Avant de partir :
Schtroumpferies :
Il existe différentes forces de l’ordre. Les CRS, les RG, les gendarmes mobiles, la Bac sont présents afin d’obliger les manifestant-e-s à se comporter tel que la préfecture ou les autorités politiques l’on décidé. La police n’est pas là pour protéger les manifestant-e-s. Celle-ci utilise sans hésitation la violence (coups, tonfas, gazeuse, etc...) contre les manifestant-e-s. Les RG (agent des Renseignements Généraux) sont des délateurs professionnels. Ceux-ci cherchent des informations sur un-e/des individu-e-s pour agir et limiter au maximum les effets d’une manifestation ou d’un mouvement social. Ils aiment beaucoup prendre en photos, filmer et questionner des manifestant-e-s. On trouve parfois un service d’ordre (SO). Les individu-e-s qui le composent devraient être uniquement chargés de veiller à la protection des manifestant-e-s. Ainsi, il n’a pour fonction, ni de filtrer, ni d’intervenir contre un-e ou plusieurs manifestant-e-s ni même de contrôler.
Au-delà de la présence de CRS visibles en face de nous, il y a toujours une présence renforcée d’éléments policiers aux abords de la manifestation, dans les rues adjacentes ou même dans le cortège. Sans être paranoïaque (et parfois insulter des camarades de lutte un peu "trop vieux" ou "bien habillés"), il s’agit d’être vigilant-e dans nos actes et nos paroles.
Pense à prendre un numéro d’avocat et à fixer un rencard d’après manif avec tes ami-e-s.
Il est préférable de laisser ton shit, les boissons alcoolisées, ton opinel (ou la liste des adhérent-e-s de ton organisation) à la maison. Ce sont des facteurs aggravants qui peuvent alourdir une peine au tribunal (passer du sursis au ferme, par exemple). En ce qui concerne l’alcool et le shit (aussi agréable que ce soit, et motivant dans ces cas), ils atténuent les sens et le repérage dans l’espace, souvent utiles en cas de précipitation. Pour l’alcool, enfin, il dilate les vaisseaux et peut entraîner des complications en cas de plaie bénigne (un coup de matraque, à tout hasard).
Pendant la manif ou le rassemblement :
Avoir une écharpe à porter sur le nez et la bouche (avec du citron, du coca, du vinaigre dessus. Tout ce qui est acide atténue l’intensité du gaz lacrymogène) afin de se protéger. Disposer d’eau ou de sérum physiologique à appliquer sur les yeux après des gaz lacrymos. Une bouteille d’eau peut aussi éviter des malaises, et des chutes…
Des bons gants permettent, le cas échéant, de renvoyer les pastilles de gaz. On peut aussi les écraser ou les inonder (avec la bouteille d’eau anti-malaise ?). Dans tous les cas, repérer d’où vient le vent !
Contre les tirs de flash ball, mieux vaut se baisser (en gardant un œil sur ses arrières) que courir, ou alors sauter. Les tirs tendus (à hauteur humaine ) sont interdits. Penser à faire un constat médical si vous êtes touché-e. Attention aussi aux rebonds ! Ils sont parfois envoyés contre les murs, et là, tout dépend de l’angle d’impact, le tir tendu n’est plus visé !
les grenades assourdissantes, qui ont pour but de nous faire paniquer Elles résonnent quand elles pètent et peuvent restreindre sérieusement l’ouïe si on est trop près. Elles sont généralement lancées en l’air, mais pas trop. Attention aussi aux bris de la gaine en plastique qui l’encercle.
le taser : s’utilise lors des arrestations pour neutraliser la cible, donne des décharges électriques. Idem pour le constat médical. Son utilisation est très réglementée (interdit dans de nombreux pays).
Pour éviter les interpellations isolées (ou tabassages), qui empêche une dés-arrestation collective, il est préférable de rester non seulement groupé-e-s, mais aussi dans la foule. Une foule est toujours plus forte quand elle est compacte que quand elle est dispersée. Un groupe soudé, en chaîne, est moins facile à identifier et permet d’avancer avec force, ou de reculer avec mesure pour que personne ne se fasse arrêter.
Si la police tente de cibler unE manifestantE, le mieux à faire, c’est de former une chaîne humaine, de rester solidaire. Si tu quittes la manif, évite de partir seulE.
Attention, des caméras jalonnent la ville de Lyon ! Un foulard-capuche, en plus de protéger des gazs, permet de ne pas trop se faire repérer (penser à les enlever dès que la foule est dispersée, car là, c’est la repère).
