Dès l’annonce de la victoire électorale de Sarkozy, des milliers de personnes ont manifesté spontanément dans les quartiers populaires comme dans les centres des grandes villes de France. Le lendemain, ce sont les lycéens qui sont descendus dans la rue pour exprimer leur révolte. Et le soir, les manifestations ont continué.
C’est la première fois de toute l’histoire de la Ve République que des manifestations massives s’opposent à la légitimité d’un président avant même qu’il ne soit investi. Et c’est justifié ! Le mode de scrutin, l’existence même d’un président de la république qui concentre entre ses mains des pouvoirs énormes, les manipulations et connivences médiatiques évidentes qui ont soutenu Sarkozy, sont fondamentalement antidémocratiques et évacuent de la représentation une large part de la société.
La réponse du pouvoir a été immédiate : des centaines d’arrestations, des dizaines de blessés. Nous exigeons la libération des emprisonnés, la levée immédiate des poursuites.
Nous avons raison de nous révolter, car ce que nous promet Sarkozy, c’est :
les cadences infernales du « travailler plus pour gagner moins »
la liquidation du droit de grève (service minimum, vote majoritaire dans les entreprises et les universités)
la liquidation du contrat de travail (contrat unique sur le modèle du CPE/CNE refusé par la jeunesse et les salariés l’année dernière)
la casse des retraites, du service public (santé, éducation, culture, etc.)
la chasse accrue aux sans-papiers et à leurs familles
l’alignement de la politique internationale de la France sur celle des U.S.A., en plus de la contination du pillage néo-colonial en Afrique
Et pour faire passer tout cela, le renforcement de tous les dispositifs policiers et sécuritaires et la suppression des libertés publiques et des possibilités d’expressions.
Comme la majeure partie des travailleurs, des jeunes et des quartiers populaires qui n’ont pas voté pour lui, nous ne reconnaissons aucune légitimité à l’Etat Sarkozy. Les opprimés de ce pays doivent surmonter leur démoralisation présente pour faire face aux batailles à venir, qui seront décisives. Et ce n’est pas en négociant avec le futur gouvernement Sarkozy, que nous pourrons le mettre en échec.
Les manifestations spontanées ne suffiront pas pour mettre un coup d’arrêt aux attaques et faire tomber le pouvoir. Sur nos lycées, nos universités, dans nos entreprises et nos quartiers : organisons nous !
Manifestons massivement pour avertir le gouvernement à venir que nous ne laisserons rien passer, et pour redonner le moral à ceux qui l’ont perdu. Et, surtout, dès à présent, tissons les liens nécessaires pour l’avenir : c’est dans l’unité de la jeunesse et des salariés, avec toutes leurs organisations, et par la coordination nationale, que l’on pourra les faire plier ! L’exemple du CPE nous le montre.
Assemblée Générale lycéens, étudiants et jeunes travailleurs – Lundi 7 mai 2007 (adopté à l’unanimité)
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