Comparution immédiate du 8 mai 2007 au tribunal de Lyon

14h38

Monsieur M, 22ans a un casier judiciaire vierge et ses parents ont une bonne situation professionnelle.

Il est accusé d’avoir à Lyon le 7 mai 2007 jeté un bout de tube de PVC sur deux CRS en exercice sans entrainer d’ITT [1].

Il choisit la première « solution » quand le juge lui demande s’il veut être jugé tout de suite ou s’il préfère que l’audience soit reportée pour lui permettre de préparer son procès.

Les faits rapportés par les procès verbaux et énoncés par le juge

Dans la nuit du dimanche au lundi 8 mai vous avez été vu par la police en train de jeter un projectile sur les forces de l’ordre, vers le pont Bonaparte, à Lyon. Avec vous des personnes jettent des cannettes, des objets divers.

"Nous manifestions calmement notre mécontentement des résultat aux éléctions, les CRS sont intervenus pour nous disperser et c’est là que, par mimétisme j’ai jeté le tube de PVC sur les forces de l’ordre.

Je reconnais les faits.

J’avais déjà participé aux manifestations du CPE."

Les victimes ne se sont pas porté partie civile.

Les réquisitions du procureur

Est-ce que par mimétisme le prévenu irait se jeter dans le Rhône ou dans un brasier ?

Les policiers sont successivement pris à partie par des groupes d’individus. Le prévenu fait partie d’un groupuscule hostile qui participe allègrement à cette action concentrée qui vise à blesser les forces de l’ordre.

Il y’a eu dimanche soir un nombre important de commerces dévastés entre la place Bellecour et la rue Edouard Herriot. Les buts de ces actions auxquelles participait le prévenu étaient bien plus complexes.

Je requiers 6 mois de prison ferme et la mise en détention immédiate du prévenu.

La défense de l’avocat

Il s’agit d’un acte irréfléchi d’une personne non coutumière des actes de délinquance. Il a un casier judiciaire vierge, est diplomé bac+2. C’est un garçon sans histoire qui vit chez ses parents.

Il se promène dimanche soir main dans la main avec sa petite amie avant de rencontrer la manifestation sur la place Bellecour ; il a décidé spontanément d’y participer, il n’était pas présent ce soir là pour semer le désordre.

Les policiers n’ont pas subi de quelconque préjudice corporel. Ils ne se sont pas portés partie civile.

La démocratie c’est aussi la loi du plus fort, celle du plus fort gagne.

Monsieur M regrette son geste, il a un stage de photo sous marine en Asie qui commence dans une semaine. Ne prononcez pas de sanction exemplaire qui pourrait compromettre son avenir.

14h56

Le délibéré

Le tribunal a reconnu monsieur M coupable des faits qui lui étaient reprochés et le condamne en conséquences à une peine de 120 heures de TIG [2] à éxécuter dans les 18 mois qui viennent, sous peine d’effectuer directement 3 mois ferme.

« Ce que vous avez fait mérite la prison ferme mais compte tenu de votre travail et de votre primo délinquance, la peine est modérée » pécisera le tribunal.