Enfin, évitons les habits trop repérables, ce sont des faits qui sont mobilisés par les flics, a posteriori, dans les procès verbaux qui servent de preuves au tribunal. De plus, et si possible, ne pas être habillé trop ample (facile à attraper), avoir des bonnes chaussures (lacées, pour courir c’est mieux), et un change si vous vous êtes fait-e repérer.
En cas d’arrestations :
Pour les témoins :
penser à demander le nom et prénom de l’interpelé-e, ça aide ensuite pour le suivi des associations /collectifs contre la répression (Témoins).
si vous avez un appareil photo, une caméra, le maximum de preuves est souhaitable pour peser sur la parole d’un-e flic au tribunal.
contacter une association de défense contre la répression (Témoins lyon, décidemment, …)
Pour les victimes :
En cas d’arrestation, crie ton nom aux témoins présents. En toutes circonstances, essaye de rester calme et poli (je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire)
les forces de l’ordre n’ont pas le droit de te demander de retirer un autocollant que tu portes, idem pour un drapeau ou une banderole.
Lors d’un contrôle d’identité ou une garde à vue, tu as des droits. Lorsqu’ils sont bafoués, il est toujours utile de le noter sur le P.V. et d’en parler à son avocat.
Lors de l’interpellation, l’agent ne peut accomplir qu’une palpation de sécurité et non des « attouchements » ou une fouille au corps. Tu as le droit d’appeler au téléphone une personne de ton choix.
Les policiers ou les gendarmes ont le droit de te retenir pendant quatre heures, à partir du contrôle d’identité, afin de vérifier tes papiers.
Si tu n’es pas mis en garde à vue, exige une copie du P.V. du contrôle d’identité avant de partir. Ne signe le P.V. que si tu es d’accord avec ce qui est écrit dessus ; sinon, refuse de le signer ou ajoute une correction au P.V. avec un stylo suivi de ta signature et met un trait s’il y a du blanc à la fin.
Pendant une garde à vue :
La durée de la garde à vue est calculée à partir de l’heure de ton interpellation (les 4 heures de vérifications d’identité incluses). Elle est de 48 heures ou plus : 96 heures pour les affaires de stupéfiants ou de terrorisme, elle pourra être de 144 heures avec le nouveau projet de Sarko.
Tu as le droit de savoir de quelle infraction on t’accuse.
À tout moment, toi ou un membre de ta famille a le droit de demander à ce que tu sois examiné par un médecin (puis de faire une deuxième demande après 24 heures de garde à vue. Pendant la garde à vue, les agents ont le droit de fouiller les vêtements et également l’intérieur du corps (mais par un agent du même sexe)
Tu as le droit de te taire : le mieux, c’est d’attendre de voir son avocat avant de répondre aux questions posées par les agents.
Ne signe le P.V. que si tu es d’accord avec ce qui est écrit dessus : vérifie. Pour te faire parler, les agents peuvent faire du chantage. Par exemple, raconter que tes enfants finiront à la DDASS, que des témoins et complices t’ont dénoncé, que tu seras relâché si tu avoues. Ne les crois pas, ce sont peut-être des astuces afin de te déstabiliser encore plus.
Tu as le droit de refuser une comparution immédiate ; avant de prendre une décision, écoute les conseils de ton avocat. Souvent, il est préférable de refuser car cela laisse plus de temps pour préparer sa défense.
Idem pour le fichage ADN : tu as le droit de ne pas accepter cette pratique de fichage systématisé. Une amende peut cependant t’être adressée. Dans ce cas-là, il existe la caisse de soutien face à la répression. Il vaut mieux payer (à plusieurs) que d’être connu jusque dans tes cheveux/salive/poils…
En cas de violences policières, ne reste pas seulE : prends ou fais prendre en photo les coups et blessures immédiatement. Va chez un médecin ou aux urgences d’Edouard Herriot (Lyon 3e) pour te faire faire un véritable certificat médical. En cas de blessure grave, demande une ITT (Interruption totale de travail) . Garde tes objets et vêtements souillés. Contactes une association de soutien aux victimes de violences policières, en bref ne reste pas isolé.
Enfin, tu as le droit de porter plainte contre la police ou la gendarmerie en envoyant une lettre recommandée auprès du doyen des juges d’instructions en te constituant partie civile (et pas en allant le faire à un poste de police) Il vaut mieux demander l’aide d’un avocat ou d’une association (Témoins Lyon, par exemple).
L’association Témoins s’occupe (mais reste ouverte à des aides extérieures !) du suivi des arrestations et peut aider à trouver des avocats, à porter plainte pour violence, à trouver les adresses de détenu-e-s, ...
Un guide juridique plus complet est aussi disponible ici, et là
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