Carmen Rios Porras sont venues ici pour solliciter, auprès de personnes et d’organisations en Europe, de l’aide
pour dénoncer ces crimes impunis et ces politiques clairement
génocidaires qui font pâlir ce qui s’est passé au Chili, en Argentine,
au Paraguay, etc...
Il est certain que les peuples de ces pays d’Amérique Latine veulent tenter des nouvelles formes de gouvernance, plus horizontales
et rotatives, centrées sur le communautaire, le bien et le sens communs.
Il est important d’en débattre avec fraternité et d’écouter avec sagesse les expériences, aussi bien les leurs que les nôtres, qui seront des références de grande valeur.
Elles nous parleront de la situation à Oaxaca, et des leçons de la
mobilisation initiée depuis mai. Notamment les nouvelles formes
d’organisation seront abordées. Il sera également question de la
répression au Mexique en général et des différentes luttes en cours.
Elles apportent des vidéos, des CD ainsi que l’agenda 2007, édité par
le Comité pour la Mémoire et contre l’Oubli et d’autres documents
écrits. Elles vendront des objets artisanaux pour contribuer au
financement de leur tournée.
Carmen est originaire de Oaxaca. Elle a été active dans beaucoup de
mobilisations politiques depuis la grande grève de l’UNAM (Université
Nationale Autonome de Mexico) de 1999 à 2000. Elle faisait partie du
Conseil Général de Grève et elle s’est occupée pendant et après la grève
des questions des Droits de l’Homme.
Depuis que le conflit à Oaxaca a éclaté, en mai 2006, elle a appuyé
cette lutte en tant qu’universitaire et responsable de la Ligue
Mexicaine des Droits de l’Homme (LIMEDDH). Pour cette tournée elle vient
à titre personnel. Elle témoignera des événements à Oaxaca auxquels elle
a directement participé en s’affrontant à la PFP (Police Fédérale
Préventive, corps de police militarisé).
Frida participe depuis des années au Comité pour la Mémoire et contre
l’Oubli, formé par un groupe d’universitaires après la grève de l’UNAM.
Ce comité s’est consacré au début à la lutte pour la libération des
prisonnier-ère-s politiques, environ 700 à la fin de la grève. Petit à
petit ils-elles sont sorti-e-s de prison sauf Roberto Espinosa Rocco, le
fondateur du Comité qui a été détenu depuis le 29 décembre 1999 jusqu’au
7 novembre 2006. Entre autres, il a été accusé de terrorisme et
« dangerosité sociale » (un délit dont avaient été accusé-e-s les
étudiant-e-s en 1968). Ce délit avait disparu depuis, mais avec le
mouvement de grève de l’UNAM il a été réutilisé de manière illégale pour
emprisonner les étudiant-e-s.
Le but du comité est un travail d’information et de dénonciation :
élaboration et publication de journaux pour les prisonniers et leurs
familles, brochures etc. Il édite chaque année un agenda « Pour la
Mémoire et contre l’Oubli », dans le but de rompre le blocus de
l’information.
Puisque les médias officiels ne disent pas la vérité, il faut en créer soi même !
L’agenda est un prétexte pour continuer à informer sur les luttes
sociales émergentes au Mexique : le mouvement zapatiste, les luttes
paysannes dans le sud-est du pays (Guerrero, Oaxaca), le feminicide à
Ciudad Juarez (des centaines de femmes assassinées depuis des années
dans un climat de totale impunité), etc. Il veut dénoncer le caractère
génocidaire des hommes au pouvoir au Mexique. Chaque année, l’agenda
donne un poids spécifique aux événements en cours, et il est donc dédié
pour 2007 aux peuples d’Oaxaca et d’Atenco (Atenco a été le théâtre
d’une mobilisation de fleurs contre l’implantation d’une grande surface
Wallmart. Cette mobilisation a été victime d’une répression sauvage :
morts, blessés, viols…). L’un des objectifs est de créer une maison
d’édition qui soit un instrument de diffusion et de lien entre les
luttes contre ce système injuste.
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